22/04/2019
Les insectes, c'est bien connu tant c'est martelé dans les médias et sur les réseaux sociaux, sont victimes de l'agriculture, forcément la « productiviste » ou « industrielle », pas la vertueuse...
Avec « Windräder haben Mitschuld am Insektensterben » ,les éoliennes coresponsables du déclin des insectes, Agrarheute – signalé par un lecteur fidèle que je remercie – m'a mis sur la piste d'un article, pas facile à trouver, mais finalement déniché, « Interference of Flying Insects and Wind Parks », interférences entre insectes et fermes éoliennes, de M. Franz Trieb, publié par le Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt, Centre allemand pour l'aviation et l'astronautique.
En voici le résumé :
« L’étude examine la cohérence possible des pertes d’insectes volants récemment découvertes en Allemagne et l’impact des insectes sur les pales des éoliennes.
Les preuves de la littérature confirment que les insectes migrateurs sélectionnent des courants d'air rapides au-dessus de la couche de surface turbulente de l'atmosphère afin de se déplacer efficacement vers les aires de reproduction. Les promoteurs de parcs éoliens choisissent des sites soumis à des vents forts et installent de hautes tours avec des rotors juste au-dessus de la couche superficielle afin d’optimiser la production d’énergie de leurs éoliennes. En raison de cette coïncidence, on peut s'attendre à un grand nombre d'insectes volants dans les parcs éoliens.
Une modélisation de la quantité de biomasse d'insectes qui traverse les rotors des éoliennes en cours de fonctionnement fournit une première estimation de l'ordre de grandeur de 24.000 tonnes d'insectes traversant le parc éolien allemand pendant la saison estivale. Selon des hypothèses de modèle prudentes, cinq pour cent des insectes traversant la surface couverte par un rotor pourraient être endommagés. La perte correspondante de 1.200 tonnes par an depuis plus de quinze ans pourrait être importante pour la stabilité des populations.
Les espèces volant à des hauteurs de rotor critiques comprises entre 20 et 220 mètres au-dessus du sol, en plus de celles déjà trouvées dans cette étude, devraient être identifiées de manière urgente par un méta-barcoding de l'ADN [ma note : voir ici] des dépôts que l'on trouve régulièrement sur les pales des rotors. En outre, les parcs éoliens devraient être équipés pour reconnaître les essaims d'insectes en approche et réagir en conséquence pour leur protection et leur conservation. »
Autre document, « Modellanalyse liefert Hinweise auf Verluste von Fluginsekten in Windparks » , une modélisation fournit des indications sur les pertes d'insectes volants dans les fermes éoliennes. Selon le chapô, les auteurs – Franz Trieb, Thomas Gerz et Matthias Geiger – trouvent l'évolution de la situation préoccupante.
On apprend aussi que les dépôts d'insectes sur les pales pourraient réduire le rendement d'une éolienne de 50 %. Il faut donc périodiquement nettoyer les pales, tout comme il faut les faire tourner périodiquement en l'absence de vent pour éviter la dégradation des machines.
Voilà de quoi alimenter, au moins, des recherches complémentaires. Ainsi que la réflexion plus générale sur le caractère « écologique » de l'énergie éolienne.
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