Extraction de nickel: le coût environnemental caché des voitures électriques

https://www.theguardian.com
Max Opray
jeudi 24 Août 2017

Version originale (langue anglaise) :  https://www.theguardian.com/sustainable-business/2017/aug/24/nickel-mining-hidden-environmental-cost-electric-cars-batteries?CMP=twt_a-environment_b-gdneco


le minerai de nickel traitée en Indonésie
L'extraction et le traitement de minerais riches en nickel peuvent générer des charges élevées de poussière dans l'air, qui contient de fortes concentrations de métaux potentiellement toxiques, y compris lui-même nickel, le cuivre, le cobalt et le chrome. Photo: Ahmad Yusuf / Reuters

Un pays du monde légiférant pour éliminer progressivement les voitures à essence et diesel  se doit de faire attention attention de l'impact environnemental occasionné par l'exploitation des matériaux nécessaires à la fabrication des batteries de véhicules électriques.

Cette nouvelle enquête supplémentaire a surtout porté sur les préoccupations éthiques concernant les chaînes d'approvisionnement de cobalt et de lithium des batteries de la société Tesla Elon Musk. Celles ci utilisées par ses véhicules sont principalement faits de nickel et de graphite, avec le lithium lui - même simplement « le sel sur la salade ». , en dépit des déclarations du PDG  observation l' année dernière

Mais l'extraction de nickel - principalement exploité en Australie, le Canada, l'Indonésie, la Russie et les Philippines - a un coût pour l'environnement et la santé.
Panaches de dioxyde de soufre envahissants le ciel, brassage de la terre faisant de la poussière hautement cancérigène, cours d' eau devenant rouge sang - les écologistes ont peint un sombre tableau des mines de nickel et de l'industrie des fonderies d' alimentation du véhicule électrique.

Les Philippines cette année a fermé ou suspendu 17 mines de nickel en raison de préoccupations environnementales.

Les géants miniers devant la chutes des prix du nickel font face à la demande croissante d'une industrie que les estimations de l' Agence internationale de l' énergie estime jusqu'à 70m véhicules électriques d'ici 2025 (PDF).

Il arrive trop lentement pour certains - la mine de Ravensthorpe en Australie - Occidentale est la dernière d'une longue série d'exploitation de nickel à dont la fermeture est programmée pour septembre. Mais le même jour et dans le même État, le géant minier anglo-australien BHP Billiton a dévoilé ses plans pour un projet d'usine de traitement pour un montant de 43m $ (33,5 M £) afin de fournir 100.000 tonnes de sulfate de nickel par an sur le marché des piles émergents.

Carey Smith, analyste senior chez Alto Capital, dit que BHP Billiton a les reins assez solides  pour répondre au boom des véhicules électriques, mais note qu'elle a échoué à vendre sa non rentable entreprise Nickel Ouest en raison d' un montant estimé à 1 milliard $ ( 616m £) pour le nettoyage environnemental .



La montée des voitures électriques pourrait nous laisser un gros problème de déchets de la batterie

« Ils ont 40 ans une valeur de laitier, ce qui est le matériau le plus propre dans le monde », dit Smith. « Il doit être éliminé soigneusement, en quelque sorte enterrer ou de le couvrir avec de l'argile. »

South32 qui a essaimé pour  BHP Billiton en 2015, dirige la mine Cerro Matoso en Colombie, où les résidents des communautés voisines et les travailleurs des mines ont signalé des taux élevés de malformations et de problèmes respiratoires liés à l' exposition à la pollution générée par l' exploitation du nickel et la fusion (PDF ).

Un porte-parole de BHP Billiton a déclaré au Guardian que tous les projets de l'entreprise répondait aux exigences d'approbation environnementale.

Dr David Santillo, chercheur principal aux Laboratoires de recherche de Greenpeace, a déclaré: « L'extraction de minerais riches en nickel eux-mêmes, combinée à leur écrasement et le transport par bande transporteuse, camion ou train, peut générer des charges élevées de poussière dans l'air, la poussière qui contient elle-même des concentrations élevées de métaux potentiellement toxiques, y compris lui-même nickel, le cuivre, le cobalt et le chrome.

« Nous devons devenir plus intelligents à récupérer et à réutiliser les grandes quantités que nous avons déjà extraites de la terre, plutôt que de compter sur la poursuite continue de nouvelles réserves de qualité toujours plus pauvres et à un coût environnemental important. »

Le constructeur automobile français Renault, producteur de la Zoé, véhicule électrique la plus vendue en Europe en 2016, a déclaré qu'il recycle près de 70% du poids de la batterie, sans précisé quelle est la proportion de nickel recyclée.

Tesla affirme que le nickel dans ses véhicules est à 100% réutilisable à la fin de vie, mais a refusé de divulguer au Guardian d' où provient le nickel de ses batteries.
Un porte-parole de Tesla a déclaré : "Il est évidemment très difficile d'avoir une parfaite connaissance de tout ce qui se passe sur  la chaîne d'approvisionnement, mais nous avons travaillé très dur pour rassembler autant d'informations que possible et de faire en sorte que los normes soient respectées " .

Robert Baylis, du conseil minier Roskill, déclare que dans la chaîne d'approvisionnement des véhicules électriques les mineurs exploitant le nickel seront attentifs aux émissions de carbone.

Une 2009 étude publiée dans PLoS One a conclu qu'en 2016 le potentiel de réchauffement planétaire du à l'extraction du nickel et à son traitement arrivent en 8eme position dans le classement sur les 63 métaux répertoriés . Cependant en 2016 l' Union des études Concerned Scientists (PDF) a constaté que la fabrication et le fonctionnement des véhicules électriques ont produit moins de la moitié des émissions de carbone due aux véhicules à essence et  diesel.

Le géant minier russe Norilsk Nickel a répondu devant la campagne médiatique sur les émissions de carbone en affirmant avoir réduit sa consommation d'énergie au charbon de 49% en 2016 (PDF).

« C'est d'une importance stratégique pour nous comme un des acteurs clé dans la chaîne d'approvisionnement.  Nous soutenons la croissance des véhicules électriques et des solutions d'énergie propre », explique Larisa Zelkova, vice-président de Norilsk Nickel.

La société a encore beaucoup de travail à faire pour compenser - sa ville natale de Norilsk est classé l' une des villes les plus polluées du monde , en grande partie grâce aux 350.000 tonnes de dioxyde de soufre émis chaque année par l'usine de nickel de la ville, qui a été mis hors service l' an dernier . En 2016, Norilsk Nickel a fait les manchettes quand un trop - plein de déchets de nickel oxydé à rougit la rivière Daldykan de la ville.

Andy Whitmore du London Mining Network, une coalition de groupes de la campagne anti-mines, affirme que les producteurs de nickel devraient s'inscrire aux normes internationales telles que l'Initiative sur responsable des mines d' assurance.

« Je ne suis pas sûr que le nickel a obtenu l'attention qu'il mérite », dit-il. « Bien que l'industrie minière a répondu à ces critiques au fil des ans, nous attendons et soutenons plutôt des changements de la part des politiques que de véritables changements dans les pratiques. Je ne crois pas que la pression autour de la voiture [électriques] a fait une différence à ce jour. »

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