Haute-Marne, EnRI : le préfet et la Confédération paysanne partagent la même obsession

L'intérêt général
   " La conception de l’intérêt général, notamment dans sa distinction avec les intérêts particuliers, varie selon les pays. Plus particulièrement, on constate une forte opposition entre modèles français et anglo-saxon... "
[...]
1. La conception anglo-saxonne
   L’intérêt général et les intérêts particuliers ne s’y opposent pas réellement. En réalité, l’intérêt général est formé de l’ensemble des intérêts particuliers.[...] Il considère que le moteur essentiel de toute action individuelle réside dans la volonté d’améliorer son sort. Smith fait valoir que, si chaque individu recherche son propre bénéfice, ce faisant, il agit pourtant à son insu pour le bien de l’ensemble de la société. [...] Dans cette conception, l’intérêt général n’est recherché qu’inconsciemment, toujours par le biais de la recherche de l’intérêt particulier. Comme l’écrit Adam Smith, en parlant des échanges économiques entre les individus : « Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme, et ce n’est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c’est toujours de leur avantage »
[...]
2. La conception française
   Dans la conception française, l’intérêt général ne résulte pas de la somme des intérêts particuliers. Au contraire, l’existence et la manifestation des intérêts particuliers ne peuvent que nuire à l’intérêt général qui, dépassant chaque individu, est en quelque sorte l’émanation de la volonté de la collectivité des citoyens en tant que telle...
"
Source

   Le développement des EnRI, éolien, solaire, méthanisation, biomasse,..., permis grâce à une minorité de propriétaires terriens, exploitants agricoles et autres collectivités, contre loyers et/ou recettes fiscales, entre-t-il dans la définition de l' intérêt général? Et si oui, de quelle conception?


Un début de réponse...
   Lors de l'Assemblée générale de la Confédération paysanne Haute-Marne, en présence, mazette, de... monsieur le préfet, de la DDT, de représentants d’élus,..., il a été question des énergies renouvelables en général et de l'éolien en particulier. Mais, attention, que nos chères lectrices et lecteurs, en lutte contre le changement climatique mais opposés à la politique de la Transition écologique qui privilégie certaines énergies renouvelables, intermittentes, nécessitant un backup fossile, gaz ou charbon, voraces en subventions d'argent public, tels que l'éolien, solaire,..., ne se méprennent pas : ici, nul remise en cause de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) de l'Etat, document stratégique de pilotage de la Transition énergétique en France, avec pour objectifs principaux, par exemples :

  • aider à planifier aux grandes échelles territoriales les investissements nécessaires à la transition énergétique, pour le gaz, l'électricité, les énergies renouvelables, les réseaux de chaleur, les baisses des consommations et pour améliorer l’efficacité énergétique.
  • rendre " irréversible la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables
   À l'évidence, ce n'était ni le lieu ni le moment.
   À défaut, tout au moins, les discussions et réflexions auraient pu porter sur :

  Raté! De cela, il n'en fut nullement question. Dans le douillet confort de l'entre-soi, sait-on tout juste autorisé à s'interroger sur :

  • la régulation nécessaire devant le développement " anarchique " des EnRI, type éolien, 
  • la consommation de terres arables : " la plupart des énergies renouvelables a besoin de terrain "* la meilleure efficacité énergétique : " Sur un hectare de terre, vaut-il mieux cultiver des plantes pour un méthaniseur, du blé ou du colza pour alimenter une usine de diester ou d’éthanol, d’y mettre des éoliennes, une centrale de panneaux photovoltaïques ou de la biomasse pour fabriquer du bois déchiqueté ? "*
  • le partage des revenus générés entre le propriétaire du terrain, le locataire, les collectivités.*

*Laurent Cartier, candidat Confédération paysanne aux dernières élections à la Chambre départementale d' Agriculture, 2019.

  Toutefois, cette assemblée générale n'aura pas été vaine. Elle aura confirmée, pour tous ceux qui en doutaient, qu' au-delà de la croissance des EnRI qui va perdurer, que cette industrialisation " écolo " de la Haute-Marne est synonyme :

  • d'artificialisation des sols
  • que les hectares consommés sont perdus pour nourrir les hommes,
  • que l'objectif essentiel de tous les acteurs est... l' appât du gain,
  • que la qualité de vie est passée par pertes et profits, 
  • que le climat peut attendre.
   Si ce discours ambiant n'est pas surprenant en soi, au vu des personnes qui composaient l'assistance, il a la particularité d'entrer en violente contradiction avec l'ambition affichée par cette même Confédération paysanne, au niveau national.
Extraits
  Vous noterez qu'à aucun moment il n'est question d'EnRI...
" Les paysans ont une mission qu'ils sont les seuls à pouvoir remplir : nourrir les hommes... "
  et
   "... Réduire drastiquement les émissions de GES passera par une réorientation radicale du système de production et de distribution agroalimentaire. Le tournant climatique sera donc agricole, alimentaire et paysan, ou ne sera pas ! 
  [...]
   L'élevage paysan et pastoral que nous pratiquons au quotidien permet le maintien de prairies riches en légumineuses et de cultures de protéagineux assurant l'autonomie azotée des cultures et protéiques des animaux. Ces prairies, cultures, haies et les parcours entretenus par l'élevage pastoral sont des éléments essentiels pour stocker du carbone et lutter face au changement climatique. L'agriculture paysanne c'est le maintien et le redéploiement d'un élevage qui entretient les territoires, produit moins mais mieux, en adéquation avec les besoins alimentaires. Il s'agit aussi de préserver les espaces naturels de stockage de l'eau, sols, cours d'eau, nappes, et ainsi de préserver la ressource en eau, indispensable à la vie sur terre. Toutes ces pratiques permettent de limiter voire supprimer l'utilisation d'intrants de synthèse, engrais minéraux, pesticides de synthèse, sur nos fermes et de réduire l'utilisation d'énergie fossile enjeu clé pour faire face au changement climatique.
  [...]
   Se mobiliser contre le changement climatique, c'est aussi lutter pour relocaliser la production et l'alimentation dans les territoires. C'est la seule manière d'être résilient pour faire face à l'insécurité alimentaire que la crise économique et climatique pourrait provoquer.
  [...]
   Enfin, relocaliser la production et la rapprocher radicalement de la consommation est la seule solution pour prévenir les risques de ruptures dans les flux d'approvisionnement... "

Source

L'agriculture en Haute-Marne
  Pas de terre, pas d'éoliennes! Il n'est pas innocent de rappeler ce slogan. Le déploiement des EnRI est assurément le fait d'une minorité parmi une minorité, avec le concours des autorités publiques.  Celles et ceux qui défigurent le paysage haut-marnais, impactent la Biodiversité, et pourrissent le quotidien des habitants, le leur y compris, sont ceux que l'on appelait jadis en ville : " les paysans ".  Aujourd'hui, devenus " agriculteurs exploitants ", que représente cette catégorie socioprofessionnelle dans la population?
Insee 2018
  - Population : 174 069
  - Population active de 15 à 64 ans selon la catégorie socioprofessionnelle
  - Agriculteurs exploitants : 2 094, dont actifs ayant un emploi : 2 065
  - Artisans, commerçants, chefs d'entreprise : 4 146 / 3 119
  - Cadres et professions intellectuelles supérieures : 5926 / 5 708
  - Professions intermédiaires : 15 980 / 14 856
  - Employés : 23 447 / 20 099
  - ouvriers : 23 703 / 19 497.
Chambre départementale d' agriculture de la Haute-Marne
   Résultats des élections 2019
  - Nombre d’électeurs (tous collèges confondus) : 10 771

  Nous sommes bien en présence d'une minorité d'une minorité qui impose à la majorité, silencieuse ou pas, ses choix, à dessein de servir ses intérêts propres!
  Cette politique précipitera notre pays et sa population dans la fosse commune du temps! Il est urgent de revenir aux fondamentaux, comme le souligne le député, Sylvain Templier :
« Produire de l’énergie et réduire la production alimentaire n’est pas le but. »

Le préfet nous parle des EnRI
   " Le préfet est le représentant direct du Premier ministre et de chaque ministre dans le département. Il y met en œuvre les politiques gouvernementales. Le préfet est garant de l'ordre public et de la sécurité. "

Puisque l' Etat te dit que l'éolien c'est bon pour ton avenir
   Devant l'opposition grandissante aux projets de zones industrielles d'éoliennes et d'usines de méthanisation se traduisant par nombre de recours en justice, il était devenu urgent pour le
gouvernement de réaffirmer en priorité à tous ces opposants,  " mauvais Français ", qui ne mesurent pas l'enjeu, sa politique du quoi qu'il en coûte humainement, environnementalement et économiquement, de "sauveur de la planète ".  Tout en leur donnant des gages de " bonne volonté ". 
  En résumé : " La dictature, c’est ferme ta gueule ; la démocratie, c’est cause toujours. "

10 mesures élaborées avec la filière éolienne pour assurer un développement « maîtrisé et responsable » de cette énergie.  Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.

  Cette définition ci-devant du rôle du préfet conditionne les positions et les propos, JHM, tenus par Joseph Zimet, ancien directeur de la communication de l'Élysée nommé par le président Macron, 2019, devenu préfet en septembre 2020. Que du conventionnel! Il en était de même pour ses prédécesseurs et il en sera de même pour les suivants.
  - " favorable au développement [éolien] " mais, " pour lui, il prend un tour préoccupant ", 😌
  - " des erreurs ont été commises en terme de pollution paysagère " mais, " nous devons restez maitre de nos paysages ". Le vibrant appel à la repentance*, outil très usité actuellement dans la communication publique.
  - Et, à la manière du président de la République qui, en déplacement à Verdun, le 6 novembre 2018, interpellé sur la hausse du prix des carburants s'était justifié par cette expression : " Le carburant, c'est pas bibi !", il nous explique que l'éolien, c'est pas de sa faute, mais celle du  " méchant " juge administratif qui " passe au-dessus et qui est le denier décisionnaire... " Les juges seraient-ils donc plus puissants que l' Etat et ses représentants!?
  -  Il nous assure que la régulation répond " à une volonté de ralentir le nombre d'installations... " ; ces propos faisant echo à ceux du ministre de la transition écologique :
  " Le développement des énergies renouvelables électriques passera inévitablement par une forte croissance du solaire photovoltaïque et de l'éolien terrestre, dont les capacités installées devront être multipliées respectivement par 5 et 2,5 entre 2019 et 2028 ", souligne la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, dans une circulaire publiée vendredi 28 mai. "
Source
  
  Tout l'art d' appuyer sur le frein et l’accélérateur " en même temps ".
    Pour conclure, il faut savoir que d'après des informations, dès qu'un préfet refuse un permis pour des éoliennes, Madame Pompilli, ministre de tutelle, prend son téléphone pour lui demander de revenir sur cette décision. Mais, il se dit aussi que nombre d'entre eux désobéissent à ses injonctions.
  Qu'il doit être difficile le métier de préfet pris entre son humanité, son devoir, le juge et ses supérieurs. Non, on rigole!
  Pourtant, dire NON à l'éolien est apparemment encore possible pour un préfet!

* Repentance :  " regret douloureux de ses péchés, Christianisme " ;  Larousse ;  " manifestation publique du sentiment personnel qu'est le repentir pour une faute que l'on affirme avoir commise et dont on demande le pardon. ", en terme général.

  ZERO EOLIENNE ET BASTA!

 


jhm 2021 10 29

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