Les graphiques de l’électricité en avril

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24 mai 2017

 Commentaire: Encore une démonstration implacable de l'inutilité de la colonisation éolienne, dévastatrice de nos territoires ruraux déshérités (santé, attractivité, paysages, patrimoine, etc.). La majorité de nos gouvernants et de nos élus (es) qui soutiennent le lobby éolien ne peuvent pas être sots ou dupes à ce point sur la finalité financière de cet essor? Donc, ils ou elles sont très sensibles à l'argent, non?

"L'argent  tous tout s'achète et tout se vend!"
L'addition
 https://youtu.be/z6nyvrq24Ro
 Paroles: Maurice Vidalin. Musique: Gilbert Bécaud 1973
 
SAUVONS L'HUMAIN, STOPPONS et DÉMANTELONS L’ÉOLIEN!
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Un dessin vaut mieux qu’un long discours. Illustration par ces graphiques tirés du bilan mensuel de RTE sur la production et la consommation d’électricité en avril sur le territoire métropolitain. A prendre comme une contribution à la qualité du débat citoyen sur notre système électrique.

1- D’où vient notre électricité ?
D’un « parc », présenté en « puissance installé » soit la capacité théorique maximale des différents moyens de production. Le voici :


Le parc de production électrique (RTE) en puissance installée maximale théorique


Ce graphique ruine la formule du « tout nucléaire » encore plus fausse lorsqu’on l’applique non au seul secteur électrique mais à l’ensemble de la politique de l’énergie. Le système électrique n’a pas mis tous ses œufs dans le même panier mais utilise la complémentarité de ces différents moyens de production, adaptée à la situation du pays.

Mais la répartition de la production, qui évolue un peu selon les mois de l’année, n’est pas identique à celle du parc. La voici pour avril 2017 :




Production par source, avril 2017 (RTE).


Si la puissance installée nucléaire représente moins de la moitié du parc, elle produit néanmoins les trois quarts de l’électricité. Pourtant, parmi ces moyens, les seuls à être utilisés au maximum de leurs capacités réelles sont les panneaux photovoltaïques et les éoliennes qui bénéficient d’un « accès prioritaire au réseau », ce qui correspond à une subvention destinée à les soutenir. Suivent les productions hydrauliques « au fil de l’eau » (barrages et écluses) dont les pluies régulent la productivité et les bioénergies. En revanche, centrales nucléaires, barrages de lacs et centrales thermiques (charbon, gaz, pétrole) sont appelées en fonction des besoins et de leurs coûts. Les réacteurs nucléaires sont ainsi pilotables et peuvent afficher une différence de 10 000 MW entre le creux de la nuit et les heures de fortes consommations. Les barrages assurent une grande agilité au système par leur capacité à réagir rapidement à la demande. Les fossiles sont là pour « boucler » le budget, répondre à une demande non couverte par les autres moyens, avec une priorité pour le gaz, le moins émetteur de CO2 et de particules polluantes des trois. Exemple avec cette journée banale du mardi 11 avril 2017 :

 
Production le mardi 11 avril 2017 (ECO2Mix, RTE) les chiffres correspondent à la situation à 19h15

2- Une consommation stable
En avril 2017, corrigée des variations dues au climat, la consommation est en très légère diminution (-à,3%) :


Évolution de la consommation corrigée des variations saisonnières

Ce qui disent ces chiffres ? Que nous pouvons compter sur une demande stabilisée pour le futur de notre système électrique… si rien ne change. Un atout pour la planification. Mais, à moyen et long termes, des facteurs peuvent jouer à la baisse et à la hausse. A la baisse, les politiques d’efficacité énergétique, diminuant les consommations unitaire des objets, ou le choix de renoncer à du chauffage électrique (17% de la consommation annuelle). A la hausse, une relocalisation des productions en France, et le choix de basculer sur l’électrique dans les transports pour diminuer nos émissions de CO2 et les pollutions. Si ce choix est massif, seule solution pour diviser par quatre nos émissions comme le suppose l’objectif de ne pas dépasser 2°C de plus que la température préindustrielle pour la moyenne planétaire, alors la consommation d’électricité en sera fortement affectée.

3- L’hydraulique c’est bien mais pas garanti
Le mois d’avril a été particulièrement sec et ensoleillé. D’où une production hydraulique en chute brutale par rapport à un mois d’avril moyen :


Production hydraulique mois par mois (RTE)

4 – Le vent et le Soleil, c’est intermittent (mitan, mi-temps)
Avril fut sec et ensoleillé, donc favorable au photo-voltaïque. Avec une production quasi égale à celle d’un mois de juillet :

Production solaire en avril 2017 (RTE)

Mais qui dit un temps sec et ensoleillé dit rarement vents forts. D’où une production éolienne en berne, -11,6% par rapport à avril 2016 :

 
Production éolienne en avril 2017, facteur de charge – rapport à la capacité théorique maximale. (RTE)

Malgré la hausse du parc installé :


Installations d’éoliennes et de photovoltaïque (RTE)

5- Des voisins qui achètent et vendent, ou donnent gratis
Les échanges d’électricité avec les voisins peuvent avoir plusieurs dimensions. De sécurité d’approvisionnement ou de coûts. Avec son parc nucléaire, la France peut exporter et ainsi assurer des rentrées d’euros ou de livres britanniques (entre 1 et 2 milliards d’€ par an) :


Les échanges d’électricité en avril 2017 (RTE)

Mais le marché spot, utilisé en particulier pour ajuster les productions jour par jour et heure par heure (l’essentiel se fait sur des contrats de moyen et long terme), peut devenir fou. Si les prix moyens semblent logiques :


Le marché spot en avril 2017, prix moyens (RTE)

… il peut s’affoler lorsque le vent souffle fort en Allemagne. Le dimanche 30 avril, jour de très faible consommation, les ENR couvrent 90% de consommation de notre voisin. Mais comme les électriciens ne veulent pas débrancher toutes les centrales thermiques (charbon, gaz, mais aussi le nucléaire qui subsiste), le pays est en surproduction. Pour l’écouler… il offre une prime allant jusqu’à 74,9€ du MWh. Moins cher que gratis, en somme. Il est assez piquant de voir des militants qui s’offusquaient de voir des MWh nucléaire vendus non à perte mais à prix raisonnables en criant à la « surproduction » se réjouir d’une autre surproduction, si forte qu’elle entraîne un prix « négatif » signe clair du dysfonctionnement d’un « marché de l’électricité » sensé servir de boussole aux investisseurs. La transition énergétique vers des économies bas carbone suppose manifestement une gestion différente pour aller de l’avant.

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