Climat: Il faudrait une bonne guerre !

Par Guillaume Nicoulaud
Publié le 16 juin 2015 dans Environnement


Notre survie passe-t-elle par la loi martiale ?







« Au-delà des aléas, la température de la planète monte. Cette montée aura des effets désastreux si elle se poursuit. […]
« C’est ici qu’il faudrait une bonne guerre. Car pour financer un conflit, il faut toujours s’évader des règles ordinaires, faire des choix difficiles, transcender les oppositions. […]
« Cette guerre, c’est logiquement le combat pour la planète, pour préserver l’existence de notre espèce, contre les dérèglements climatiques. […] »

Voilà. Vous pouvez bien sûr vous farcir le reste mais l’essence du dernier éditorial de Jean-Marc Vittori dans Les Échos tient en ces quelques phrases.


On peut même faire plus court :


Le réchauffement climatique d’origine anthropique est une réalité incontestable. The science is settled.

Le seul moyen de sauver l’humanité c’est l’instauration, purement et simplement, d’une dictature planétaire.


Car ne vous y trompez pas, c’est exactement ce que M. Vittori préconise. Une guerre sans conflit armé ni effusion de sang, ce n’est pas vraiment une guerre ; à la rigueur, c’est un abus de langage relativiste (au même titre que les terribles violences qui sont faites aux victimes de la dictature des marchés…) mais tel n’est pas le cas sous la plume de l’éditorialiste des Échos. C’est tout à fait explicite même s’il évite soigneusement les mots qui pourraient fâcher les âmes sensibles: Il est bien question de « s’évader des règles ordinaires », de « faire des choix difficiles » et de « transcender les oppositions ». À mots couverts, M. Vittori nous explique que notre survie passe nécessairement par la loi martiale, l’économie de guerre et donc la dictature.


Or, c’est justement en cela que cet apocalyptique éditorial est intéressant: Il le dit. Il le dit presque explicitement. C’est la face cachée du discours des vendeurs d’apocalypse, réchauffement climatique, malthusianisme e tutti quanti ; cette conclusion implacablement logique qu’ils ont tant de mal à écrire noir sur blanc: Si leurs prémisses (1) sont avérées, alors il n’existe qu’une alternative: Armageddon (non-2) ou la dictature mondiale (2).


Bien sûr, ce n’est pas parce que les conséquences d’une théorie nous déplaisent qu’elle en devient fausse pour autant. Peut-être qu’après tout et malgré la « pause » que nous observons ces dernières années, le climat planétaire est effectivement appelé à se réchauffer inéluctablement sous l’effet des activités humaines et peut-être aussi que ce réchauffement aura des conséquences catastrophiques pour notre monde.


Mais si c’est bien le cas, c’est la dystopie de M. Vittori qui nous attend ; un remède à peine moins douloureux que le mal. Vous conviendrez que, vu sous cet angle, nous soyons un certain nombre à ne pas traiter le sujet du réchauffement climatique à la légère ; c’est-à-dire que pour nous convaincre de boire l’amère potion qu’on nous concocte, il va falloir sérieusement améliorer les modèles supposés nous convaincre de son inéluctabilité.


Commentaire: «Dans tout l'univers de la civilisation industrielle, la domination de l'homme sur l'homme croît en étendue et en efficacité». 

Herbert Marcuse (1898-1979)

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