Coût du gaz et de l'électricité : la vertigineuse envolée : jusqu'où?

  "(...) l'Allemagne s'est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français. [...] Le projet allemand est de profiter de notre sortie du nucléaire pour nous vendre ses éoliennes, 65% des éoliennes installées en France sont allemandes, tout en nous soumettant au gaz russe dont il va devenir le distributeur en Europe..."
  Partant des hypothèses que :

  1. la situation telle que décrite par Fabien Bouglé est une réalité plausible,
  2. les présidents de la République et gouvernements français qui se sont succédés depuis les années 2000 ne sont pas des imbéciles, ni des traîtres à la patrie.
  Comment, dans ces conditions, peut-on expliquer que la France ait signé l'accord européen pour l'ouverture du marché de l’électricité et du gaz à la concurrence pour les particuliers, 2007, sachant que cette décision engendrerait le "suicide" de son indépendance énergétique, en sacrifiant son nucléaire et plomberait économiquement, à terme, le consommateur/contribuable/automobiliste? Ou posons la question différemment : quel a été le deal, la monnaie d'échange, entre l' Allemagne et la France?
   Va savoir, Charles!
   Le pays est foutu!

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Crise de l'énergie : le livre choc qui réhabilite le nucléaire face à l'éolien

Luc Lenoir
2021 10 05

 
« Mon enquête révèle clairement que l'Allemagne s'est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français. » Gilles Paire/Gilles Paire - Fotolia
«Mon enquête révèle clairement que l'Allemagne s'est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français.»

  FIGAROVOX/ENTRETIEN - Fin connaisseur de la politique énergétique, Fabien Bouglé publie ce mercredi une enquête stimulante sur la filière nucléaire. Il y dénonce le sabotage politique de cette source d'énergie d'avenir face à l'illusion des énergies dites renouvelables, dans un contexte de guerre économique avec l'Allemagne.
  Fabien Bouglé est un militant associatif français. Entre 2011 et 2016, il est en lien avec le service central de prévention de la corruption du ministère de la Justice français. En 2019, il est auditionné par la Commission d'enquête parlementaire sur les énergies renouvelables de l'Assemblée nationale, et publie un premier ouvrage au retentissement important : Éoliennes, la face noire de la transition écologique (éd. Du Rocher). Chef d'entreprise dans le secteur financier et culturel, il est également élu municipal, divers droite, à Versailles. Son dernier livre, Nucléaire, les vérités cachées, est publié aux éditions du Rocher.


LE FIGARO. - Vous dénoncez la stratégie de l'État sur la baisse relative du nucléaire dans l'énergie française qui est selon vous « un danger pour l'emploi et la souveraineté ». Quels risques prenons-nous ? L'atome est-il une énergie d'avenir ?
  Fabien BOUGLÉ.- L'objectif des derniers gouvernements est de baisser la part du nucléaire à 50%. Et RTE entreprise filiale d'EDF, inféodée aux lobbys des éoliennes, communique sur des scénarios de sortie totale du nucléaire en envisageant un mix 100% renouvelables. Barbara Pompili et Jean Castex viennent d'annoncer un plan de 25 milliards d'euros pour des éoliennes afin, selon eux, d'assurer la décarbonation de la France. Cette politique de baisse du nucléaire remplacé par les éoliennes est une trahison d'État. Le rapport du Ministère de l'Écologie « Stratégie national bas carbone de mars 2020 », page 120, dévoile que la baisse du nucléaire et le remplacement par les énergies renouvelables contraindraient notre pays à ouvrir 20 centrales aux gaz d'ici 2027 avec une augmentation notable des émissions de gaz à effet de serre.
   Nos gouvernants sont en train de consacrer 250 milliards d'euros pour installer des éoliennes et les raccorder aux territoires français alors qu'elles ne servent à rien. C'est de la folie pure et une atteinte au sens commun. Avec cette politique déconnectée de la réalité scientifique nous engageons notre pays dans une voie dangereuse. Et l'augmentation actuelle du prix du gaz et de l'électricité du notamment aux investissements mondiaux dans énergies renouvelables doit contribuer à nous remettre en question. Le plus grave c'est que la sortie du nucléaire souhaitée par Yannick Jadot en particulier peut fragiliser de manière systémique la filière qui pèse 400 000 emplois non délocalisables qui ne seront jamais compensés par des emplois en France car l'industrie des énergies renouvelables est monopolisée par l'Allemagne, le Danemark et la Chine. Et ce n'est sûrement pas les deux chaînes de montages d'éoliennes installées en France qui changeront la donne.

Selon vous, l'Allemagne qui pousse toute l'Union Européenne à développer des énergies vertes a « un intérêt fondamental à voir la France sortir du nucléaire » . Quels seraient les avantages concrets pour notre voisin ?
  Mon enquête révèle clairement que l'Allemagne s'est lancée dans une guerre économique offensive contre le nucléaire français. En lien depuis des années avec des ONG environnementalistes antinucléaire et pro éoliennes, notre voisin s'échine à dénigrer notre industrie nucléaire sur notre sol mais également à Bruxelles. Une armée de lobbyistes allemands travaillent auprès de la Commission européenne pour empêcher que le nucléaire français n'intègre la liste des activités considérées comme « vertes » en raison de son caractère décarboné et susceptible de recevoir d'importants financements européens. Tout récemment, la première série d'obligations européennes a été lancée sans le nucléaire mais en intégrant le gaz comme source électrique de transition alors qu'elle émet 500 g eqco2/kilowattheure.
  Le projet allemand est de profiter de notre sortie du nucléaire pour nous vendre ses éoliennes, 65% des éoliennes installées en France sont allemandes, tout en nous soumettant au gaz russe dont il va devenir le distributeur en Europe après la construction du gazoduc Nord Stream 2. En continuant dans cette voie, nous allons perdre notre souveraineté électrique et nous serons soumis au diktat de l'industrie allemande et à son approvisionnement en gaz. La politique de sortie du nucléaire voulu par les écologistes et leurs alliés de la République en Marche conduit à un déséquilibre politique majeur au sein de l'Union Européenne dont le traité fondateur de l' Euratom de 1957 est remis en cause par l'Allemagne.

Une des polémiques sur le nucléaire concerne la pollution émise par cette source d'électricité. L'énergie nucléaire est-elle vraiment plus décarbonée que les énergies renouvelables si l'on prend en compte l'intégralité du cycle de vie d'une centrale ?
  Dans les dernières enquêtes d'opinion plus de 70 % des Français pensent que les centrales nucléaires participent au réchauffement climatique en émettant des gaz à effets de serre. Or, c'est faux ! Les centrales nucléaires produisent de l'électricité sans émettre de gaz à effet de serre. Les fumées blanches de leurs cheminées ne sont que de la vapeur d'eau. Par ailleurs, le bilan carbone du nucléaire qui intègre la construction, le démantèlement et l'extraction d'uranium n'est que de 6 g eqco2/kilowattheure là où une centrale au charbon qui vient en support des éoliennes émet 1000 g eqco2/kilowattheure.
  Notre pays est pour cette raison champion du monde des pays décarbonés avec une électricité produite à plus de 80% par ses centrales nucléaires et ses barrages, en produisant 10 fois moins de gaz à effet de serre que son voisin allemand. Avec son Energiwende basé sur ses éoliennes et son charbon notre voisin a le bonnet d'âne en Europe pour ces objectifs climatiques. Le comble c'est que les partis écologistes et associations antinucléaires voudraient que la France suive son modèle qui est un échec cuisant selon le dernier rapport de la cour fédérale des comptes.

L'autre argument des militants contre l'énergie nucléaire est son risque d'accident. Lors de son débat avec Éric Zemmour, Jean-Luc Mélenchon a demandé «ce qu'on ferait de la population si une centrale installée en île de France avait un problème». Votre enquête revient sur les catastrophes qui ont marqué les esprits. La filière a-t-elle progressé dans le domaine de la sûreté ?
  Il y a quelque chose de malsain à fonder une politique énergétique sur la peur. Après les attentats du 11 septembre a-t-on arrêté de voler en avion parce qu'ils ont servi d'arme pour tuer ? La vie est un risque pour toutes les activités humaines et le nier n'est pas tenable politiquement.
  Oui, l'activité et les déchets nucléaires sont dangereux et doivent être traités avec rigueur mais les centrales au charbon tuent selon une étude d'Harvard 10 millions de personnes dans le monde par an. C'est plus insidieux, moins spectaculaire qu'une catastrophe nucléaire et peut plus difficilement être scénarisé dans un film. Pour autant, les chiffres de l'OMS montrent que le nucléaire est la source d'électricité la moins mortelle même après les énergies renouvelables. Cette peur irrationnelle doit être combattue par la raison et la science. Car les antinucléaires usent et abusent des bais cognitifs sur le sujet pour créer une forte anxiété. Ensuite, notre filière nucléaire a fait d'énorme progrès en matière de sûreté et nous n'avons pas connu en France d'incidents notables. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle la construction du prototype d' EPR de Flamanville est plus coûteuse et plus longue. La relance de notre filière nucléaire qui devient indispensable pour assurer notre souveraineté électrique doit s'accompagner sans délais d'une accélération de notre recherche dans le domaine de la sûreté et du traitement des déchets.
  En ce sens, il faut relancer le projet Astrid - réacteur de 4ème génération au sodium liquide qui produit 100 fois plus d'électricité et utilise comme combustibles les déchets nucléaires conservés sur notre sol en en supprimant la radioactivité - qui a été abandonné par Emmanuel Macron. Cette décision insensée a été prise alors que la Chine, la Russie et même Bill Gates aux USA développent des réacteurs avec cette technologie et alors que nous avions une réelle avance scientifique sur le sujet.



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