10 septembre 2019
Commentaire : on résume : (...) "En 2017, les émissions de GES de la Suisse se sont élevées à 47,2 Mt CO2éq(4), soit moins de 0,1% du total mondial.Elles proviennent principalement des transports (31,8%), des bâtiments (26,6%) et de l’industrie (20,2%) [...]La production d’électricité en Suisse est décarbonée à près de 97%. Elle repose en très grande majorité sur deux sources : l’hydroélectricité (55,4% de la production suisse en 2018) et le nucléaire (36,1%)."
Un des meilleurs élèves de la classe "luttons contre le réchauffement climatique" vise l' excellence, la neutralité carbone. Et pour atteindre cet objectif, il envisage le développement massif des EnR, éolien et solaire, à la production intermittente et aléatoire, entrainant automatiquement une hausse de la consommation d'énergie fossile tel que le gaz. L'escroquerie intellectuelle et politique "écologique" est aussi en marche chez nos voisins Helvètes.
Tout va bien!
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Le barrage de la Grande Dixence est le plus haut barrage-poids du monde. Il fait partie d’un vaste aménagement hydroélectrique qui comprend 4 STEP. (©Grande Dixence SA – Photo : essencedesign.com – www.dpicard.ch)
À l’horizon 2050, « la Suisse ne devra plus rejeter dans l’atmosphère davantage de gaz à effet de serre que ce que les réservoirs naturels et artificiels sont capables d’absorber »(1). Le Conseil fédéral a fixé le 28 août cet objectif de neutralité carbone qui doit encore être inscrit dans la loi.
La « pierre angulaire » de la Stratégie climatique 2050
C’est en faisant référence aux « derniers travaux du GIEC » (en particulier le rapport « 1,5°C » présenté en octobre 2018) que le Conseil fédéral suisse a entériné son objectif de neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour la ministre de l’Environnement Simonetta Sommaruga, cette ambition constitue un « objectif indicatif » qui orientera les futures actions en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans le cadre de l’accord de Paris, la Suisse s’était engagée à réduire de moitié ses émissions de GES d’ici à 2030 par rapport à leur niveau de 1990(2).
Le nouvel objectif de zéro émission nette en 2050 sera stipulé dans la loi sur le CO2 – actuellement en cours de révision - mais l’horizon de celle-ci est limité à 2030. La neutralité carbone constituera ainsi surtout « la pierre angulaire de la Stratégie climatique 2050 de la Suisse qui sera présentée d’ici à décembre 2020 ». Cette stratégie sera « adoptée par le Conseil fédéral et ne passera pas au Parlement qui va seulement discuter l’objectif et les mesures à prendre lors d’une révision de la loi pour la période après 2030 », précise-t-on à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV)(3).
En 2017, les émissions de GES de la Suisse se sont élevées à 47,2 Mt CO2éq(4), soit moins de 0,1% du total mondial. Elles proviennent principalement des transports (31,8%), des bâtiments (26,6%) et de l’industrie (20,2%) selon les dernières données de l’OFEV. Deux outils permettent de donner un prix aux émissions de carbone en Suisse : une taxe pesant sur les combustibles fossiles(5) tels que le mazout et le gaz naturel et un système national d’échange de quotas d’émissions (SEQE)(6) que la Suisse a l'intention de coupler avec le SEQE de l'UE début 2020(7).
L’objectif de neutralité carbone à l'horizon 2050 a déjà été adopté ou est envisagé dans de nombreux autres pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, la Suède, le Japon ou encore le Chili. La Suisse se dit pour sa part « particulièrement touchée par les changements climatiques », avec « des températures augmentant deux fois plus vite que la moyenne mondiale » selon le Conseil fédéral.
Rappels sur la situation énergétique de la Suisse
En 2018, les produits pétroliers ont compté pour 49,3% de la consommation finale d’énergie en Suisse, devant l’électricité (25%), le gaz naturel (13,5%) et le bois-énergie (4,6%). Les principaux secteurs consommateurs d’énergie sont les transports (37,8% en 2018) et les ménages (27%) selon les statistiques fédérales.
La production d’électricité en Suisse est décarbonée à près de 97%. Elle repose en très grande majorité sur deux sources : l’hydroélectricité (55,4% de la production suisse en 2018) et le nucléaire (36,1%).
La loi suisse sur l’énergie (LEne)(8) fixe entre autres comme objectif de fortement augmenter la production électrique issue des énergies renouvelables autres que l’hydroélectricité (avec un objectif de production « d’au moins 4 400 GWh en 2020 et au moins 11 400 GWh en 2035 », contre environ 2 700 GWh en 2018). Précisons que la Stratégie énergétique 2050 de la Suisse - approuvée par la population en mai 2017 - prévoit une sortie du nucléaire (les 5 réacteurs en service pouvant « rester en service aussi longtemps que leur sécurité sera garantie »(9)).
La Suisse vise par ailleurs de réduire sa « consommation énergétique moyenne par personne et par année […] de 16% d’ici à 2020 et de 43% d’ici à 2035 » par rapport au niveau de l’année 2000. Un objectif spécifique de réduction de la consommation d’électricité est également fixé (- 3% d’ici à 2020 et - 13% d’ici à 2035, par rapport à 2000).
En Suisse, l'électricité a compté pour un quart de la consommation finale d'énergie en 2018. (©Connaissance des Énergies, d'après Office fédéral de l'énergie)
Sources / Notes
- « Le Conseil fédéral vise la neutralité climatique en Suisse d’ici à 2050 », Communiqué du 28 août 2019.
- Contribution de la Suisse dans le cadre de la COP21
- L’ OFEV fait partie du Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication.
- Émissions de gaz à effet de serre visées par la loi sur le CO2 révisée et par le Protocole de Kyoto, 2e période d’engagement (2013–2020).
- Taxe sur le CO2, Office fédéral de l’environnement.
- Échange de quotas d’émission, Office fédéral de l’environnement.
- Couplage des systèmes d’échange de quotas d’émission suisse et européen, Office fédéral de l’environnement.
- Loi sur l'énergie (LEne) du 30 septembre 2016, Conseil fédéral.
- Stratégie énergétique 2050 de la Suisse, Conseil fédéral.
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