Par Michel Revol
Publié le 05/05/2017
Commentaire: Pour atteindre le doublement des zones industrielles d'aérogénérateurs en 2022, nous pouvons nous attendre à ce que M.Macron et sa majorité durcissent encore la loi pour réduire au "silence" juridique les opposants du peuple résistant.
"La dictature, c’est ferme ta gueule ; la démocratie, c’est cause toujours"
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Doublement des éoliennes contre moratoire, réduction du nucléaire contre maintien : sur la politique énergétique aussi, les candidats sont aux antipodes.
Marine Le Pen consacre six paragraphes à la politique energétique dans son programme, quand Emmanuel Macron lui dédie un exposé argumenté. © Eric Feferberg / Jean-François Monier (AFP)
Six paragraphes sommaires pour l'une, un exposé argumenté pour l'autre : dans leurs programmes respectifs, Marine Le Pen et Emmanuel Macron n'accordent pas la même importance à l'avenir énergétique du pays — un enjeu un peu évacué, comme d'autres, de la campagne. Les deux candidats s'opposent surtout sur les moyens d'assurer à la France son avenir et son indépendance en matière d'énergie.
D'abord, le nucléaire. Les deux candidats divergent complètement. Marine Le Pen entend « maintenir, moderniser et sécuriser la filière nucléaire », sans beaucoup plus de détails. On imagine qu'elle présidente, EDF poursuivra l'essor des EPR, tel celui en cours de construction à Flamanville, et continuera à travailler sur les réacteurs de future génération. Une seule décision concrète accompagne cette promesse : le maintien des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, qu'EDF vient pourtant d'accepter de fermer à la mise en service de Flamanville (si sa capacité nucléaire n'est pas affaiblie à cette date, en 2018).
De son côté, Emmanuel Macron veut atteindre l'objectif imposé par la loi (50 % d'énergie nucléaire dans la production française en 2025), que les observateurs jugent difficilement réalisable. Il faudrait d'ores et déjà fermer plusieurs réacteurs nucléaires, ce à quoi se refuse EDF. Macron reprend toutefois à son compte l'engagement de François Hollande, certes retardé, de fermer la centrale de Fessenheim à la mise en service de l'EPR de Flamanville.
« Protectionnisme intelligent » dans le renouvelable
En parallèle, la candidate frontiste veut « développer massivement les filières françaises des énergies renouvelables (solaire, biogaz, bois...) grâce à un protectionnisme intelligent », oubliant un peu vite qu'aucun constructeur français de panneaux solaires, notamment, n'est capable de rivaliser avec les fabricants chinois. Autre décision d'importance : « Décréter un moratoire immédiat sur l'éolien. » La loi prévoit pourtant le doublement de la capacité éolienne d'ici 2020. Le calcul de la candidate pour consommer moins en produisant moins est sans doute d'améliorer l'isolation des bâtiments, dont elle veut faire une « priorité budgétaire », non chiffrée.
Emmanuel Macron prend là encore le chemin inverse. Fort de 15 milliards d'euros qu'il promet d'investir dans la « transition énergétique et écologique », le candidat En marche ! veut améliorer « l'efficacité énergétique » — en clair, l'isolation — tout en réduisant l'émission de gaz à effets de serre. Il entend ainsi fermer les dernières centrales à charbon, encore parfois utilisées pour pallier les carences du renouvelable (dont l'éolien, lorsque le vent ne souffle pas). Plus original, Macron s'intéresse à un outil trop peu utilisé, la taxe carbone, qui pénalise les entreprises selon leur production de CO2. L'ex-ministre de l'Économie veut porter son coût à 100 euros la tonne de CO2 en 2030 (contre une trentaine d'euros en 2017), conformément à la loi de transition énergétique.
Doubler le parc éolien
À rebours de Marine Le Pen, Macron veut « doubler la capacité en éolien et en solaire photovoltaïque » d'ici 2022. L'objectif est à peu près le même que celui de la loi, mais il reste difficile à atteindre. Il faut en moyenne sept ans, par exemple, entre la décision d'implanter un parc d'éoliennes et sa mise en service. Selon le cabinet Xerfi, la puissance du parc éolien terrestre en France pourrait plutôt atteindre 17 GW en 2020 (pour un peu plus de 12 GW en 2016), contre un objectif inscrit dans la loi de 25 GW.
On a trouvé un point d'accord entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron : l'interdiction d'exploiter en France le gaz de schiste. Mais, alors que le candidat n'y met aucune condition, la candidate laisse une porte ouverte : cette ressource ne peut être exploitée « tant que des conditions satisfaisantes en matière d'environnement, de sécurité et de santé ne seront pas réunies ».
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