Haute-Marne, Perthes : pour sauver la planète, pourquoi ne pas planter des arbres au lieu d'installer des panneaux solaires photovoltaïques?

  "Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des Cieux est à eux."
   Béatitudes dans l'Évangile selon Matthieu

   Cela fait plaisir de voir un projet de zone industrielle de panneaux photovoltaïques qui "permettra d'éviter le rejet dans l'atmosphère d'environ 16 000 tonnes de CO2 chaque année"* apporter cette joie, unanime, partagée par tous les protagonistes de l' entreprise :
  • la commune

   "(...) Du côté de la mairie, on se réjouit de l’installation [...] : c'est un projet qui, a été très bien accueilli de notre part et de la pat des habitants ..."

  * Comment le promoteur peut-il  préciser 16 000 tonnes de CO2 évitées par an, alors qu'il ne communique pas la production annuelle/an envisagée (MWh)? 😂 Une certitude : même si chaque, sans exception, chaque kWh produit par cette centrale solaire se substitue à un kWh produit par une centrale à charbon, ça ne marche pas. Il faut imaginer que ce solaire remplace exclusivement du...lignite allemand pour que cela fonctionne.
   Dans ce "ménage à trois", au-delà de s'amuser à deviner, comme dans une pièce de Feydeau, qui sera le "cocu" de l'histoire, posons-nous la question de savoir s'il n' y aurait pas mieux valu, pour le sauvetage de la planète, par exemple, de planter des arbres en place et lieu de la future zone industrielle solaire?
  Pour enrichir la réflexion du conseil municipal, des Perthoises et Perthois, s'il n'est pas trop tard, et de nos amis lecteurs, Marie-François Bréon, physicien-climatologue, chercheur au Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, un des laboratoires de l’'Institut Pierre-Simon-Laplace (IPSL) qui a contribué à l’écriture chapitre « Forçages radiatifs naturels et d’origine anthropique » du 5e rapport du GIEC et de son “Résumé pour les décideurs”, va nous expliquer pourquoi qu'il estime que le développement du solaire photovoltaïque est particulièrement idiot en France aujourd’hui. Les graphes sont basés sur les données de RTE pour l’année 2019.
  Les données de consommation, production et import/export sont données au pas semi-horaire. J’ai calculé ces variables au pas journalier, la somme de minuit à minuit. Sur les graphiques ci-dessous, chaque point correspond à une journée : il y en a 365.
   La consommation quotidienne française a varié, en 2019 entre un peu moins de 1 TWh, en août, et presque 2 TWh. Sans surprise, le nucléaire fait face à une bonne partie de cette consommation. Comme vous le voyez, la production est corrélée, donc adaptée, à la consommation.

 


  C’est encore plus net lorsque on additionne le nucléaire et l'hydraulique. C'est ce que j’appelle le “peu carboné historique“. Celui-ci est vraiment bien corrélé à la consommation. Cependant, pour les plus fortes consommations, leur somme est inférieure à la demande, et il faut faire appel aux imports et fossiles.


Qu’en est t-il pour l’éolien ?
  Ce n’est pas brillant. La production a varié entre 11 et 283 GWh, facteur 25. Question : le voyez-vous le “foisonnement de vent", tant vanté par la filière? et, “qui permet de lisser la production à l’échelle de la France, avec ses 3 régimes de vent” ? Moi pas!
  Il n'existe pratiquement pas de corrélation entre la production et la consommation. L’éolien n’est donc pas bien adapté à faire face aux variations de la demande. Si l' Etat veut baser le système électrique sur l’éolien, il nous faudra bien choisir nos jours pour prendre le train ou se faire opérer...


  Dans ces conditions, on peut sérieusement se poser la question : est-ce-que l’éolien permet de faire face aux cas critiques, lorsque le nucléaire et l'hydraulique ne couvrent pas la demande? Et là encore... la réponse est négative! Les cas les plus critiques, à droite sur le graphique, correspondent rarement à des temps de forte production éolienne.

 


   Mais revenons à notre solaire photovoltaïque… Sa production varie entre 5,6 GWh et 62 GWh, facteur 11. Le graphique montre l’étendu des dégâts : le solaire produit beaucoup lorsque la demande est faible, et ne produit presque rien lorsque la demande est forte.

 

  C’est encore plus évidant lorsque on analyse la production solaire en fonction du besoin qui n’est pas couvert par le “peu carboné historique”. De manière générale, la production est forte lorsque le besoin est nul ou négatif, export, et quasi nulle lorsque le besoin est fort.

 



Conclusion
  Le solaire photovoltaïque ne produit essentiellement qu'en été, lorsque la consommation est bien couverte par le "peu carboné historique". Il produit peu en hiver lorsque la demande est forte et l'on est obligé de faire appel à des imports ou des moyens de production beaucoup plus carbonés.
  En France, le solaire photovoltaïque va donc surtout permettre des exportations. Ces éventuels exports se font à coût faible. Logique, puisque nos "été/hiver, jour/nuit" sont synchrones avec les pays
voisins, qui, de fait, ont, en même temps, des sur-productions.
   Cette production inutile est payée 3 milliards €/an d'argent public, grâce aux dispositifs de soutien à la filière. Ce qui en soit , est un véritable scandale! Une bonne partie de ces 3 Md€ permettent de largement rembourser les investisseurs qui ont préalablement acheté des panneaux importés...de Chine. Je pense que quitte à dépenser 3Mds €/an d'argent public pour sauver la planète, qu'il serait plus utile de favoriser l'installation de pompe à chaleur (PAC), d'investir dans la filière EPR, d'encourager l’isolation des bâtiments... Liste non exhaustive, bien entendu!
  Pour être tout à fait complet, je précise que cette analyse ne vaut que pour la France avec son particularisme nucléaire. Il est évident que pour d'autres pays, avec, par exemple, une production “carbonée" charbon ou gaz", ou situé sous les tropiques, moins de cycle annuel de la production solaire, les résultats ne sont pas les mêmes. 

  Avec de tels amis, le climat n'a pas besoin d'ennemis!

jhm 2021 10 05

 

 

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