L’impérieuse nécessité de CIGEO ou l'histoire du stockage géologique des déchets

http://www.bertrandbarre.com
septembre 2017

Au début des années 1980, quand j’arpentais les États-Unis pour promouvoir le nucléaire en donnant en exemple le programme français, j’en soulignais l’exceptionnelle cohérence : nous ne développions pas que les réacteurs mais tout le cycle du combustible, y compris retraitement et vitrification des déchets de haute activité avec recyclage des matières fissiles dans ce que l’on n’appelait pas encore les réacteurs de quatrième génération, Phénix et le futur Superphénix en construction.

Honnêtement, je précisais qu’il nous manquait le dernier maillon de la chaîne, le stockage géologique des déchets, mais que l’ Andra, alors unité du CEA, y travaillait. L’entreposage des verres en toute sûreté permettait d’attendre…
En fin de décennie 80, de violentes manifestations contre les forages exploratoires de l’ Andra ont amené Michel Rocard à décréter un moratoire sur ces recherches de site de stockage. La loi de décembre 1991 à organisé 15 ans d’études complémentaires avant de décider d’un mode de gestion des déchets de longue durée de vie. A l’issue de cette période, en juin 2006, après des débats publics et au vu des premiers résultats des études menées dans le laboratoire souterrain de Bure, le parlement a choisi le stockage géologique et décidé la construction de CIGEO, supposé recevoir les premiers colis de déchets en 2025.

Depuis des décennies, les militants antinucléaires tirent argument de l’absence de stockage des déchets nucléaires civils pour affirmer qu’il n’y a pas de solution à leur gestion et qu’il faut donc cesser d’en produire, c’est à dire arrêter immédiatement le nucléaire.

Bien évidemment, la mise en service de CIGEO leur retirera leur meilleur argument et, logiquement, ils se mobilisent pour la retarder au maximum voire l’empêcher complètement. D’où les manifestations de cet été ! Et d’où l’impérieuse nécessité de cette mise en service.
D’autant plus qu’un arrêt du nucléaire ne ferait pas disparaître les déchets déjà produits depuis plus de 50 ans, « détail » que les antinucléaires omettent trop souvent de mentionner.
Je recommande cet excellent papier de B Lerouge :
https://www.uarga.org/downloads/Breves%20et%20actu/lerouge_20_06_17_lelectricite_en_france_entre_realisme_et_ideologie.pdf

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