Transformation d'Engie: 950 suppressions de postes déjà annoncées

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AFP
paru le 07 juin 2016

Commentaire: «Les salariés sont les êtres les plus vulnérables du monde capitaliste: Ce sont des chômeurs en puissance»
Michel Audiard (1920-1985)


Engie (ex-GDF Suez) a confirmé mardi que son ambition stratégique de devenir le chef de file de la transition énergétique s'accompagnerait de suppressions de postes, chiffrées pour ce qui a été annoncé officiellement à 950 pour l'instant par les syndicats.

"Dans le cadre de notre plan de transformation en trois ans, il y a un certain nombre d'activités auxquelles on va renoncer (...). Forcément, cela va engendrer des suppressions de postes", a indiqué une porte-parole d'Engie à l'AFP, sans confirmer les chiffres cités par La Lettre de l'Expansion, jugés "exagérés".

La publication hebdomadaire a affirmé lundi que le groupe prévoyait de supprimer 450 postes en Europe au sein de son activité d'exploration-production de pétrole et de gaz, avant de s'en désengager totalement. L'ex-GDF-Suez compterait également supprimer 600 postes dans les centres d'appels, 200 postes informatiques et une centaine de postes de traders.

Selon les syndicats CGT et CFE-CGC, joints par l'AFP, environ 950 suppressions de postes, d'ici à 2018, ont déjà été annoncées officiellement: 344 dans l'activité exploration-production en Europe, 200 dans l'informatique et 400 dans les relations clientèle (particuliers et entreprises), parmi les quelque 155.000 personnes que le groupe emploie dans le monde. Mais ils en craignent davantage.

Selon la porte-parole, les suppressions de postes passeront principalement par des non remplacements et des reclassements, même si des licenciements ne sont pas totalement exclus. Concernant l'exploration-production, les actifs allemands de la branche, qui emploie environ 1.900 personnes, dont 600 outre-Rhin, vont être vendus, ont précisé la CGT et la CFE-CGC, comme l'a indiqué La Lettre de l'Expansion. Sur les 344 postes supprimés, 144 le seront en France.

Quant aux relations clientèle (centres d'appel), la fermeture de quatre sites dédiés aux particuliers (Montparnasse, Cergy-Pontoise, Orléans, Douai), entraînant 200 suppressions de postes, a été annoncée. Dans ce secteur, environ 350 postes ont déjà été supprimés en 2014 et 2015, selon les deux syndicats. S'y ajoute la suppression de 200 postes dédiés à la clientèle entreprises et collectivités. Dans les centres d'appels, la porte-parole a évoqué une baisse structurelle de l'activité.

Outre ces réductions d'effectifs annoncées et "déjà conséquentes", souligne Hamid Ait Ghezala (CFE-CGC), les syndicats craignent d'autres suppressions au siège et dans les services support, compte tenu du programme d'économies de coûts opérationnels annoncé en février. Au total, "10 000 salariés dans le monde" pourraient être touchés en trois ans, selon les calculs de la CGT, première force syndicale. "Les informations nous parviennent au compte-gouttes, on n'arrive pas à avoir de chiffres globaux", a dénoncé son représentant Yves Ledoux.

L'État, qui détient environ 33% d'Engie, a montré qu'il pouvait "être décideur" quand il s'agit de "prolonger le mandat de Gérard Mestrallet" à la tête du groupe ou concernant "l'arrêt des investissements dans le charbon", mais "on s'interroge sur son silence quand il y a des suppressions d'emplois", a observé de son côté le responsable CFE-CGC.

Dans le cadre de son virage stratégique, Engie entend mettre l'accent sur les énergies bas carbone, les services énergétiques et les activités à prix régulés ou garantis contractuellement. Le groupe prévoit au total 15 milliards d'euros de cessions d'actifs à l'horizon 2018, dont plus du tiers ont déjà été engagées.

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