En Allemagne, la sortie du nucléaire coûte aussi très cher à l’industrie

 Énergie | Actualités
Par: Dagmar Dehmer | Der Tagesspiegel | Traduit par: Manon Flausch
03/05/2016

Commentaire: Après avoir copié les allemands sur le développement éolien avec les conséquences humaines, environnementales et financières que l'on sait, voici pour nos politiques, la nouvelle «inspiration» d'outre-Rhin pour la sortie du nucléaire. Ne doutons pas que SuperRoyal et les «cafards» verts suivent cela avec intérêt.

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Les industriels du nucléaire vont devoir verser 23 milliards d’euros à un fond public pour financer le démantèlement. Un article de notre partenaire Der Tagesspiegel.

Alors qu’en France, les problèmes financiers s’accumulent pour maintenir le parc nucléaire et construire de nouveaux réacteurs, la situation n’est guère plus brillante outre-Rhin. La commission FKF, mise sur pied en 2015 pour examiner les options de financements du démantèlement des réacteurs nucléaires et du stockage des déchets nucléaires, a annoncé la conclusion de son enquête le 27 avril.

Après le choc de la catastrophe nucléaire de Fukushima, en 2011, l’Allemagne a décidé de cesser de produite de l’énergie nucléaire. En octobre, une commission de 19 membres a dont été créée, afin d’examiner le problème et d’équilibrer sécurité et inquiétudes pratiques et économiques. Les entreprises d’énergie ont catégoriquement refusé de payer la facture. La loi pourrait cependant les forcer à le faire.

>> Lire : Les vieux réacteurs nucléaires européens inquiètent

« En conclusion, la société allemande peut survivre », assure le président de la commission, Matthias Platzeck, ancien dirigeant du SPD. Ole von Beust (CDU), également membre, s’est pour sa part félicité que la commission, qui incluait des membres des différents partis, des personnes issues du monde du commerce et des dirigeants de syndicats, soit parvenue à une décision unanime.

Sa proposition finale recommande que chaque entreprise d’énergie paie 4,7 milliards d’euros à un fond public qui financerait le stockage provisoire des matériaux dangereux, la construction d’un dépôt final et tous les frais de transport. 12,4 milliards d’euros devraient selon eux être alloués à la sélection, à la construction, à la gestion et à la décommission finale des dépôts nécessaires.

La proposition de paiement d’une « prime de risque », d’environ 35 % des coûts, est la proposition la plus controversée de la commission.La façon dont les entreprises se partageront les coûts reste floue.

La commission a par ailleurs recommandé de démarrer la sortie du nucléaire le plus rapidement possible.

Ole von Beust a appelé E.on, RWE, EnBW et Vattenfall, les principales sociétés d’énergies du pays, à soutenir le projet. Un représentant de Vattenfall a cependant déclaré que la prime de risque proposée est « disproportionnée vis-à-vis de la vigueur économique des installations concernées » et que les entreprises voulaient rediscuter de la question. La fédération des industries allemandes semble pour sa part satisfaite des propositions de la commission.

>> Lire : Sûreté nucléaire : un enjeu désormais « préoccupant »

Hubert Weiger, qui dirige l’ONG BUND, a cependant critiqué « le risque financier énorme imposé au contribuable ». Barbara Hendricks, la ministre de l’Environnement, adepte du principe du pollueur-payeur, a souligné que les entreprises en question ne pourraient pas se déresponsabiliser de leur héritage atomique et des coûts astronomiques qui en découleront.

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