Louis Marin
150 € Le prix de rachat de l?électricité en mer a été fixé à 150 euros le
mégawattheure pour les promoteurs qui n?avaient plus la charge du
raccordement
L’incroyable scandale d’état du tarif de rachat de l’électricité produite par les six centrales éoliennes en mer actuellement en projet ne s’arrêtera pas pour le Président Macron et son ministre de l’Écologie François de Rugy.
150 € Le prix de rachat de l?électricité en mer a été fixé à 150 euros le
mégawattheure pour les promoteurs qui n?avaient plus la charge du
raccordement
L’incroyable scandale d’état du tarif de rachat de l’électricité produite par les six centrales éoliennes en mer actuellement en projet ne s’arrêtera pas pour le Président Macron et son ministre de l’Écologie François de Rugy.
Le tarif de rachat de ces six projets avait été dévoilé par le Figaro et dans ces colonnes au montant gigantesque de 220 euros le mégawattheure (raccordement compris).
Cette question avait fini par éclater au grand jour après la Tribune du 3 février dans les Échos
de Benjamin Frémaux – ancien collaborateur de Christine Lagarde –
intitulée « Le coût exorbitant de l’éolien offshore français » et la
question écrite du 6 février sur le sujet du député Julien Aubert à
l’Assemblée nationale au ministre de l'économie et des finances (question écrite n° 5074).
L’ensemble de ces interrogations légitimes avait contraint le
gouvernement à lancer en mars une vaste renégociation du tarif de rachat
de l’électricité d’origine éolienne maritime tant le prix établi à
quatre fois le tarif du brut habituel semblait démesuré.
La commission de régulation de l’énergie (CRE) avait en
juillet 2017 évoqué une subvention aux promoteurs égale à 40 milliards
d’euros et, de son côté, la cour des comptes devait dénoncer dans un
rapport rendu public en février 2018 un prix de rachat de l’éolien en
mer exorbitant et une politique inefficace en la matière.
C’est donc par un amendement à l’article 34 de la loi pour une «
société de confiance » que le gouvernement a obligé les promoteurs
éoliens en mer à renégocier ce tarif de rachat démesuré – on pourrait
même dire bizarrement élevé.
La charge a été sévère pour
les promoteurs qui ne s’attendaient pas à une telle volte-face du
gouvernement qui les avait habitués à une certaine servilité en la
matière. Désormais, ils allaient devoir négocier avec des hauts
fonctionnaires de Bercy sensibles aux deniers publics et non plus avec
les représentants du ministère de l’Écologie totalement inféodés aux
lobbies éoliens.
Les échos au sein du gouvernement et des médias étaient très durs et la négociation s’annonçait particulièrement serrée. Les
négociateurs s’étaient donné comme objectif légitime un prix situé
entre 80 et 100 euros le mégawattheure (tarif plus élevé que le tarif
obtenu dans les appels d’offre actuels environ 60 euros le
mégawattheure). À défaut les six centrales éoliennes en mer pourraient être purement et simplement annulées.
À cet égard on retiendra que la dernière version de l’amendement du
gouvernement consacrait un vaste développement sur la méthodologie
d’annulation de ces centrales éoliennes qui représentait presque un
tiers de l’amendement.
Finalement, le Président Macron, en dépit de tout le travail réalisé
par les fonctionnaires chargés de la renégociation et outrepassant le
travail en cours de l’assemblée nationale, devait annoncer
discrétionnairement et avec précipitation le 20 juin dernier la
confirmation des six centrales et un
prix de rachat de l’électricité en mer fixé au prix gigantesque de 150
euros le mégawattheure pour les promoteurs qui n’avaient plus la charge
du raccordement.
Hasard du calendrier, le Président de la République annonçait cette
nouvelle le jour même où dix députés UDI (2), LR(4) et LREM(4)
demandaient dans une Tribune dans le Figaro un moratoire de l’éolien en France au profit de la mise en œuvre d’éoliennes flottantes en mer à 50 km des côtes.
Le Président devait maquiller cette nouvelle en se gaussant d’une
prétendue économie de 15 milliards d’euros représentant la différence
entre le prix prévu – 220 euros le mégawattheure ( soit 4 fois le prix
habituel) – et le prix désormais proposé 150 euros le mégawattheure
(soit 3 fois le prix habituel), là où il engageait en réalité la France
dans un gaspillage de 25 milliards d’euros sur 20 ans et une explosion
de la facture d’électricité des Français.
La vérité est qu’en refusant de négocier conformément aux
études réalisées par les fonctionnaires de Bercy et en voulant céder aux
caprices de Nicolas Hulot pour éviter sa démission, le Président de la république a contribué à une dilapidation potentielle considérable de l’argent des français
de l’ordre de 50 milliards d’euros sur 40 ans puisque les six centrales
sont envisagées sur quatre décennies et ceci sans tenir compte des
milliards de subventions pour raccorder les centrales éoliennes, pour
créer des usines ou adapter les infrastructures nécessaires.
Ce gâchis financier, ce gaspillage d’un « pognon de dingue », le
Président Macron et le ministre Rugy vont devoir l’assumer s’ils
n’envisagent pas les choses autrement après la démission de Nicolas
Hulot qui avait d’ailleurs prétexté sur FranceInter de la résistance à
l’éolien de cet été comme une des raisons de sa démission.
Aujourd’hui la révolte gronde en France
concernant l’implantation d’éoliennes que ce soit sur terre ou en mer.
L’acceptabilité sociale est au plus faible. Lors de l’enquête publique
des éoliennes prévues entre Yeu et Noirmoutier, c’est plus de 80 %
d’opposition qui s’est exprimée alors que la propagande du lobby éolien
tente en vain de faire croire le contraire.
Macron et Rugy, en installant ces six centrales éoliennes en mer au
bord de nos côtes assumeront-ils d’avoir détruit le littoral français
source d’une économie du tourisme dynamique, d’avoir détruit les métiers
de la pêche qui souffrent déjà des quelques essais réalisés
actuellement par les promoteurs éoliens dans les zones prévues, d’avoir
détruit les paysages marins et naturels, richesses de notre patrimoine
sauvage commun tout en ayant enrichi avec l’argent des contribuables et
des consommateurs à hauteur de 50 milliards d’euros les actionnaires des
consortiums éoliens qui par l’effet des différentes OPA ne seront
bientôt plus français ?
Ce gaspillage est une honte et une véritable spoliation des Français.
L’histoire jugera mais les Français ne se laisseront pas faire !
php
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