Transition énergétique : à tous ceux dont les souffrances sont bafouées par les Etats

Blandine Vue
Blandine Vue est Docteur ès lettres, diplômée en sciences du langage, auteur d’Histoire des paysages, ed.  Errance/Actes-Sud, et d’un roman, La Colonie, ed. L’harmattan.


Hécatombe programmée : amalgames opportuns

« Le problème n’est pas scientifiquement existant »
« C’est monstrueux ! », est le premier mot qui m’est venu à l’esprit en lisant cette phrase écrite par un préfet de la République française, en réponse à une requête concernant de gravissimes problèmes sanitaires sur les habitants et troupeaux voisins d’éoliennes industrielles. Ça m’a donné, une fois de plus, l’envie d’attacher l’un de nos irresponsables au pied d’une machine pendant quelques heures. Et la monstruosité de la phrase ne m’a pas quitté de la journée. Pourtant, j’en ai lu, des monstruosités, dans ce domaine !
Quelque chose sonnait faux, avec des mots que ne semblaient pas faits pour être mis ensemble. Minuit ouvrant un nouveau jour, j’ai trouvé. L’existant n’est pas du domaine de la science. Quelque chose existe, ou n’existe pas. Point. La science tente d’expliquer, d’analyser, de mettre en évidence des liens de cause à effet, mais elle ne fait pas exister. 



Haute-Marne, Poinson-lès-Nogent. Photo BV.

Prenons un exemple. Un con peut exister indépendamment de toutes les sciences. Et on n’a pas encore trouvé une manière universellement acceptée de mesurer le degré de connerie. Plus le temps avance, plus ce sujet est considéré comme politiquement incorrect. Qu’une science puisse ou non prouver qu’un homme est un crétin fini, et d’où vient son degré supérieur de bêtise, ne l’empêchera pas de l’être. On sait que le manque d’iode favorise une sorte de crétinisme, bien doux au regard de celui qui est généré par la fréquentation de certaines écoles ou par certaines ambitions. Mais comme les études sont généralement commandées par ceux-là, aucune n’est à espérer en ce domaine.
Le problème, avec la connerie, c’est qu’on n’a pas encore inventé LE test pour la mesurer. Sans doute par peur d’en être soi même la première victime. Et aussi parce qu’il est difficile de s’entendre sur les critères à retenir. C’est une notion très subjective, et je suis certaine d’être en totale opposition avec mon voisin à ce sujet.
Pourtant, à une époque où elle envahit les « plus hautes sphères » décisionnelles à une échelle jamais égalée, il serait vital de savoir, à défaut de la mesurer, la reconnaître précocement. Pas dès la maternelle, certains ont le temps de se racheter, mais dès l’
École nationale d'administration (ENA), Ecole normale supérieure (ENS) et autres, serait une saine mesure.
Car si la stupidité profonde est difficilement mesurable, les dégâts qu’elle cause ou facilite le sont !
On peut être tenté de remplacer le mot connerie par quelques autres, sans avoir à réécrire intégralement le texte : cupidité, ego, folie du pouvoir, « expertise »… Je suis certaine que l’imagination collective dépassera largement la mienne à ce sujet. Et qu’absolument personne ne se reconnaîtra dans les portraits. Parce qu’il correspondront exactement à celui de mon voisin ! Mais ne doit-on pas plutôt englober ces notions dans celle de connerie, dont elles en sont que des variantes, ou des effets secondaires.
Vous allez me dire que la stupidité est une notion abstraite qui ne peut pas être comparée à la maladie. 


Prenons un second exemple. Si, au bénéfice de l’obscurité, un anonyme exaspéré par la stupidité du crétin décide de lui envoyer une gauche dans l’œil, l’œil au beurre noir qui en résultera sera bien existant, visuellement, sans avoir besoin d’expertise en la matière, et médicalement prouvable, même si on ne peut que deviner son origine. Pas la prouver scientifiquement. En outre, il y a de fortes chances pour que le crétin, que nous pouvons désormais aussi appeler la victime, ait un ressenti personnel de la chose, que nul autre ne pourra partager, donc valider.
Les problèmes qui apparaissent au pied des installations éoliennes industrielles géantes, des antennes diverses, et de bien d’autres inventions de notre temps sont existants.
- Des centaines d’humains malades ou devant fuir leur lieu de vie pour limiter les dégâts, ça existe et ça se mesure. Effet nocebo, dites-vous.
- Des centaines de vaches mortes, des avortements, pertes de lait, ça existe et ça se mesure. Effet du stress des maîtres, dites-vous.
- Des végétaux qui dépérissent ou produisent moins, ça existe, et ça se mesure. Effet de ????
- Le bruit, les infrasons, ça existe, ça se mesure, quand les éoliennes ne sont pas mises à l’arrêt ou fortement bridées au moment des mesures… « indépendantes ».
- Les champs électro-magnétiques et autres, émis par les pylônes, les antennes, les compteurs communicants…, ça existe, ça se mesure tellement facilement que certains se contentent de suspendre des tubes de néon ou d’utiliser une boussole pour les mettre en évidence.

Le corps n’a pas besoin d’appareil sophistiqué pour les ressentir.  Les études indépendantes, ça existe, et ça l’a mesuré ! 



Haute-Marne, Chanoy. Photo BV.

La corrélation entre les problèmes et l’existence de certaines installations est, au contraire de la connerie, parfaitement mesurable, avec des outils fiables, elle est scientifiquement mesurable. Si on daignait le faire officiellement, on se rendrait compte que les conclusions sont bien plus proches de celles des études indépendantes, que de celles des installateurs tout crin. Installateurs qui sont systématiquement juge et partie, tant lors de la constitution des normes que lors des litiges. Unique juge. Comment des Etats qui se disent démocratiques peuvent-ils livrer le pouvoir des lois et celui de jugement aux seuls criminels ?
L’État français, comme beaucoup d’autres, refuse toute étude à ces sujets. Suite à une grande enquête, l’Assemblée Nationale demande d’urgence des études épidémiologiques sur les effets sanitaires des infrasons éoliens ; la ministre fait derechef faire une étude destinée à trouver les moyens de… faire augmenter l’acceptabilité du problème par le peuple. Si cela n’est pas du crime organisé, ça s’en approche ! On a du refus de science. Mais cela n’empêche pas les faits d’exister. Les problèmes sont existants, que la science officielle ait interdiction de les expliquer est une autre affaire. L’absence de reconnaissance officielle ne les empêche pas d’exister. On peut être victime de choses bien moins tangibles, mais bien plus communes, que les coups de poing. Et là aussi, certains ressentis sont impossibles à partager. Sauf avec ceux qui le vivent.
Qu’attendez-vous, en cette période de pandémie et de confinement, pour faire mettre à l’arrêt toutes ces armes qui abattent nos défenses immunitaires ? Vous profitez au contraire de notre impossibilité à descendre dans les rues, pour faire passer l’inacceptable, faciliter certaines installations hautement dangereuses. À quoi bon nous confiner, si la technologie qui abaisse nos défenses immunitaires continue à œuvrer, voire à s’étendre ?

Après une dizaine de jours de confinement peu venteux, les maisons dans lesquelles nous sommes prisonniers se sont remises à vrombir, sans que nous ayons la possibilité de fuir les murs. Les défenses immunitaires qui avaient tenu vont céder. Ça tombe « au bon moment », ça passera sous la coupe du fameux « pic d’épidémie ».
À quoi bon nous séquestrer dans nos logements si c’est pour qu’on y soit bombardé d’infrasons éoliens, d’ondes 3G, 4G, 5G, compteurs communicants et autres, qui vont interdire à nos corps de se défendre. Dans quel milieu vibratoire vivaient les jeunes personnes qui n’ont pas résisté au virus ? Qu’est-ce qui dans leur environnement a empêché leur corps de se battre normalement ?
Est-ce pour nous tuer plus vite, que vous nous interdisez la fuite dans les forêts, seuls endroits où nombre d’électro-sensibles peuvent encore survivre, ou à quelques dizaines de kilomètres du domicile, là où les infrasons éoliens ne portent plus ? Pour ceux qui ont encore la chance de ne pas être cernés au point de ne plus avoir une seule échappée saine.
Avec le retour du vent et des infrasons éoliens qui l’accompagnent, le sommeil se dégrade, les nuits sont courtes. Après les journées confinées, le corps est à bout, avant même que la nuit arrive. À bout d’encaisser des vibrations tueuses de natures de plus en plus diverses. 


Revenons au même préfet dans le même courrier, avec une seconde perle, pour avoir l’avis de notre état à ce sujet : « Les amalgames avec d’autres problèmes de santé publique sur le territoire me semblent également inopportuns. »
La soupe de nuisances dans laquelle nous baignons désormais est telle qu’il serait difficile de faire la part des choses, si nos Etats consentaient à exiger des études. Et s’il n’est pas du tout inopportun de se poser des questions à ce sujet, faire des amalgames, si certains préfèrent, le travail sera d’autant plus corsé qu’on n’est pas prêt de voir les opérateurs accepter, les uns après les autres, de mettre leurs machines à l’arrêt !
Qu’attendez-vous pour exiger l’arrêt immédiat des armes de guerre dont vous refusez de voir la nature létale ? Que l’hécatombe qui va avoir lieu dans les jours qui viennent, et à l’avenir, au pied des champs d’éoliennes géantes ou des antennes 3, 4 ou 5 G, derrière les nouveaux compteurs et autres, permette de faire de belles études grandeur réelle ? Indépendantes, bien entendu !

PS : pour ceux qui trouveraient ce texte violent, il l’est bien moins que les faits que nous subissons et les réponses de l’Etat. Il faut que les Etats comprennent que s’ils n’ont pas d’autre réponse à notre détresse que la violence des mots et du dédain, la violence d’une aggravation des expositions, nous n’aurons pas d’autre choix qu’adopter leurs propres moyens de communication. Ceci n’est pas un appel à la violence, mais un appel à cesser les violences physiques et morales qui nous sont faites.


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