11/07/2017
EDF peut maintenant regretter Ségolène Royal.
La révolution présidentielle nous a appris que l'on pouvait soutenir une thèse et en même temps son antithèse, mais le ministre de la Transition écologique et solidaire pousse loin l'attraction des contraires. Les valences de M. Hulot le conduisent à la fois à vouloir plus d'électricité pour éliminer les voitures essence et diesel à compter de 2040, et moins de courant d'origine nucléaire.
Si son premier objectif finissait par aboutir à des moteurs 100 % électriques, ceux-ci absorberaient 20 % de la consommation française d'électricité, d'après les calculs de France Stratégies, et nécessiteraient un quasi doublement de la demande de pointe en l'absence d'un étalement des recharges. Le second objectif passerait, selon l'électron libre de l'hôtel de Roquelaure, par la fermeture de « jusqu'à 17 réacteurs », soit 30 % du parc. L'estimation correspond en fait à celle établie depuis un an par la Cour des comptes, qui avait évalué les impacts de la loi de Ségolène Royal sur la transition énergétique projetant d'abaisser de 75 % à 50 % la part de l'atome dans la production énergétique d'ici à 2025 : 5,7 milliards de revenus en moins par an pour EDF (soit 11 % du chiffre d'affaires France l'an dernier) et un déficit d'exploitation direct de 1,8 milliard. Les investissements du « grand carénage » (50 milliards pour allonger la durée de vie des centrales) devraient avoir une rentabilité de plus de 20 %, selon EDF, qui pourra prétendre à une indemnisation en cas d'arrêt de centrales, sanctuarisée par le Conseil constitutionnel. Difficile de réconcilier le non-sens avec le bon sens !
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