Jean Pierre Riou
26/09/2017
La précision des sources étant fondamentale, deux rectifications s’imposent concernant celles de précédents articles tels que http://lemontchampot.blogspot. fr/2017/03/ubu-chez-les- allemands.html.
Ces rectifications rendent leurs constats plus accablants encore !
1° Un hiatus qui n'a rien à voir avec l'Energiewende
L’excellent site Energy Charts indique l’évolution de la puissance installée de chaque filière de production d’électricité en Allemagne.
La
capture d’écran annotée ci-dessous a déjà été utilisée maintes fois
pour montrer que la formidable puissance éolien/solaire allemande - 1 ½
plus puissante que tout notre parc nucléaire - n’a pas été en mesure,
depuis 15 ans, de remplacer le moindre MW pilotable installé, en raison
de son intermittence.
Celle-ci étant en
effet susceptible d’en faire effondrer la production à 0% de la
puissance installée pour le solaire et guère d’avantage (0,5%) pour
l’éolien.
Selon ce site, les 11,6 GW
nucléaires fermés depuis 2002 auront été largement compensés par + 9,6
GW de gaz et 5,8 GW de biomasse, la ligne rouge horizontale dénonçant
l’absence totale de réduction de ces moyens pilotables.
Une réalité pire encore :
Car masquée sur ce graphique par un changement de sources en 2011 : BMWi jusqu’en 2010, Bundesnetzagentur ensuite.
L’incohérence
qui résulte de ce changement de source, par comparaison avec les moyens
effectivement fermés et ajoutés annuellement sur ce même site, n’a pas
échappée à la perspicacité de Nicolas Meilhan, ingénieur conseil chez
Frost et Sullivan.
Après
avoir eu confirmation de ce hiatus auprès du responsable du site,
N.Meilhan a reconstitué cette évolution, par comparaison des différents
jeux de données utilisées (brutes et nettes) et des modifications
annuelles de puissance installée.
Et rétabli l’évolution, à source constante, par le graphique ci-dessous, qu’il publie dans une mise au point sur le site « Les Econoclastes ».
Un bilan plus accablant encore !
Car si c’est toujours 11,6 GW nucléaires qui ont été supprimés depuis 2002, c’est en réalité + 1,7 GW de lignite, + 2,4 GW de charbon et + 8,2 GW de gaz, soit + 12,3 GW fossileauxquels
s’ajoutent 6,6 GW de biomasse qui sont ainsi venus grossir le parc
pilotable de 7,3 GW alors que dans le même temps, la consommation n’a
pas augmenté.
Ce
qui laisse supposer que non seulement la puissance éolien/solaire n’a
manifestement rien remplacé en Allemagne, mais qu’elle semble exiger la
présence de d’avantage de moyens immédiatement mobilisables que si elle
n’était même pas là.
2° De l’augmentation de pollution liée à l’augmentation de la puissance installée
A
production égale, plus la puissance installée d’une filière thermique
augmente et plus les facteurs de pollution des centrales concernées sont
importants en raison de l’augmentation des régimes partiels et à coups
de fonctionnement qui en résultent, dont le mécanisme est décrit dans
l’article http://www.economiematin.fr/ news-quand-les-eoliennes- augmentent-les-emissions-de- co2
Dans « Ubu chez les allemands »,
l’évolution du suivi de charge de la filière charbon a été mis en
parallèle avec l’évolution de la puissance intermittente installée.
Un élément pourtant a échappé à ces deux analyses : la consommation des centrales à charbon à l’arrêt.
Celles-ci, en effet sont fréquemment en pré chauffe, régime le plus
polluant, sans produire pour autant, et sans que cette pollution extrême
soit prise en compte pour autant par les analyse qui se contentent d’en
mesurer la production électrique.
Une idée de ce problème peut être évoquée par les données RTE qui indique la production détaillée par centrale, pour chaque heure de l’année.
Celles-ci indiquant des périodes plus ou moins longues de « production négative » d’une grosse vingtaine de MW avant les entrées en production positive.
Ces
productions négatives, dont la plus grosse part provient de la
consommation des pompes de refroidissement (une vingtaine de MW),
peuvent s’étaler sur plusieurs jours, comme du 20 au 24/03/2016 pour la
centrale à charbon de Cordemais.
Pourtant,
il ne semble pas que cette pollution de centrales improductives soit
d’avantage prise en compte que l’augmentation de la pollution provoquée
par leurs régimes partiels.
L'échec climatique allemand
En
tout état de cause, chaque période anticyclonique, sans vent,
s’accompagne d’un recours massif au charbon en Allemagne, comme c'est le
cas actuellement, où les éoliennes ne sont pas d'un plus grand secours
que ne l'est le solaire dès la tombée de la nuit :
Sans surprise, cette activité semble laisser quelques traces dans l’atmosphère, comme l'indique le site PREV'AIR, dès le lendemain de cette performance charbon/lignite.
Cet anticyclone étant accompagné d'un mouvement des masses d'air d'Est en Ouest les 3 jours qui ont suivi :
Le trajet de ce nuage de pollution n'était guère difficile à prévoir ...
Ci dessous le 25/09
Puis le 26/09
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