PPE, contribution au débat public : pourquoi 50% ?

Bertrand Barré
juin 2018

Vous trouverez ci-dessous le texte que j’ai envoyé au Maître d’ œuvre de la Programmation Pluriannuelle de l’Énergie
Lors du lancement du Programme « Messmer » en 1974, on ne visait pas particulièrement 75% d’électricité nucléaire. La commission PÉON évoquait plutôt 66%, mais en sous-estimant l’effet des chocs pétroliers sur notre future économie et donc sur la demande future d’électricité.
75% n’est donc pas un objectif historique gravé dans le marbre, mais plutôt le résultat du hasard et de la nécessité... de l’efficacité d’EDF et du soutien continu des pouvoirs publics entre 1974 et 1998, en dépit des aléas politiques.
Ceci dit, ces 75% nous permettent de bénéficier d’une électricité fiable, économique, sûre et très peu carbonée. La part importée de son coût de production est infime, et son bilan exportateur compense en partie les importations de gaz.

Alors, pourquoi vouloir réduire la part du nucléaire dans notre électricité ? Pourquoi ces 50% ?

Nous savons que sa mention dans les promesses du candidat Hollande, puis dans la loi LTECV, est le résultat de tractations préélectorales entre partis membres de l’ancienne majorité. C’est un passé dont nous devrions faire table rase...
Si le vrai motif est la peur des accidents, passer de 75 à 50% ne change pas grand chose au risque : il faudrait descendre à 0%.
Cet argument écarté, reste le dicton : il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. Ceci semble relever du bon sens, à condition que les œufs de l’autre panier soient aussi bons que les premiers, voire meilleurs !
Mais on parle ici de substituer à un nucléaire largement domestique, décarboné et pilotable, des ENR largement importées, non pilotables et qui devront être assistées par du gaz totalement importé et fortement émetteur de gaz à effet de serre. Cherchez l’erreur...
En outre, tous les œufs du panier nucléaire ne sont pas identiques : ils existent en 3 modèles (900, 1300 et 1450 MWe) et leur « ponte » s’est étalée de 1978 à 2002, réduisant ainsi considérablement le risque d’un défaut de mode commun qui les affecterait tous à la fois.

D’où ma question : Pourquoi 50% ?
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Bilan énergétique de la France métropolitaine en 2017 - À climat constant, la consommation finale énergétique de la France métropolitaine progresse de 0,9% en 2017, dans un contexte de croissance économique soutenue. Cette hausse de la demande, combinée à un recours accru aux énergies fossiles pour la production d’électricité, se traduit par un rebond, à climat constant, de 4% des émissions de CO2 liées à l’énergie, ce qui rompt avec la baisse observée depuis le milieu des années 2000. Le taux d’indépendance énergétique recule d’un point en 2017, à 53%. Avec le repli du nucléaire et de l’hydraulique, la production primaire baisse en effet pour la seconde année consécutive, de 1,3%, tandis que la consommation d’énergie primaire augmente de 0,7%. Le déficit des échanges physiques d’énergie augmente de 4,7%, contribuant, avec la hausse des cours internationaux, au rebond de 23% de la facture énergétique de la France, à 38,6 milliards d’euros.













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