mai 2017
Commentaire: [...] En décembre 2014, l’OPECST a publié le rapport * de MM. Le Déaut et Sido, intitulé : Le tournant énergétique allemand: quels enseignements pour la transition énergétique française?
Oui, oui, c'est bien de notre sénateur, M.Sido, "roi" de la Haute Marne depuis 1998, dont il s'agit. Professionnel de la politique et... du paradoxe, au bord de l'"escroquerie" intellectuelle. D'un côté, Monsieur le sénateur dénonce l'accroissement de la précarité énergétique suite à la forte augmentation des prix de détail de l'électricité consécutive à l’arrivée massive sur le réseau d’une électricité subventionnée et de l'autre, le
SAUVONS L'HUMAIN, STOPPONS, DÉMANTELONS L’ÉOLIEN et... DÉGAGEONS LEURS SOUTIENS POLITIQUES!
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* http://www.senat.fr/rap/r14-176-1/r14-176-10.html
Plusieurs fois, dans cette chronique, j’ai évoqué les résultats mitigés du tournant énergétique allemand « energiewende » : un coût exorbitant, maintien de la part charbon+lignite dans la production d’électricité, peu ou pas de réduction des émissions de CO2 et nécessité de garder toutes les centrales fossiles en secours pour les jours peu ensoleillés et sans vent.
Vous me direz peut-être : « Après tout, c’est leur affaire ! Leur excédent commercial leur permet ce genre de fantaisie… ». Sauf que leur CO2 va dans notre atmosphère commune et que les caprices de leur vent sèment le chaos dans le marché européen de l’électricité. Ce chaos a été particulièrement sensible au début de ce mois de mai 2017, comme on peut le voir sur les graphiques ci-dessous, tirés de : https://www.agora-energiewende.de/fr/themen/-agothem-/Produkt/produkt/76/Agorameter/
Pendant les bourrasques, les compagnies allemandes d’électricité ont dû payer jusqu’à 75 euros par mégawattheure exporté ! On marche sur la tête !
En décembre 2014, l’OPECST a publié le rapport de MM. Le Déaut et Sido, intitulé : Le tournant énergétique allemand: quels enseignements pour la transition énergétique française? On peut y lire :
« Le tournant énergétique a eu des effets importants, et bien connus, sur les prix de l’électricité. Les prix de gros ont diminué, en raison de l’arrivée massive sur le réseau d’une électricité subventionnée, de coût marginal quasi nul, disposant d’un accès prioritaire. Les prix de détail ont fortement augmenté, pour les ménages et les petites entreprises, du fait de la hausse du prélèvement sur les énergies renouvelables prévu par la loi allemande. Le coût de ce prélèvement pour le consommateur est aujourd’hui supérieur à celui de l’électricité produite, entraînant un accroissement de la précarité énergétique. »
On peut aussi lire dans le rapport du sénateur Bizet intitulé La coopération énergétique franco-allemande: naissance d'une europe de l'énergie? le constat suivant:
« La coopération franco-allemande dans la transition vers des énergies renouvelables pose d’immenses défis techniques pour la production, conceptuels pour la gestion des réseaux et économiques pour financer les énormes investissements à même d’assurer l’utilisation satisfaisante d’une énergie dont les sources premières - le vent et le soleil – se manifestent sans la moindre considération pour les besoins du genre humain. »
Pour conclure, je vous engage à lire le blog de Sylvestre Huet dont je cite quelques lignes :
http://huet.blog.lemonde.fr/2017/05/11/le-soleil-le-vent-et-lelectricite/
« Jusqu’à présent, l’introduction de photovoltaïque dans les systèmes électrique s’est opérée à l’aide de subventions publiques massives. Souvent prélevées sur les factures d’électricité comme en Europe. Ainsi, en France, les consommateurs d’électricité acquittent une CSPE (contribution au service public de l’électricité) qui devrait être de 8 milliards d’euros en 2017 dont plus de 1,5 milliard pour la subvention à l’éolien et surtout 2,8 milliards pour le photovoltaïque. Autrement dit, les consommateurs ont payé leur électricité solaire 0,40 € le kWh soit huit fois le prix moyen de la production en France, guidé pour l’essentiel par le nucléaire et l’hydraulique. »
« Au-delà des progrès techniques qui ont rendu possible l’introduction de l’éolien et du photovoltaïque dans les systèmes électriques, demeure donc la question de leur part dans un mix raisonnable. Les problèmes de stabilité du réseau, de coût et surtout de compensation de leur intermittence semble les plafonner à un apport d’environ 30% avec les technologies actuelles pour un pays de la taille de la France. »
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