Planet of Humans : le documentaire qui met les ENR et leur financement à poil

"...bien que le climat soit un des paramètres de notre rapport à la nature, il n'y a pas de raison qu'il fasse "régime". Il est d'autant plus important de le signaler que la plupart des solutions technologiques prônées pour lutter contre le réchauffement sont d'énormes consommatrices de nature. Injonction est faite aux gestionnaires d'espaces naturels de contribuer à l'effort de mitigation des changements climatiques, et il ne serait pas surprenant qu’au nom de l’urgence climatique des installations d’énergies dites renouvelables fassent progressivement concurrence à la nature au sein même des aires protégées. Plus grave encore, la fausse solution des agrocarburants, présentée comme une façon de réduire la consommation d’énergie fossile, nécessite des surfaces agricoles toujours plus importantes pour la culture de colza, sans parler de l’importation massive d’huile de palme, première destructrice des forêts tropicales en Asie du Sud-Est et maintenant également dans le bassin du Congo.
Les changements climatiques sont certainement l’une des plus grandes menaces qui pèsent sur les populations humaines et sur la nature. Mais abordés du point de vue de nulle part, à la façon dont le conçoivent les anthropocénologues, cet enjeu se voit internalisé dans le système néolibéral dominant.
Ainsi, sans soucis pour les peuples et moins encore pour la nature, la « transition énergétique » fait peser une pression supplémentaire sur les espèces sauvages et sur ce qui reste de milieux non accaparés par l’humain.

Virginie Maris, La part sauvage du monde, pps. 233 / 234  Seuil, 2018.

Si Michael Moore et Jeff  Gibbs, c'est le poids des images, Virginie Maris, c'est le poids des mots. Mais au final, c'est la même dénonciation de l'escrologie verte.

ZERO EOLIENNE ET BASTA!
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Le doc le plus chaud de l'année tue l'énergie verte

Terence Corcoran
24/04/2020



Planet of the Humans, un documentaire produit par Michael Moore, lâche une bombe sur toute l'industrie de l'énergie verte, du solaire au vent en passant par l'hydrogène et la biomasse, d'Al Gore à General Motors et Michael Bloomberg, comme une fraude capitaliste géante.

  Vous cherchez un doc chaud pour ouvrir les yeux pour vous soulager de l'ennui de revoir la deuxième saison de Homeland? Alors, prenez votre tablette, votre téléphone ou votre télécommande et calez-vous confortablement direction You Tube et La planète des Humains (Planet of the Humans). Ce documentaire produit par Michael Moore foudroie toute l'industrie de l'énergie verte, du solaire au vent à l'hydrogène et à la biomasse, d'Al Gore à General Motors et Michael Bloomberg, en dénonçant une fraude capitaliste géante.
  Après juste une journée sur YouTube, Planet of the Humans - vous comprenez?, a enregistré plus d'un million de vues, gratuites, au moment où j'écris ceci.
Consacré aux entreprises, bureaucrates, militants écologistes, médias et stratèges politiques au soutien du mouvement des énergies renouvelables, il est difficile de savoir si chacun des millions de spectateurs qui ont visionné la vidéo, l'ont regardé intégralement, 140 minutes ; mais il y a de fortes chances pour que la plupart d'entre eux n'aient pas ...zappé.
   Que tous adhèrent ou non au sévère postulat moral du début du film,
sous-entendu les humains détruisent la planète, résumé par "l'apocalypse causée par l'homme", la plupart seront certainement obligés de convenir de la grande manipulation politique et économique qui a contribué à créer l'illusion de l'énergie verte renouvelable.
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  Le réalisateur de Planet of the Humans est Jeff Gibbs, un collaborateur de Michael Moore dont les documentaires anticapitalistes enragés sont aussi divertissants que souvent mal dirigés. Pas celui-ci. En même temps que Gibbs livre des descriptions monotones en voix off et filme des humains en quête d'une suicidaire croissance à l'infinie, il révèle également les dessous et le double jeu des coalitions d'entreprises entre Big Green et Big Business.
   Regardez, comme à la parade, défiler des célébrités et des sociétés qui font ou ont fait l'actualité : Gore, Bloomberg, Richard Branson, GM, Jeremy Grantham, Goldman Sachs et bien d'autres, tous partenaires des plus grands noms du mouvement environnemental derrière le concept des énergies renouvelables telles que le solaire, l'éolien, la biomasse et... l'huile de noix de coco ; Gibbs fait la démonstration que tout ce "beau" monde fait peu pour compenser les émissions de carbone des combustibles fossiles.
  Regardez se succéder ces grands noms de la protection de l'environnement - Bill McKibben de 350.org, divers dirigeants du Sierra Club, The Nature Conservancy, Robert Kennedy Jr., et se révéler contradictoires et évasifs face aux antagonismes et aux mensonges flagrants dévoilés, qui se cachent derrière leur soutien aux énergies renouvelables et leur partenariat avec les grandes compagnies.
  Vers la fin de Planet of the Humans, Gibbs résume sa conviction :  « la prise de contrôle du mouvement environnemental par le capitalisme est désormais terminée. Les écologistes ne résistent plus à ceux qui ont un but lucratif, mais collaborent avec eux. » On pourrait tout aussi bien retourner l'argument en disant que ce sont les verts qui ont trompé les capitalistes complices.
  Certaines des affirmations sur l'économie et les impacts environnementaux de l'énergie verte auraient été beaucoup plus crédibles si les dirigeants du mouvement écolo n'avaient pas fait preuve d'un manque de transparence lorsqu'ils ont été confrontés à leur politique de deux poids, deux mesures.
  McKibben est peut-être celui qui est le plus démonté dans le documentaire. Il y a quelques années, il avait soutenu l'adoption de la biomasse,
comme substitut au charbon, à base de copeaux de bois, provenant des forêts récemment exploitées aux États-Unis. Interrogé par Gibbs lors d'un rassemblement sur son soutien à la combustion de la biomasse, McKibben se fend tout d'abord d'une réponse évasive avant de fuir définitivement ses questions. Plus tard, Gibbs le montre en train de prononcer un discours de soutien à la biomasse.
  Le Sierra Club, dans sa campagne "Au-delà du charbon", est devenu un autre partisan officiel de la biomasse, que Gibbs résume par : " quitter la vie commune avec le charbon pour se mettre au lit avec les compagnies d'exploitation forestière ".
   McKibben
dans une autre interview où on lui demande de divulguer les sources de financement de 350.org. botte en touche dans un premier temps : "Oh, je ne sais pas, dit-il. Je ne conserve pas de compte de ce genre de choses." Puis, il mentionne un obscur bailleur de fonds allemand. pour finalement admettre sous la pression que, eh bien, oui, les fondations Rockefeller et Pew sont des bailleurs de fonds importants.
  L'une de mes scènes préférées implique des cadres de General Motors lors du dévoilement du premier véhicule électrique du constructeur, la Chevy Volt, sur le site d'une usine à Lansing, dans le Michigan. Gibbs est sur place pour s'enquérir de la source d'électricité qui l'alimente. D'où provient-elle ? Le responsable de GM affirme qu'elle provient de la source d'électricité qui circule dans le bâtiment attenant. Mais quelle est cette source? Je ne sais pas, dit le responsable de GM. C'est peut-être un peu de charbon, mais je pense que c'est du gaz naturel. Gibbs interroge ensuite un responsable local de Lansing qui concède, au final, que 95 % de l'électricité locale provient... du charbon.

  Mais peut-être que le plus révélateur, pour de nombreux spectateurs, sera la découverte des réalités environnementales et économiques qui se cachent derrière l'énergie solaire et éolienne : la nécessité de consommer de
grandes quantités d'énergie et de matériaux, des ressources naturelles comme le charbon et le quartz, pour la  production de panneaux solaires et d'éoliennes. À l'évidence, les promoteurs se gardent bien dans faire part lors de leurs communications et dans leurs bilans comptables sur le climat.
  En toute honnêteté, voire en toute neutralité, Gibbs et ses associés visitent les premiers projets solaires et éoliens américains qui n'ont pas vraiment tenu leurs promesses. Le fait que les éoliennes et les panneaux solaires ont une durée de vie limitée pourra apparaitre, pour beaucoup, comme une révélation. Les experts du secteur soulignent à maintes reprises que le principal problème demeure que le soleil ne brille pas et que le vent ne souffle pas tout le temps.
  En tant que documentaire, Planet of the Humans atomise le mouvement vert, l'industrie des énergies renouvelables et aborde la question d'un Green New Deal. Dans le même temps, il cherche à démolir le capitalisme et il présente l'existence humaine comme un fléau pour la planète. Cette dichotomie devrait faire de Planet of the Humans l'évènement le plus chaud de l'année.

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