30/11/15Propos recueillis par Nicolas Gallant
Commentaire:
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Alors que la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21) se déroule actuellement au Bourget, Agnès Brulé, gérante d’Entheca Rareté , revient sur l’intérêt d’investir en Bourse sur les valeurs qui bénéficieront de la lutte contre le réchauffement climatique. Des sociétés qui interviennent dans des secteurs aussi variés que les énergies vertes, les réseaux électriques intelligents, les batteries, la certification…
Capital.fr : Quelles sont les perspectives des valeurs liées au réchauffement climatique ?
Agnès Brulé: Elles sont très positives. D’abord, la volonté des États de lutter contre le réchauffement climatique en limitant les émissions de CO2 (dioxyde de carbone, NDLR) implique des contraintes réglementaires. Or, de nombreux acteurs permettent aux entreprises de respecter les normes, à l’image du français Schneider Electric , qui leur propose des solutions pour réduire leur empreinte carbone. Ensuite, les industriels ont un intérêt économique à prendre des mesures permettant de lutter contre le réchauffement climatique. A l’image du chimiste allemand Bayer, qui a rendu ses procédés de production moins énergivores, se traduisant ainsi par une diminution des coûts liés à l’énergie. Enfin, d’un point de vue géopolitique, l’accent mis sur le développement d’énergies vertes, au détriment des énergies traditionnelles, polluantes, permettra de réduire la dépendance des pays vis-à-vis du Moyen-Orient.
Capital.fr : Pensez-vous que la Cop21 peut profiter aux valeurs contribuant à la lutte contre le réchauffement climatique ?
Agnès Brulé: Oui. Avec la Cop21, les hommes politiques vont sensibiliser l’opinion et les entreprises à l’enjeu crucial du réchauffement climatique, profitant ainsi à plein aux valeurs concernées. C’est-à-dire celles des secteurs de l’énergie solaire ou éolienne, des batteries, ainsi que des réseaux électriques intelligents (qui amènent l’électricité des producteurs aux consommateurs, selon un pilotage flexible, capable de gérer les contraintes, telles que le caractère naturellement intermittent de l’énergie solaire ou éolienne, NDLR).
Capital.fr : L’effondrement des prix du pétrole depuis l’été 2014 le rend plus intéressant, à l’acquisition. Ne représente-t-il pas un danger pour les énergies alternatives, vertes ?
Agnès Brulé : Non, il ne devrait pas ralentir l’émergence des énergies vertes, car il y a une réelle prise de conscience du danger que constitue le réchauffement climatique. Déjà, pour les transports, les émissions excessives de gaz à effet de serre ne sont plus tolérées.
Capital.fr : Quelles sont vos actions préférées ?
Agnès Brulé : Schneider Electric, très présent dans les réseaux électriques intelligents. Bayer, en pointe pour la recherche d’efficacité énergétique et de matériaux innovants. L’espagnol Iberdrola, pour miser sur l’essor des énergies solaire, éolienne et hydraulique. Suez Environnement , expert pour la cogénération (production de chaleur et d’énergie à partir d’un même combustible, NDLR) à partir de la combustion de déchets. Enfin, le danois Vestas Wind Systems, premier fabricant mondial de systèmes de génération d’énergie éolienne. Leurs turbines éoliennes ont l’avantage d’être peu bruyantes.
Capital.fr : Certaines sociétés ont-elles déçu ?
Agnès Brulé : Des valeurs européennes de l’énergie solaire, comme l’allemand SolarWorld, laminées par la concurrence chinoise et la fin des subventions au secteur dans le vieux continent. Il y a aussi Futuren (ex-Theolia, NDLR), qui a connu un parcours boursier très décevant.
Capital.fr : Quelles valeurs recommanderiez-vous d’éviter ?
Agnès Brulé : Les spécialistes de la certification, comme le français Bureau Veritas ou son concurrent suisse SGS, pâtissent d’un contexte défavorable pour les matières premières, un secteur où ils comptent de nombreux clients. Bureau Veritas est par exemple amené à certifier le respect de normes d’émissions polluantes chez ces derniers. Enfin, je suis prudente sur les valeurs du nucléaire, une énergie qui constitue un grand danger, telle qu’elle est produite actuellement. Depuis 30 ans, il y a eu Tchernobyl et Fukushima, deux désastres aux conséquences dramatiques…
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