Par Claude Brasseur, mathématicien astronome, chercheur et fondateur d’un centre de recherche sur les énergies renouvelables
brasseurvossen@skynet.be
28/07/2017
« Si, pour les animaux, des travaux scientifiques ont démontré la nocivité objective des éoliennes, pour les humains on reste dans le domaine de la subjectivité, des témoignages de victimes. »
Personnes du troisième âge exposées aux éoliennes
Ces derniers temps, de plus en plus d’articles sont publiés qui traitent de la nocivité des éoliennes industrielles. Quasi tous ces documents recensent de nombreux témoignages de victimes. Le lobby éolien mondial ne s’en émeut pas, il a depuis longtemps la réponse : le nocebo ! Dès qu’une personne souffre, elle attribue ses souffrances aux éoliennes proches, il ne faut donc pas se préoccuper des plaintes. C’est la thèse de Simon Chapman (1) et nous sommes en pleine subjectivité.
Une illustration ? Dans un pays comme la Belgique où beaucoup de gens vivent à seulement 200 ou 300 mètres du pied d’une éolienne (!), aucune plainte n’a jamais été recensée ou citée par les services sanitaires. C’est tout juste si l’un ou l’autre membre des gouvernements belges, soumis à une question parlementaire, a daigné répondre que la littérature scientifique n’évoque aucun effet sanitaire négatif des éoliennes. Affirmation en parfaite contradiction avec les travaux du Dr Neil Kelley (2) faits... au milieu des années 1980 ! À une époque où le lobby mondial n’existait pas encore... Si, pour les animaux, des travaux scientifiques ont démontré la nocivité objective des éoliennes, pour les humains on reste dans le domaine de la subjectivité, des témoignages de victimes.
Heureusement, il y a du changement : l’Institut Max Planck a observé que les infrasons typiques des éoliennes engendrent stress, insomnie et a mesuré des désordres objectifs chez les cobayes humains (Les pertes de poids, le manque de qualité de la viande de porcs élevés près d’éoliennes, c’était sans doute subjectif ? (3) Les porcs seraient d’une autre essence que nous ??).
Une étude objective à grande échelle est possible chez les humains : si l’on pouvait comparer la durée de vie de centaines de milliers de personnes habitant à moins d’un km d’éoliennes à la durée de vie de personnes habitant, par exemple, à plus de 3 km – un peu comme l’expérience faite avec des porcs – on pourrait mesurer la nocivité des éoliennes.
Les êtres humains ne sont pas des souris de laboratoire ou des porcs, ils ont aussi une vie plus longue, et l’expérience n’est pas possible... Sauf si on veut bien observer le cas où notre société reproduit la situation des lots de souris. Les maisons du 3e âge, presque toujours à 100 % occupées, offrent des lits pour séjour permanent à des centaines de milliers de personnes aux organismes fragiles. Chacune a ses propres fragilités, maladies, problèmes, mais si la présence des éoliennes est un facteur qui raccourcit en moyenne les séjours, donc la survie, en institution, on verra une différence entre les personnes vivant à proximité d’éoliennes et celles qui vivent à distance. Le très grand nombre de cas assurera un résultat clair.
En annexe, une description plus scientifique de l’étude proposée et, surtout, de l’extrême facilité de son exécution, de son anonymat assuré... Et la question est évidemment : pourquoi, si l’étude est si facile, n’a-t-elle pas été réalisée depuis longtemps ? Elle est proposée depuis 2 ans et depuis 2 ans les réactions sont évasives ou inexistantes. On comprend la terreur des hommes politiques dans le cas où les résultats seraient positifs… et les études faites jusqu’à présent le font craindre. Et des experts concernés par la question sanitaire des éoliennes réalisent des tests avec des équipements onéreux, tests intéressants mais non décisifs. Ces mêmes experts, contactés, semblent avoir peur d’un travail presque gratuit mais… demandant l’autorité d’un homme politique responsable !
Notons que personne n’a trouvé d’erreur dans la méthode, pourtant proposée à beaucoup d’experts et, face aux dommages de plus en plus grands et de mieux en mieux reconnus, on doit espérer qu’un Institut non dépendant du lobby voudra l’appliquer, obtiendra l’autorisation d’un homme politique instruit et non hypnotisé par le lobby éolien.
(1) Fomenting Sickness : Nocebo Priming of Residents about Expected Wind Turbine Health Harms, 2014
(2) N.D. Kelley, A proposed metric for assessing the potential of community annoyance from wind turbine low-frequency noise emissions, 1987
(3) M. Karwowska et al, The Effect of Varying Distances from the Wind Turbine on Meat Quality of Growing-Finishing Pigs, 2015
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire