RTE : En avril, le "jus de l’eau" abonde

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La pluie, c’est bon pour les salades et pour le jus. Le bilan mensuel de la production d’électricité en avril établit par RTE ne peut réconforter les amateurs de bains de soleil précoces, mais fait bien les affaires des centrales hydrauliques. Avec une production en hausse de 65% sur le mois d’avril 2017, il est vrai très sec, en avril 2018 le jus de l’eau a fortement contribué à une électricité décarbonée à plus de 95%. Revue de détails en graphiques. 




Une consommation en légère baisse
Les températures élevées en avril, 2,3°C au dessus de la moyenne climatologique, ont incité à couper le chauffage plus tôt. D’où une diminution de la consommation intérieure brute (en corrigé des variations climatiques, elle augmente de 0,5%). La consommation des grands sites industriels faiblit, elle n’augmente plus que de 2% sur un an, contre 3% en décembre dernier, un signe que l’embellie économique des derniers mois qui avait un peu diminué le nombre de chômeurs se délite.



Une production très climato-compatible
Avec son socle nucléaire plus hydraulique et des vents soutenus en avril, la production d’électricité est décarbonée à plus de 95%. Autrement dit ce que l’on souhaite pour la production mondiale afin d’atténuer la menace du changement climatique. Un objectif qui suppose de sortir du charbon et du gaz comme moyens principaux de production sur la planète. La France fait partie des rares pays déjà climato-compatibles sur ce point crucial (70% de la production du charbon mondial est destiné aux centrales électriques).



Pluies et vents ont été favorables
Les pluies abondantes ont permis de faire tourner les turbines à plein rendement, en fort contraste avec le mois d’avril 2017, très sec. Cela fait quatre mois consécutifs que l’électricité bénéficie d’un temps très humide sur l’hexagone. En avril, les vents ont été également soutenus, en moyenne, et ont entraîné une forte hausse sur avril 2017 de la production éolienne, sans toutefois constituer un record puisque les cinq derniers mois Eole fut encore plus productif. Logiquement, du vent et de la pluie, cela veut dire moins de soleil, la production photovoltaïque fut donc médiocre, en retrait sur avril 2017 malgré une puissance installée supérieure.
Cette production éolienne, même dans un bon mois, affiche toujours son intermittence intrinsèque, avec de très fortes variations au début et à la fin du mois, la production passant de moins de 1000 MW à plus de 8 000 MW en quelques heures. Une variation compensée par l’hydraulique mais aussi par les centrales nucléaires, capables de varier leur puissance à ce rythme. 




Des parcs éoliens et solaires en augmentation
L’installation de parcs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques se poursuit. La puissance installée d’éoliennes atteint désormais plus de 13 700 MW, soit plus de 13 des réacteurs nucléaires de 900 MW de la première série construits après 1973. Quant aux panneaux photovoltaïques, ils frôlent les 8 000 MW installés.



Le coût des subventions publiques accordées à ces technologies continue de faire débat comme le montre le rapport de la Cour des Comptes qui évalue à 121 milliards le total final des subventions correspondants aux contrats signés avant 2017 (lire cette note). Ces 121 milliards seront distribués à un rythme annuel qui va passer par un pic à 7,179 milliards en 2025. Ils proviennent, selon les magistrats de la Cour des Comptes dont le vocabulaire est fort poli, de «mécanismes de soutien dont les conséquences financières ont été mal appréciées». Une autre de leurs formules précise : «Des charges importantes, durables et mal évaluées»

.

Ces installations ont petit à petit réduit la part du nucléaire dans la puissance installée, malgré le retrait d’importantes capacités en fioul et charbon depuis une dizaine d’années. Elle est désormais nettement inférieure à 50% montre le graphique ci-dessus.

 Des exportations tous azimuts
Très compétitive et disponible, l’électricité produite en France s’exporte à toutes les frontières en avril. Le déséquilibre le moins accentué est avec l’Allemagne qui exporte à très bas prix, voire à prix « négatifs » (comme le samedi 7 avril ) son électricité lorsque sa production éolienne subventionnée s’envole en raison de vents forts et sans correspondre à des besoins locaux.






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