« Aujourd’hui, le nucléaire est le moyen le plus efficace pour réduire la part des énergies fossiles »

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Par Collectif
19.05.2017

Commentaire: Les choix stratégiques votés par la majorité de nos gouvernants et de nos élus (es) concernant la production de l’Électricité ne reposent pas sur des vérités scientifiques mais...sur des options favorisant le monde de la finance et en particulier, le lobby éolien. Sinon, il y a bien longtemps que nous Peuple manifestant contre les ENR intermittentes, nous aurions repris le cours normal de nos vies.
SAUVONS L'HUMAIN, STOPPONS et DÉMANTELONS L’ÉOLIEN! 
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TRIBUNE. Dans l’état actuel du débat, nos concitoyens pourraient, à tort, être conduits à penser qu’il serait possible d’instaurer – à marche forcée – la transition énergétique. Selon cette idée, il suffirait de développer massivement les énergies renouvelables pour se débarrasser des énergies fossiles et de l’énergie nucléaire, et ainsi parvenir à une décarbonation quasi-complète du système de production de l’énergie. L’attrait des énergies renouvelables ne doit pas faire oublier certaines réalités.

L’électricité n’est pas tout, elle ne représente que 25 % de notre consommation d’énergie totale et il convient de distinguer le mix énergétique, qui concerne l’ensemble des activités, du mix électrique. Le problème des 75 % d’énergie non électrique consommée par les transports, le chauffage et l’industrie, est autrement plus redoutable pour l’environnement !

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Les énergies renouvelables, éoliennes et solaires, souffrent d’une forte variabilité et nécessitent la mise en œuvre d’énergies alternatives pour compenser la chute de production résultant de l’absence de vent ou de soleil.


Contradictions
Stocker l’électricité produite en heure creuse et la restituer en périodes de pointe pourrait réduire cette variabilité, mais les capacités de stockage sont insuffisantes. Le stockage de deux jours de consommation électrique par la technologie la plus moderne des batteries lithium-ion nécessiterait la mise en ligne de 12 millions de tonnes de batteries utilisant 300 000 tonnes de lithium, soit plus de sept années d’une production mondiale de 40 000 tonnes !

D’autres solutions, comme l’électrolyse de l’eau qui produit de l’hydrogène, vecteur énergétique, seraient envisageables. Aujourd’hui, ces solutions sont encore trop chères, et leur maturation technologique exige des efforts de recherche. Quant aux capacités de stockage hydroélectrique, elles sont quasiment saturées.

L’utilisation massive des énergies renouvelables variables nécessitera une extension significative du réseau de transport de l’électricité pour collecter l’électricité produite de façon diffuse et alimenter les lieux de consommation. Il y a une véritable contradiction à vouloir diminuer les émissions de gaz à effet de serre tout en réduisant à marche forcée la part du nucléaire.

Bon sens
En réalité de nombreuses études montrent que la part des énergies renouvelables dans le mix électrique ne pourra guère dépasser 30 à 40 % sans conduire à un coût exorbitant de l’électricité, une augmentation des émissions de gaz à effet de serre et une réduction de sécurité dans la réponse à la demande d’électricité.

Le bon sens conduit à conclure qu’une production d’électricité qui garantit la consommation nécessite la disponibilité d’énergies « à la demande », qui ne souffrent pas de variabilité et mobilisables en permanence. Dans l’état actuel des technologies et, pour de nombreuses années encore, le choix est simple : centrales thermiques ou centrales nucléaires.

La France est un des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre par habitant
En 2011, l’Allemagne a décidé de sortir du nucléaire ; six ans plus tard, la part du nucléaire est de 13 %, celle des renouvelables de 30 %, ce qui est remarquable, mais la part des combustibles fossiles atteint 55 %. L’augmentation de l’électricité variable a nécessité de nouvelles capacités de production thermiques à charbon et un développement de l’exploitation du lignite. En 2017, l’Allemagne est l’un des pays européens les plus gros émetteurs de CO2, avec le prix de l’électricité le plus élevé. Est-ce un succès ?

A l’inverse, parmi les pays développés, la France est un des plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre par habitant, environ deux fois moins que l’Allemagne et trois fois moins que les États-Unis. C’est au recours à l’énergie nucléaire, qui fournit 75 % de notre électricité, qu’elle le doit. Aujourd’hui, l’énergie nucléaire est objectivement le moyen le plus efficace pour réduire la part des énergies fossiles dans la production électrique.

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L’énergie nucléaire repose sur des compétences scientifiques reconnues, une industrie nationale dotée d’une expérience opérationnelle unique, et une autorité de sûreté responsable et indépendante. La gestion des déchets issus de l’énergie nucléaire se doit d’être rigoureuse, elle a fait l’objet de lois successives et d’un effort de recherche soutenu et cohérent ; désormais il convient d’avancer vers la mise en œuvre pratique de ces études. Enfin, l’industrie nucléaire est soumise à des exigences justifiées de sûreté ; nos ingénieurs et nos entreprises ont les compétences pour les traiter et apporter les bonnes solutions.

Mix énergétique
Notre électricité décarbonée permettrait à la France de transférer vers l’électricité certaines des activités utilisant des combustibles fossiles, pour le plus grand bien de sa balance commerciale et pour la baisse de ses émissions, plus qu’elle ne le fait actuellement.

Les citoyens souhaitent voir développer les énergies renouvelables dans le mix électrique, et il est sage pour l’avenir des jeunes générations d’aller dans cette direction. Ces mêmes citoyens doivent toutefois être plus exigeants et demander à leurs élus de travailler à des scénarios raisonnables qui ne peuvent être fondés sur le tout renouvelable et dans lesquels l’énergie nucléaire tiendra sa place dans les prochaines décennies pour maintenir une production électrique décarbonée. Ces scénarios devront conduire à une amélioration continue du système énergétique grâce à des investissements massifs en recherche fondamentale, technologique et industrielle.

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Au-delà de l’équilibre du mix énergétique, l’effort futur devra porter sur les économies d’énergie et sur la réduction de la consommation et des émissions, qui sont sources de compétitivité, d’innovations et d’emplois.

Les signataires
 Sébastien Candel, Yves Bréchet, Edouard Brézin, Marc Fontecave, Jean-Claude André, Roger Balian, Sébastien Balibar, Yves Bamberger, Catherine Césarsky, Vincent Courtillot, Jean-Claude Duplessy, Pierre Encrenaz, Robert Guillaumont, Pierre Joliot, Guy Laval, Olivier Pironneau, Michel Pouchard, Paul-Henri Rebut, Didier Roux et Jean-Marie Tarascon sont membres du Comité de prospective en énergie de l’Académie des sciences. Ils expriment ici leur opinion à titre personnel.

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