Allemagne : la fin du charbon, oui, mais...non! Le sauvetage du climat peu attendre

   Il était une fois un parti de gouvernement qui, par calcul électoral, s'était maqué avec un parti en vert...et contre tout. Le deal pour la production d'électricité était d'imposer les EnR, éolien et photovoltaïque, et de tout fermer l'existant : centrales thermiques, excepté le gaz, et nucléaire.
   Sauf que les lois de la physiques ne varient pas en fonction d'une ambition politique. Ainsi, la méconnaissance associée au manque de vent, ont obligé ce gouvernement à redémarrer les centrales à charbon récemment fermées.
  Cette histoire ne vous rappelle rien? Mais si cherchez bien... en France
  Un tel comportement est recensé dans les biais cognitifs, et a pour nom : le biais d'immunité à l'erreur ou plus populairement appelé : égocentrisme! Très répandu, notamment chez les hommes politiques, les meneurs d'hommes, les guides spirituels... il conduit souvent à se surestimer, à ne pas apprendre de ses erreurs et donc à ne pas évoluer.
  Avec de tels amis, le climat n'a pas besoin d'ennemis!
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2021 L'arrêt progressif des centrales au charbon allemandes n'a duré que 8 jours... Remises en service pour stabiliser un réseau fragile.

2021 04 13 

  En raison de l'élimination progressive du charbon imposée par le gouvernement, 11 centrales électriques au charbon d'une capacité totale de 4,7 GW ont été fermées le 1er janvier 2021. Mais l'arrêt progressif du charbon n'a finalement duré que 8 jours, après quoi plusieurs centrales ont dû être reconnectées au réseau en raison d'une période prolongée de vents faibles.
   La grande centrale de Heyden, déjà arrêtée, a dû être redémarrée six fois avant la fin du mois de février afin de garantir l'approvisionnement en électricité.




La centrale au charbon de Heyden, située près de Petershagen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a dû être redémarrée à 6 reprises fin février. Photo : ChristianSchd, CC BY-SA 3.0

  L'Agence fédérale des réseaux a maintenant confirmé qu'elle avait reclassé les centrales de Heyden, Datteln, Walsum 9 et Westfalen, qui avaient déjà été arrêtées, comme étant importantes pour le système et qu'elles devaient désormais rester en veille en tant que centrales de réserve. Les propriétaires seront donc tenus de poursuivre l'exploitation à court terme.
  Peu importe que cette exploitation sporadique de ces centrales à charbon soit terriblement inefficace et
coûteuse, comme vous le découvrirez ci-dessous.

Les arrêts des centrales au charbon ont accru l'instabilité de la fréquence du réseau.

  Les grandes centrales doivent principalement fournir leur énergie de rotation, c'est-à-dire tourner à plein régime mais ne pas injecter d'électricité dans le réseau. L'énergie de rotation est indispensable pour permettre aux centrales à charge moyenne et de pointe de fournir l'énergie manquante au réseau en adaptant la charge en conséquence. Les petites centrales ont tout simplement une masse de volant d'inertie trop faible pour être en mesure d'assurer cette compensation. Nous avons décrit plus en détail comment stabiliser un réseau électrique dans l'article "Comment stabiliser le réseau électrique". Le nombre de ces baisses de fréquence critiques a déjà fortement augmenté cette année.

Les consommateurs doivent supporter les coûts
  L'Agence fédérale des réseaux ajoute : "Les coûts de la mise à disposition dans la réserve du réseau, ainsi que de la conversion à un déphaseur rotatif, sont supportés par les clients du réseau électrique, car ces mesures servent à une exploitation sûre et fiable du réseau." Il est donc clair que ces coûts doivent également être financés par le prix de l'électricité.
  L'état de préparation opérationnelle prévu pour pouvoir fournir uniquement la masse du volant d'inertie dans les situations critiques en tant que déphaseur rotatif est une catastrophe économique pour les exploitants. En effet, ces derniers doivent supporter les coûts de l'installation et de la maintenance des centrales et n'ont pratiquement pas de revenus, car pour le pontage des chutes de fréquence nettes, seule une alimentation en courant de l'ordre de quelques secondes et/ou de quelques minutes a lieu. Il faut donc subventionner ces installations. C'est paradoxal, car ces centrales ont produit l'électricité la moins chère à ce jour et se sont débrouillées sans subventions. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons maintenant l'électricité la plus chère du monde.

Le gouvernement a précipité l'élimination progressive
  Le gouvernement allemand s'est laissé entraîner politiquement par les manifestations des Vendredi pour l'avenir et d'autres ONG et a précipité la suppression progressive du charbon. La commission du charbon qui a décidé de l'abandon progressif ne comprenait ni experts en réseaux électriques ni représentants des producteurs d'électricité.

D'autres centrales doivent être retirées du réseau
  En 2022, les dernières centrales nucléaires et d'autres centrales au charbon d'une capacité totale de 1,5 GW seront retirées du réseau. Ces centrales seront en mesure de produire environ 3 % de la demande totale d'électricité. En outre, environ 6 000 éoliennes d'une capacité installée de 16 GW seront démantelées d'ici 2022 en raison de l'expiration des subventions de rachat des anciennes turbines. Celles-ci ont généré environ 7 % de la demande totale d'électricité en 2020.

Mais il n'y aura pas assez de parcs d'énergie verte
  La nouvelle construction prévue de centrales vertes ne sera même pas en mesure de compenser cette production. Si la demande d'électricité, après la fin de la pandémie du Covid-19, remonte au niveau de 2019, il y aura du suspense, surtout pendant l'hiver prochain. Car il manquera alors entre 10% et 15% de capacité du côté de la production.
  Certaines personnes devront alors apprendre que les lois de la physique s'appliquent - même si elles ne les comprennent pas.
  Un black-out n'est qu'une question de temps, alors préparez-vous tôt.

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