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D'après le compte-rendu de l'association
Rapasse
Saint Claud et son environnement @saintclaud.fr
Séance du conseil municipal, 7 juillet 2020
Le Conseil Municipal, en compagnie d’une dizaine de citoyens-spectateurs, vient d'assister pendant une heure à la présentation par Maxime Peuziat, chef de Projet chez VALECO, du projet de zone industrielle d'éoliennes. L'affairiste s’apprêtant à partir, les élus ayant visiblement épuisé, sans gloire, leur liste de questions, c'est le moment que nous choisissons pour interpeller monsieur le maire, Pascal Dubuisson* : "le Public est-il autorisé à poser des questions ?" Vous l’avez deviné, la réponse est " non, on est déjà bien gentils de vous accepter"**. Nous en poserons quand même une, histoire de montrer que la Défense du Patrimoine Rural est toujours aussi combative et de répondre, indirectement, à celle posée par le chef de projet, en aparté, à monsieur le maire : "Est-ce que ça va être chaud?"
** Rappelons que " Les séances des conseils municipaux sont publiques. Néanmoins, sur la demande de trois membres ou du maire, le conseil municipal peut décider, sans débat, à la majorité absolue des membres présents ou représentés, qu'il se réunit à huis clos." Article L2121-18
Présentation du groupe Valeco : résumé
Faut vraiment être un inconditionnel de l’éolien ou avoir intérêt..., pour écouter, sans tousser, de pareilles billevesées et mensonges !
1. La société Valeco
Fondée en 1999, cette SAS était la propriété de la famille Gay, fondatrice et actionnaire majoritaire. En 2008, la Caisse des Dépôts, institution publique, y investit 21,8 millions d'euros, ce qui correspond à 35,5 % du capital, le reste étant alors à la famille. En 2019, Valeco est rachetée, par une société allemande, Energie Baden-Württemberg AG (ENBW). Celle ci, exploitant de centrales nucléaires, c'est recyclée à partir 2012 dans les EnR suite à la décision du gouvernement allemand de stopper le nucléaire en réponse à l'accident de Fukushima et sous la pression du parti écologiste Die Grünen. Un malheur n'arrivant jamais seul, le gouvernement français, sur la même ligne politique, a fermé Fessenheim.Or, ENBW en possédait... 17.5%.
2. Situation du projet Initial
Extraits de l'intervention de Maxime Peuziat :
" le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable, alors que le projet était bon, parce qu’il y a eu un grand nombre d’oppositions du public. [...] Alors nous avons proposé à la Préfecture une autre version avec 3 machines au lieu de 5. Mais, celle ci l'a refusé."
Fait rarissime : le commissaire enquêteur, aux dires ci dessus,aurait privilégié l' avis majoritaire des citoyens, futurs riverains.
Fait rarissime : le commissaire enquêteur, aux dires ci dessus,aurait privilégié l' avis majoritaire des citoyens, futurs riverains.
Ce que ne dit pas publiquement le porteur du projet, c'est que :
- Valeco a déjà contesté le refus du projet initial en Cour d’Appel. Ainsi, il y a bien deux projets sur la table.
Si le nombre de machines a effectivement diminué, les nouvelles turbines sont par contre :
- plus puissantes, 3MW chacune,
- plus hautes de 20m en bout de pale.
- plus puissantes, 3MW chacune,
- plus hautes de 20m en bout de pale.
Aucune réaction du côté des élus.
2 éoliennes supprimées sur une zone humide ; nous avions donc RAISON. Mais, les trois "nouvelles" passent à une puissance nominale unitaire supérieure de...3 MW et se voient attribuer, chacune, d' une hauteur en bout de pale augmentée de... 20 mètres! Association RAPASSE.
" Le nouveau projet va être présenté à la Préfecture pour une instruction rapide ; si possible, la construction sera en 2024." L'optimisme est de mise. Et pour cause, le promoteur espère pouvoir échapper à une nouvelle enquête publique par le fait que la modification proposée ne concernerait que ~~10%, du projet initial. À ses yeux, cela justifierait de ne pas reprendre la procédure depuis le début. Il est certain que Maxime Peuziat, devant la forte mobilisation populaire lors de la première commission d'enquête préfèrera éviter une nouvelle consultation publique. "Chat échaudé, craint l'eau froide".... À suivre.
3. Les photomontages
Sur l'une des images, on distingue à peine une éolienne...derrière un arbre, en feuilles, naturellement.
" Les éoliennes sont plus grandes, alors on les voit moins!" affirme la coéquipière qui accompagne le chef.
"Elles ne font que 20 m de plus, c’est à peine perceptible" , ajoute-t-elle.
Premier ou second degré? Quoiqu'il en soit, personne présent dans la salle n'a souri ou ri.
Peut-être parce qu' il n'est jamais arrivé à quiconque de rencontrer dans nos contrées des arbres de 180m de haut, non?
Peut-être parce qu' il n'est jamais arrivé à quiconque de rencontrer dans nos contrées des arbres de 180m de haut, non?
4. Communication
" Une lettre d’information n° 3 va être envoyée ". Youpi! Et... une réunion publique sera organisée dans la foulée? Apparemment, ce n'est pas à l'agenda du promoteur qui n'en parle pas et comme le conseil municipal "acquiesce ", aucun de ses membres ne posant la question, il est clair, à ce jour, que la réponse est non. Rien de surprenant venant d'un promoteur. La réunion publique est devenue, au fil des ans, beaucoup moins confortables pour les éoliens ; devenue un ring où ils sont de plus en plus chahutés par les questions d'une population de plus en plus nombreuse et de mieux en mieux informée sur les dangers de l'éolien. Dorénavant, dans une majorité de cas, la réunion publique est remplacée par une opération "portes ouvertes" en mairie où l'entrée est libre. Mais les jours et les heures d'ouverture privent nombre d'habitants, au travail, de la possibilité de s'y rendre. C'est ballot, non?
5. Retombées financières
Une zone industrielle éolienne est considérée comme un établissement industriel et d’entreprises de réseaux, et à ce titre, elle est soumise à différentes taxes et impôts, taxe foncière, imposition forfaitaire sur les entreprises de réseaux (IFER), cotisation foncière des entreprises, etc., Dans le cas présent, le montant total est ESTIME, par le porteur de projet, à... 29 000 €/an pour la commune. Et là, comme dans un rêve, un élu municipal se lève et dit : " Mais d’où sortez-vous tout cet argent ?" Scène incroyable. Répondons lui :
- Cette question consacre avant tout l'ignorance, en général, du citoyen sur les faramineux bénéfices engrangés par les investisseurs, à de trop rares exceptions. En effet, en moyenne, la marge opérationnelle*** des industriels du vent est comprise entre 10 à 11%, avant la crise du Covid19, et les bénéfices nets se calculent en millions d'euros. Aussi, convenons, que les 29 000€ de charges, y compris les loyers des terrains, sont effectivement des dépenses minimes pour une SAS et un pourboire pour les autres protagonistes.
- Tout cet argent sort... des poches du contribuable/ consommateur, et depuis 2017, de l'automobiliste. Cela est rendu possible grâce à des mécanismes de soutien.
***La marge opérationnelle d'une entreprise est égale au résultat d'exploitation ÷ chiffre d'affaires.. Ce ratio permet donc de connaître le pourcentage des ventes qui est converti en richesse et donc de déterminer la performance économique d'une entreprise.
6. Participation citoyenne
Maxime Peuziat :" c’est un peu comme la Bourse, ça peut rapporter si on investit au bon moment ".
Les vraies raisons de la mise en place d'une souscription citoyenne sont à chercher ailleurs :
Et cela ne s'arrête pas là, puisque s'ajoute un effet financier non négligeable pour le promoteur :
"... En matière éolienne, la tarification octroyée au promoteur prévoit dorénavant une prime de 3 € au MWh produit en cas de recours au financement participatif." Ce qui peut se traduire à l'arrivée par un bénéfice en milliers d'euros même après versement des intérêts aux souscripteurs".
7. Démantèlement en 2045, 2050?
Il semble que la société envisage de procéder au démantèlement total des socles comme le recommande l'Arrêté du 22 juin 2020 , modifiant l'arrêté du 26 août 2011 relatif aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à déclaration au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement
"... 2. L'excavation de la totalité des fondations, jusqu'à la base de leur semelle, à l'exception des éventuels pieux. Par dérogation, la partie inférieure des fondations peut être maintenue dans le sol sur la base d'une étude adressée au préfet démontrant que le bilan environnemental du décaissement total est défavorable, sans que la profondeur excavée ne puisse être inférieure à 2 mètres dans les terrains à usage forestier au titre du document d'urbanisme opposable et 1 m dans les autres cas."
À noter la présence d'une porte de sortie...qui, n'en doutons pas, sera formidablement empruntée par les éoliens après validation de la Préfecture. Bel enfumage.
Cette opération avait déjà été annoncé par le promoteur en 2016, mais ne figurait pas dans le dossier de présentation.
Cette opération avait déjà été annoncé par le promoteur en 2016, mais ne figurait pas dans le dossier de présentation.
Cependant, soyons certains que dans 20 ans, la durée maximale d'exploitation :
- la ZI,sera passée de main en main ;
- Valeco aura donc disparu de l'histoire ;
- à l'heure du démantèlement, la législation aura encore évolué
- dans ces conditions, les dispositions du démantèlement se reposeront inévitablement.
- la ZI,sera passée de main en main ;
- Valeco aura donc disparu de l'histoire ;
- à l'heure du démantèlement, la législation aura encore évolué
- dans ces conditions, les dispositions du démantèlement se reposeront inévitablement.
8. Conclusion
Sauf surprise, la nouvelle majorité du conseil municipal donnera un avis favorable au projet d'installation d' une ZI d'éoliennes. Dont acte.
Face à cette adversité, la mobilisation citoyenne ne doit pas faiblir. La population doit continuer à s'engager auprès des associations locales, RAPASSE et Coupe-vent, en leur donnant un coup de main et en participant massivement à leurs actions et autre initiatives.
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