25/07/2017
Soutenir un territoire en crise ou aider les habitants à s'installer ailleurs ? Voici la réponse posée dans la dernière étude du CGET. Il en ressort que les Français habitant des territoires en crise, aimeraient bien partir, mais faute de pouvoir le faire, demandent que les pouvoirs publics soutiennent leurs projets et leur quotidien là où ils vivent...
Plus d’un quart des Français (surtout les chômeurs et les personnes à bas revenus) estime vivre dans un territoire en grande difficulté. Mais cette moyenne masque de très fortes disparités.
À l’échelle régionale, c’est dans les Hauts-de-France que ce sentiment est le plus fort ainsi qu’en Bourgogne-Franche-Comté et en Centre-Val de Loire.
À une échelle plus fine, les habitants des petites et moyennes aires urbaines ou des communes isolées sont les plus nombreux à considérer que leur territoire est en grande difficulté.
Ces chiffres issus de la dernière publication du Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), montrent que malgré son caractère subjectif et sa forte dépendance à la situation personnelle des habitants, le regard que les Français portent sur leur territoire apparaît globalement en cohérence avec les indicateurs socio-économiques.
Ce sont dans les territoires où les taux de pauvreté et de chômage sont les plus élevés que les habitants sont les plus nombreux à estimer leur territoire en grande difficulté.
Ces habitants l'expliquent en partie par le sentiment d'être délaissés par les pouvoirs publics et sont plus nombreux à se poser la question du déménagement. 31 % des personnes à bas revenus pensent qu’un déménagement leur donnerait des atouts supplémentaires, contre 23 % pour les personnes à hauts revenus. C’est également le cas pour 42 % des chômeurs contre 29 % des actifs occupés. Enfin, la mobilité apparaît attractive pour 37 % des personnes qui pensent que leurs conditions de vie vont se détériorer contre 23 % en moyenne.
La publication révèle que globalement, la moitié des Français souhaite déménager dans les cinq prochaines années (près d’un quart hors de leur département de résidence). Ce résultat confirme un changement observé depuis de nombreuses années : il n’y a plus de « refus français » à la mobilité. Ils recherchent majoritairement dans ce déménagement une amélioration de leur cadre de vie que des opportunités professionnelles.
Reste que partir est toujours difficile. Moins de la moitié des souhaits de mobilité des ménages se concrétise dans les 4 à 5 ans. En 2013, seulement 27 % des ménages avaient effectivement changé de logement au cours des quatre années précédentes.
Pourquoi ? Pour le Crédoc, cela vient de la difficulté de se projeter dans un projet de mobilité, la peur de l'avenir et notamment de trouver de réelles opportunités ensuite une fois sur place ainsi que le coût du déménagement.
Faut-il donc partir ou réaliser son projet là où on vit ?
La réponse est claire et peut paraître contradictoire avec leurs aspirations : les trois quarts des Français répondent dans leur grande majorité (75 %) qu’ils préfèrent une aide des pouvoirs publics pour réaliser leurs projets de vie dans les territoires dans lesquels ils vivent, plutôt que des aides pour s’installer dans un autre territoire...
Les personnes percevant leur territoire comme en crise ou délaissé, mettent alors en avant la nécessité de voir s’installer de nouvelles entreprises, s’améliorer l’offre de soins et la présence de services publics (mairie, Caisses d’allocations familiales, Pôle emploi...). Ces attentes viennent partiellement compenser un défaut de mobilité : les populations fragiles, ne voyant pas dans un déménagement une solution à leurs problèmes, notamment en termes d’emploi, demandent que les solutions et les emplois viennent sur leur territoire, par l’intervention des pouvoirs publics...
Lire en détail : http://www.cget.gouv.fr/sites/cget.gouv.fr/files/atoms/files/en-bref-41-cget-07-2017_1.pdf
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire