Un Exchange-Traded Fund (ETF) ou fonds indiciels cotés, aussi appelés trackers, se défini comme tel : "Un fonds indiciel est avant tout un fonds d’investissement qui vise à répliquer les performances d’un indice boursier. Par exemple, un ETF ayant pour indice de référence le CAC 40 permettra d’investir dans toutes les entreprises du CAC 40 instantanément et simultanément. Sa performance, sans surprise, sera équivalente à celle du CAC 40.
Les sociétés de gestion qui gèrent ces fonds indiciels vous donnent la possibilité d’y investir votre capital. Vous n’avez par conséquent plus besoin de choisir une à une des entreprises pour vous constituer un portefeuille d’actifs, ces paniers d’actions vous permettent d’investir dans plusieurs centaines d’entreprises en une seule fois".
Source : https://blog.nalo.fr/etf-trackers-fonds-indiciels/
Qu'est-ce que le WTI?
" Le West Texas Intermediate (WTI), également connu sous le nom de Texas Light Sweet, est un type de pétrole brut utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et comme matière première pour les contrats à terme sur le pétrole auprès du New York Mercantile Exchange , bourse des matières premières."
Et faites attention où vous placez votre argent...
Voilà, vous savez tout. Bonne lecture.
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Les ETFs aussi pointés du doigt comme responsables des prix négatifs sur le pétrole
Marjorie Encelot
Les ETFs sur le WTI, des « pièges à touristes » en ce moment, auraient leur part de responsabilité dans cet évènement historique que sont des prix du pétrole négatifs aux Etats-Unis.
Une plate-forme pétrolière se dresse contre le soleil couchant à Midland, au Texas, vendredi, 17 avril 2020 Crédits photo : Sipa
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Il y a les problèmes de stockage et il y a aussi des considérations techniques, purement financières. Parce que les négociateurs physiques, ceux qui cherchent véritablement à vendre ou à acheter du pétrole, ne sont pas les seuls à intervenir sur le marché du brut. Ils sont même marginaux. Et donc, si les prix du WTI ont basculé hier en territoire négatif pour les contrats « mai », arrivant à échéance ce mardi, jusqu’à tomber à presque -40 dollars le baril, ce serait aussi la faute à des facteurs financiers.
Le marché du pétrole « papier » est quelque chose comme dix fois à quinze fois plus gros que celui du trading physique. C’est essentiellement un marché de professionnels, de banquiers chargés par leurs clients, des compagnies aériennes, des producteurs de pétrole, d’acheter et de vendre des contrats pour se « hedger », dit-on dans le jargon, c’est-à-dire pour se couvrir contre une hausse ou une baisse des prix du pétrole. Par exemple, pour simplifier, les compagnies aériennes, grandes consommatrices de kérosène, en temps normal, ont tout à perdre d’une hausse des prix du pétrole… Sauf à acheter des produits financiers qui leur rapportent de l’argent quand les cours du baril montent. L’idée étant de neutraliser le risque « prix », de s’immuniser contre lui. Mais il est aussi vrai que le marché « papier » attire les spéculateurs et les opportunistes.
25% du marché à lui seuil
USO est un ETF, plutôt ETP [Exchange Traded Product] d’ailleurs, émis par USCF Investments, dont l’objectif est de répliquer les variations du WTI en étant investi, comme le dit son prospectus, « uniquement » sur les futures « front », c’est-à-dire sur les contrats à terme dont l’échéance est la plus proche. Et cet ETF, le plus gros du monde pour ce sous-jacent, connaît un succès fulgurant depuis plusieurs semaines. Les flux entrants atteignent déjà plus de 2 milliards de dollars depuis le début de ce mois d’avril, d’après les données de l’agence d’informations financières Bloomberg, après en avoir déjà engrangés autant en mars. N’importe qui avec un simple compte-titres peut investir sur cet instrument financier qui a l’avantage d’être bon marché. Qui revient bien moins cher que de trader sur un compte spécialisé chez un courtier, et qui est aussi bien moins risqué, pas d’appels de marge.
USO est devenu tellement gros qu’il comptait, fin mars, pour un quart des encours des contrats « front » sur le WTI, plus encore maintenant, puisque la semaine dernière, pour satisfaire aux contraintes règlementaires de la CFTC, qui exige qu’un acheteur ne possède pas plus de 25% d’un contrat donné, USFC Investments a fait savoir qu’il ne serait plus investi qu’à 80% sur le « front » et à 20% sur l'échéance suivante. Il y a un mois, l’analyste de Bloomberg Intelligence, Eric Balchunas, spécialisé sur les ETFs, mettait en garde les investisseurs particuliers qui, croyant avoir trouvé une martingale, étaient nombreux à se ruer sur USO au pire des moments : quand les contrat « front » se négocient à un prix inférieur aux contrats « second », ceux dont l’échéance est fixée un mois plus tard.
Depuis le début du mois, les flux entrants sur USO dépassent déjà les 2 milliards de dollars | Crédits photo : Bloomberg
Cette structure de marché rare est appelée « contango ». Une bizarrerie qui - en clair - veut dire que les contrats « mai », qui arrivent à échéance ce soir, valent moins cher que les contrats « juin ». En quoi est-ce gênant, mis à part que ce devrait être l’inverse ? Qui est impliqué dans la négoce du pétrole « papier » doit, chaque mois, rouler ses positions, « roll over », en anglais. A l’approche de l’échéance, les traders, les gérants basculent les fonds des contrats arrivés à terme vers les contrats suivants. Avec pour conséquence, dans un marché « contango » dû à l’effondrement de la demande de pétrole, que « lorsque vous achetez cet ETF, le timer démarre et il ronge lentement mais sûrement votre argent », prévenait fin mars Eric Balchunas. Et cela d’autant plus fortement quand les écarts de prix entre le « front » et le « second » sont à des records historiques, jusqu'à près de 60 dollars hier. « Quand le pétrole devient trop bas ou trop haut, il attire les touristes. [Cet ETF], c'est un piège à touristes. »
Des « pertes folles »
Pour Alexander Burgansky, à la tête de la recherche « pétrole et gaz » chez Renaissance Capital, ce sont les « investisseurs financiers », « par exemple les ETFs » qui sont responsables des prix négatifs sur le pétrole : « ils ne voulaient pas prendre livraison physiquement du brut dans un contexte de manque d'infrastructures aux États-Unis. » Vérifions. A regarder le calendrier indicatif des jours de roulement prévus pour USO ce mois-ci, du 7 au 13 avril, cet ETF-ci n’aurait, en tout cas, rien à voir avec les prix négatifs du WTI. « Comme vous venez de le dire, le calendrier n’est là qu’à titre indicatif, nous répond un trader. Rien ne dit, au vu des conditions de marché, qu’ils n’ont pas attendu le dernier moment en espérant que la situation s’améliore. » Un autre expert d’une grande banque française confirme que « les ‘rolls’ des grands instruments dérivés dont l’ USO ont joué un rôle non négligeable. […] C’est incroyable ce qu’il se passe. Pas plus incroyable finalement que de confiner un tiers de l’humanité. Mais, nuance-t-il, si les ETFs matières premières - dans lesquels le pétrole est fortement pondéré, ont joué un rôle - c’est surtout celui de déclencheur. Les gérants d’ ETFs n’ont pas attendu la dernière minute pour ‘roller'. Par un effet d’entraînement, les prix ont continué à baisser. Personne, ni parmi les traders financiers, ni parmi les traders physiques, ne voulait être le dernier acheteur du marché, sans personne à qui revendre ses barils, sans possibilité de stocker. Habituellement, le pétrole physique joue le rôle d’absorbeur. Il y a toujours un courtier physique à qui revendre. Mais là, même eux n’avaient pas l’infrastructure pour stocker. »
Désormais, USO est largement positionné sur les contrats « juin ». « Je me demande ce qui arriverait à l' USO et aux autres ETFs pétroliers qui détiennent principalement le WTI de ‘juin’ si celui-ci devient négatif avant le ‘roll’ », s’interroge sur Twitter l’influent Pierre Andurand, du hedge fund Andurand Capital. Avant de répondre un peu plus tard : « Je pense que le CME [la Bourse propriétaire du Nymex sur lequel s’échange le WTI] pourrait n'avoir d'autre choix que de liquider les positions des ETF. Il ne peut pas prendre le risque d'avoir des prix négatifs avant le ‘roll’ et de devoir mettre la main à la poche. Ce choc est réel. Soyez très prudents. Nous allons entendre parler de pertes folles dans les jours et les semaines à venir. » USO chute de 20% à la Bourse de New York, tombant à 3 dollars le baril, -80% depuis le début de l'année, son plus bas historique. L' ETF, coté depuis 2006, ne vaut plus qu'un peu plus de 3 milliards de dollars.
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