par Eric Verhaeghe
07/09/2017
Bruno Le Maire veut céder pour 10 milliards d'euros d'actifs de
l 'État
L’État vient de vendre 111 millions d’actions Engie pour financer l’innovation. Cette politique de cession d’actifs (mot pudique pour désigner des privatisation) fait partie des grandes ambitions de Bruno Le Maire. Dans la pratique, cette opération est un désastre économique.
L’État vient de céder 4,5% du capital d’ Engie qu’il avait en sa possession. La cession s’est faite à un tarif d’environ 15 euros quand le cours flirtait encore avec les 20 euros courant 2015. L’action Engie valait 30 euros en 2011. La rationalité économique de l’opération paraît donc extrêmement douteuse…
L’État a gagné 1,5 milliard d'euros dans cette session
Au total, l’État a gagné 1,53 milliard d'euros dans cette opération, ce qui paraît modeste. Surtout, l’opération ressemble à une bombe à retardement. Juridiquement, l’État doit en effet détenir un tiers des droits de vote de l’entreprise. Avec cette cession, ces droits avoisinent désormais 27%, un chiffre sous le seuil prévu par la loi.
Sauf à modifier celle-ci, tout porte donc à croire que l’État devra tôt ou tard procéder à des rachats d’actif.
Bruno Le Maire fait-il de l’affichage ou défend-il l’intérêt général ?
Bruno Le Maire avait annoncé, au début de l’été, une vente massive d’actifs à hauteur de 10 milliards d'euros pour financer l’innovation. Manifestement, le brillant ministre de l’Économie est plus doué pour l’affichage politique que pour la négociation commerciale. Voilà un vendeur qui a d’ores et déjà dévoilé ses batteries et qui vend au pire moment.
Résultat des courses: il faudra vérifier, dans la durée, le coût final de cette opération pour le contribuable. À ce stade, la moins-value est forte…
Un triomphalisme mal venu
Malgré ces éléments criants, Bruno Le Maire a claironné sa victoire dans un communiqué de presse qui restera dans les annales:
Bruno Le Maire déclare que « cette cession de titres s'est déroulée dans de très bonnes conditions pour les intérêts patrimoniaux de l"État. Elle constitue la première étape du plan de cessions d'actifs pour un montant de 10 milliards d'euros que j'ai annoncé au mois de juillet. »
On se demande ce qu’aurait été une vente lésant les intérêts patrimoniaux de l’État.
Répétition d’une opération désastreuse déjà menée en janvier
En janvier 2017, l’État avait déjà cédé 4% du capital de l’opérateur à un tarif historiquement bas. Bis repetita placent.
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