Espagne: 40 % des enfants sous le seuil de pauvreté

Euroefe
translated by Marion Candau
18 avr. 2017




L’Espagne a le troisième taux le plus élevé de pauvreté infantile dans l’UE après la Roumanie et la Grèce. Un article de notre partenaire, Euroefe.

Conséquence de la crise économique et de l’austérité, la pauvreté infantile gagne du terrain dans les pays riches selon l’Unicef. Dans le cas de l’Espagne, la pauvreté a atteint presque 40 % de la population infantile, avec une hausse observée de neuf points de pourcentage entre 2008 et 2014.

Si la pauvreté infantile a considérablement augmenté de manière générale, elle a surtout fait un bond – de 56 % – dans les foyers où vivent quatre personnes (deux adultes et deux enfants) avec moins de 700 euros par mois, soit 8 400 euros par an.

Par ailleurs, l’Espagne est le troisième pays, après la Lettonie et Chypre, où la différence entre la protection sociale des personnes de plus de 65 ans et celle des enfants s’est le plus creusée. Cela s’explique par le fait que durant la crise, la protection des plus anciens a été beaucoup plus efficace que celle des plus jeunes.
Selon les chiffres de l’institut de statistiques espagnol, cités par l’Unicef, l’investissement dans la protection sociale des familles et des enfants a baissé de 11,5 milliards d’euros entre 2009 et 2015.

L’Unicef affirme par ailleurs que les foyers avec des enfants, les familles nombreuses, les familles monoparentales et les adolescents ont particulièrement souffert de l’impact de la pauvreté.


UNICEF: 2016 a été une des pires années de l’histoire pour les enfants
D’Alep au Sud-Soudan et au Yémen, l’accès des enfants à l’éducation en temps de crise demeure insuffisant, selon l’UNICEF. Les donateurs internationaux doivent augmenter les financements afin d’éviter une nouvelle « génération perdue ».


Quant aux politiques de réponse à la crise en Espagne, l’organisation internationale attire l’attention sur leur « faible capacité à contenir la pauvreté infantile ».

« L’ensemble des politiques de protection sociale est très fragmenté, peu orienté vers les enfants et peu équitable », soutient l’Unicef dans le communiqué. Selon l’organisation, cela est dû, entre autres causes, au lien très fort avec les aides liées aux contributions à la sécurité sociale et au fait que beaucoup des aides familiales prennent la forme de déductions fiscales, desquelles les familles ayant un faible revenu ne bénéficient pas.

Pour améliorer « la faible protection sociale des enfants » en Espagne, l’Unicef propose de mettre en place une allocation pour chaque enfant à charge « beaucoup plus généreuse » et qui atteigne une population beaucoup plus large, et même universelle, comme le réclame le comité espagnol de l’Unicef depuis 2014.

Selon cette première étude internationale des effets de la crise chez les enfants, la pauvreté infantile a augmenté dans la plupart des pays riches entre 2008 et 2014.

L’étude remarque que la crise économique et l’austérité qui en découle ont porté un tel coup à la population infantile qu’entre 2008 et 2014, la pauvreté chez les enfants a augmenté de deux tiers dans les pays européens.
Cette hausse a été de plus de 15 points de pourcentage à Chypre, en Islande, en Grèce et entre 7 et 9 points en Hongrie, en Italie, en Irlande et en Espagne.

Aucun pays n’a augmenté ses dépenses en matière d’allocation familiale, et deux tiers d’entre eux ont même réduit les dépenses per capita. En revanche, les allocations octroyées aux retraités ont de manière générale augmenté entre 2010 et 2013.

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