traduit par Manon Flausch
Commentaire: L'État français en tant qu'organisateur, a des solutions miracles pour compenser la totalité de l'empreinte carbone des participants (22 000) à la COP21. Une d'entre elles est de multiplier par 3 l'implantation de fermes éoliennes. Il n'y a pas que le climat qui est en état d'urgence...
Commentaire: L'État français en tant qu'organisateur, a des solutions miracles pour compenser la totalité de l'empreinte carbone des participants (22 000) à la COP21. Une d'entre elles est de multiplier par 3 l'implantation de fermes éoliennes. Il n'y a pas que le climat qui est en état d'urgence...
Bonne lecture
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Manifestation lors de la COP21 à Paris, le 29 novembre. [Mark Dixon/Flickr]
La France ne va pas de compenser les émissions de CO2 liées aux trajets en avion de tous les participants de la COP21. Les 21.000 tonnes de CO2 émises sur le site du Bourget seront en revanche neutralisées par des projets de développement.
D'ici vendredi 11 décembre, dernier jour de la Conférence de l'ONU sur le climat, le site de la COP 21 au Bourget aura probablement généré 21 000 tonnes d'émissions de CO2. Mais les trajets effectués par les 22 000 personnes qui se sont rendues, pour beaucoup, en avion à Paris, auront un impact nettement plus lourd sur le climat: Les trois-quarts des émissions leur sont d'ordinaire attribuées.
Les pays qui accueillent les COP compensent d'habitude totalement l'empreinte carbone de l'événement.
Jusqu'au 6 décembre, le site de l'UNFCC, la branche de l'ONU en charge des négociations climatiques, précisait que la France compenserait l'intégralité des émissions de la COP 21 en investissant dans des projets de développement durable, et ce d'ici mars 2016.
Cet engagement a été discrètement supprimé de la page des questions fréquemment posées du site de l'ONU. Comme l'a souligné le Le Canard Enchaîne, un paragraphe a été supprimé de la page en question. Il s'agit de celui-ci.
Capture d'écran du site de la CCNUCC durant la première semaine de la COP 21.
À l'UNFCCC, on reconnait qu'il y a eu un malentendu « Nous pensions que la France le ferait », assure une source.
La France a en revanche promis de compenser les émissions générées au Bourget en finançant des projets de développement « exemplaires » qui contribuent à l'amélioration de l'accès à l'eau et encouragent les énergies renouvelables.
Au sein de l'administration française, on s'interroge sur le système de crédits carbone mis en place par le protocole de Kyoto, ou Mécanisme de Développement Propre. Selon une étude publiée par l'institut de l'environnement de Stockholm, le système de crédits carbone a en réalité permis... d'augmenter de 600 tonnes les émissions de CO2.
>> Lire : Quand le protocole de Kyoto dope les émissions de CO2 en Russie et en Ukraine
22 000 participants
Entre les représentants des États, des entreprises, des organisations civiles et des médias, la conférence, qui a duré 12 jours, a rassemblé 22 000 participants de près de 200 pays. La venue en avion, souvent privés, de 150 chefs d'État le 30 novembre, alourdit encore un peu l'addition carbone de la COP.
Le vol d'une délégation des Maldives vers Paris génère ainsi trois tonnes de CO2. Si les Maldives, un archipel au ras de l'eau très menacé par la montée des eaux, veulent compenser leur empreinte carbone pour le voyage, elles devront le faire elles-mêmes.
Jusqu'ici, les pays qui ont accueilli les COP précédentes ont compensé l'impact écologique de ces événements en investissant dans des projets de reforestation ou d'installation de panneaux solaires, par exemple.
En 2009, toutes les émissions entraînées par la COP 15 de Copenhague - voyages compris - avaient été compensées par le Danemark, afin de neutraliser ces « pêchés climatiques ». Les 33 546 participants à la conférence avaient généré plus de 26 000 tonnes de CO2. Les émissions des COP de Durban et de Doha ont été compensées à 75 % et celles de Lima à 100 %.
>> Lire : Washington se rallie à l'objectif minimum de 1,5°C à la COP21
CONTEXTE
Les négociations sur le changement climatique ont commencé en 1992. Tous les ans, l'ONU organise une conférence internationale sur le changement climatique appelée la Conférence des Parties, ou COP.
Paris organise la 21ème conférence en décembre 2015.Les États participants doivent y conclure un accord pour remplacer le protocole de Kyoto, dont le but était de réduire les émissions de CO2 entre 2008 et 2012.
PROCHAINES ÉTAPES
11 décembre: Dernier jour de la COP 21.
LIENS EXTERNES
CCNUCC
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