Épandage de pesticides près d’une école : le juge prononce un non-lieu

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Commentaire : Paraît que les voies de Dieu sont impénétrables? Apparemment, celles de la Justice le sont tout autant...
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Un non-lieu a été prononcé ce 4 septembre à l’égard de deux exploitations viticoles qui avaient épandu des pesticides en bordure d’une école de Villeneuve-de-Blaye, en Gironde, en 2014. Des élèves avaient été pris de malaises, de nausées, de douleurs aux yeux et de difficultés respiratoires peu après ces épandages (lire ici). Une première plainte déposée par une fédération locale d’associations de défense de l’environnement, la Sepanso, avait d’abord été classée sans suite. Les associations ont fait appel et l’affaire a été relancée. Le 17 octobre 2016, deux domaines viticoles du Bordelais en appellation Côtes-de-Bourg étaient mis en examen pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques ».

« On est extrêmement déçus par cette décision de justice, déçus pour l’environnement, pour les victimes, les enfants et l’institutrice, ainsi que les riverains qui affrontent ce problème de pesticides en Gironde », a déclaré à l’AFP Daniel Delestre, président de la Fédération des sociétés pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest (Sepanso). Pour le juge, l’absence de station météo à Villeneuve-de-Blaye ne permet pas d’avoir la certitude que le vent soufflait trop fort sur place ce jour-là, même si les relevés disponibles établissent que « l’intensité des vents était particulièrement conséquente sur le département de la Gironde ».
Le magistrat a par ailleurs estimé qu’aucun élément objectif ne permet d’assurer que les pesticides sont à l’origine de l’intoxication des enfants. Faisant allusion à l’odeur atypique sentie par de nombreux témoins le jour où les épandages ont été faits, le juge affirme qu’elle a pu être provoquée par autre chose… « Les enfants ont fait des malaises d’un coup, alors même que les tracteurs passaient et épandaient leur produit mais ces malaises sont dus à autre chose ! Quoi ? Mystère ! » tempête l’association Générations futures, partie civile dans cette affaire.

Selon une note de synthèse établie par l’Agence régionale de santé d’Aquitaine, « des tracteurs ont répandu le jour même (de l’intoxication) des produits fongicides secondairement identifiés (par le centre anti-poison du CHU de Bordeaux) contenant les substances actives suivantes : le mancozèbe, le mefenoxam, la spiroxamine (...). Les effets aigus connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits par les enfants et personnels de cette école. » La Sepanso et Générations futures entendent faire appel de la décision.

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