jeudi 16 mars 2017,
Le débat sur la transition énergétique a été une imposture. Les experts du pétrole n’ont pas été invités, ni lus. La question de la sortie des fossiles dans le transport a été occultée par la pression des lobbies contre le nucléaire. Aucun ingénieur sérieux ne peut appliquer la Loi de transition énergétique, qui est un outil au service des activistes antinucléaires à la botte des importateurs d’éoliennes et de panneaux photovoltaïques.
Le scénario d’une transition énergétique qui sortirait d’abord du pétrole puis du gaz sans avoir recours au charbon ou céder aux sirènes éolovoltaïques, n’a jamais été publié. On en donne ici une présentation Une telle transition appartient à la famille des scénarios décarbonatation par l’électricité comme negatep, le travail d’Henri Prévôt, bâtiments sans fossiles d’EDF, ou Ressec. Elle s’en distingue par des choix particuliers.
Une sortie des hydrocarbures, ne passe pas par le déploiement de l’éolien et du photovoltaïque. En effet, ces sources ne garantissent aucune production électrique, elles n’ont aucun lien avec la consommation et sont d’abord limitées par deux autres sources disponibles, l’hydraulique et la biomasse. La cogénération biomasse ne peut concerner que quelques gigawatts électriques, alors qu’on déjà installé 19 gigawatts des sources fluctuantes. En fait, la poursuite du déploiement de l’ éolovoltaïque ne fait qu’augmenter la consommation de gaz, pour produire de l’électricité ce qui va l’opposé du but recherché. La contrainte principale d’un panier énergétique est la limitation de la production de biomasse, l’usage de la biomasse doit être réservé à la production de chaleur en hiver et à la production de carburants synthétiques pour l’aviation. L’apport de chaleur nucléaire permet d’économiser la ressource en biomasse dans la synthèse de biocarburant.
Les efforts d’efficacité sont limités par l’investissement, en tenant compte de l’accroissement du parc immobilier, la consommation de chaleur peut baisser d’un tiers dans les bâtiments pour un investissement de l’ordre de 400 milliards d’euros. L’objectif est de ramener le parc construit avant 1975 à une consommation de 80 kWh par m2 et par an.
Le transport automobile et aérien peut être réduit de 20 % par le développement de moyens de transports collectifs peu carbonés : trains à grande vitesse, bus à haut niveau de service, covoiturage, vélo et marche.
En revanche l’appareil industriel requiert une augmentation de la production électrique de l’ordre de 20 TWh électriques.
La récupération de la chaleur fatale, nécessite la création de réseaux de chaleur autour des centrales nucléaires, près des fleuves et dans les villes au bord de la mer. Un dixième des bâtiments sont concernés. Hors réseaux de chaleur, la majorité des bâtiments peuvent être chauffés par des pompes à chaleur aérothermiques associées à des poêles ou chaudière biomasse. Les pompes à chaleurs géothermiques plus couteuses doivent être réservées aux régions les plus froides.
L’électrification des transports légers passe par le couplage possible du véhicule électrique à un prolongateur d’autonomie. Un tel système réduit la nécessité d’un véhicule hybride à 10 % du parc automobile. Les véhicules lourds s’alimentent par trois sources : des caténaires sur autoroutes, des batteries embarquées et un moteur ou une pile à combustible.
La puissance nucléaire nécessaire est d’à peine 90 gigawatts moins que ce qu’on imaginait dans les années soixante-dix. Un peu plus de 600 TWh sur 700 TWh d’électricité, parce que le scénario repose principalement sur l’efficacité énergétique et l’équilibre du réseau électrique. C’est le scénario qui réduit les coûts au minimum, parce qu’on ne peut pas faire moins cher pour le transport que le véhicule électrique pur et on ne pas faire moins cher dans le bâtiment que le la pompe à chaleur aérothermique. Aucun scénario antinucléaire ne garantit la mobilité, ni la relance de l’appareil industriel. Le choix de la France est donc entre augmenter un peu le parc nucléaire ou de finir comme la Grèce.
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