Ils font marrer les experts, bien nourris et bien installés en haut de l'échelle sociale. Le Français lambda voudrait bien faire plus pour sauver la planète... en achetant des fringues, des équipements électriques et électroniques, etc. fabriqués en France avec une faible empreinte carbone. Mais faudrait-il encore que ces produits existent!? Et, que, quand cela est le cas, qu'ils soient économiquement abordables pour ses revenus. D'ailleurs, eu-mêmes [les experts], sont-ils si exemplaires dans leur vie de tous les jours?😉
Une suggestion, comme ça, pour le gouvernement : si on stoppait une fois pour toute l'éolien? Cette industrie est un des leaders en pollution importée. Cette décision permettrait de réorienter les 131 milliards € éolien d'argent public vers des secteurs d'activités créateurs d'emplois non délocalisables et allègerait d'autant, le déficit de notre balance commerciale. Pas mal, non, même en période où l'argent public est en "open bar".
"- L'éolien terrestre
... Les constructeurs.
En matière d’éolien terrestre, il n’existe pas de constructeur français significatif. Les entreprises étrangères détiennent une quasi-exclusivité.
En 2019, six entreprises, toutes étrangères, ont capté le marché de la construction et de l’installation. La plus importante est la danoise Vestas qui, avec 4 544 MW, a installé 29% du parc et a progressé de près de 100% en 4 ans. La moins importante est l’ US GE Renewable Energy avec 819MW, dont il convient de souligner que c’est elle qui a absorbé et fait disparaître Alstom. La part du lion revient à l’ensemble constitué par 4 sociétés allemandes : ENERCON (3956MW), SENVION (2471MW, Nordex qui a absorbé l’espagnole Acciona (2156MW) et SIEMENS qui a absorbé l’espagnole Gamesa (1667MW). Au total, avec 10 250 MW les constructeurs allemands ont édifié environ les deux tiers du parc éolien français.
On estime généralement que le coût d’investissement d’1 MW éolien revient à 1,5 M€. Le coût général, certes étalé sur plusieurs années, des 15820 MW installés en France peut donc être évalué à près de 24 Md€ qui ont pesé significativement sur le déficit de sur notre balance commerciale.
- L'éolien marin
Le panorama concernant l’éolien marin apparaît très simple. La construction des turbines et l’installation des parcs se trouvent entièrement aux mains de sociétés étrangères. Pour Saint Nazaire le constructeur est l’Américain General Electric, groupe qui a absorbé Alstom. Pour les autres projets, sauf Dunkerque, c’est le constructeur Siemens qui en a la charge, et perçoit les profits, donc un industriel allemand à qui a été concédée la domination technique que l’on peut qualifier d’écrasante du secteur français de l’éolien marin.
Quid de la fameuse filière éolienne marins française ?
Les pouvoirs publics, relayés par des journalistes comme Eric de Riedmatten dans face à l’info, se gargarisent de la création à venir d’une filière industrielle éolienne marine française. Si les quatre sites côtiers envisagés sont bien français, les sociétés qui pourraient s’implanter le sont beaucoup moins.
- Cherbourg : usine de pales-société danoise LM Wind, filiale de General Electric
- Le Havre : nacelles, turbines et pales : l’Allemand Siemens
- Saint Nazaire : nacelles et génératrices- l’Américain General Electric
- Saint Nazaire : sous station –l’Américain GE et le Belge Deme offshore
- Saint Nazaire : monopieux-le Français Eiffage Métal et le Belge Deme
- Brest : Jackets- l’Espagnol Navantia."
Source : https://blogs.mediapart.fr/mfdjfc/blog/050620/presence-etrangere-dans-l-eolien-industriel-en-france
LES MEMBRES DU HAUT CONSEIL POUR LE CLIMAT
- Sophie Dubuisson-Quellier, est docteur en sociologie de l’École des Mines de Paris, directrice de recherche au CNRS et directrice adjointe du Centre de Sociologie des organisations (CSO), unité mixte de recherche de Sciences Po et du CNRS. Elle conduit un pro-gramme de recherche en sociologie économique sur la fabrique sociale des comportements de consommation.
- Marion Guillou, est présidente du conseil d’ AGREENIUM, l’institut agronomique, vétérinaire et forestier de France, et membre de conseils d’administration nationaux (IFRI) et internationaux (Bioversity, CIAT). Auparavant chercheuse, elle a été présidente directrice générale de l’INRA et présidente du conseil d’administration de l’École polytechnique.
- Céline Guivarch, est directrice de recherches à l’École des Ponts, économiste au CIRED (Centre International de Recherche sur l'Environnement et le Développement). Elle travaille à la fois sur les impacts économiques du changement climatique et sur les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Elle fait partie de l’équipe des auteurs du 6ème rapport d’évaluation du GIEC.
- Corinne Le Queré, Présidente, est une climatologue franco-canadienne, professeure en science du changement climatique à l’Université d’ East Anglia. Elle a initié le « global carbon budget », elle a dirigé le centre Tyndall sur les Changements climatiques et a été auteure du Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Elle est membre de l’Académie des Sciences du Royaume-Uni et siège au sein du « Committee on Climate Change ».
- Valérie Masson-Delmotte est chercheuse en sciences du climat, directrice de recherches au Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives, CEA, au Laboratoire des sciences du climat et de l’environnement de l’Institut Pierre Simon Laplace. Elle est co-présidente du groupe de travail sur les bases physiques du changement climatique du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) depuis 2015.
- Magali Reghezza-Zitt est une ancienne élève de l’ Ecole normale supérieure (ENS), agrégée de géographie, docteur en géographie et aménagement. Elle est maître de conférences habilitée à diriger des recherches à l’ ENS, où elle dirige le centre de formation sur l’ environnement et la société (CERES). Membre du laboratoire de géographie physique de Meudon, ses recherches portent sur la géographie politique et sociale de l’environnement.
- Katheline Schubert est professeur d’économie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et chaire associée à l’École d’économie de Paris. Ses travaux portent sur l’économie des ressources naturelles et de l’environnement et sur la croissance.
- Laurence Tubiana est présidente de la Fondation européenne pour le climat (ECF). Elle est également présidente du conseil d’administration de l’Agence française de développe-ment (AFD) et professeur à Sciences Po Paris. Elle a été ambassadrice chargée des négociations sur le changement climatique et représentante spéciale pour la COP 21, et de ce fait, elle a été nommée championne de haut niveau pour le climat.
- Michel Colombier, est ingénieur et économiste. Il est directeur scientique de IDDRI, directeur du Club d’Ingénierie Prospective et professeur associé à Sciences Po Paris. Il a été directeur général de l’ ICE (International Consulting on Energy), conseiller auprès du cabinet du ministre de l’Energie, chef du département « stratégie et évaluation » de l’Ademe. Il a été président du Comité d’Experts pour la Transition Energétique en France.
- Alain Grandjean est diplômé de l’École polytechnique, de l’ Ensae et docteur en économie de l’environnement. Il est le co-fondateur et associé de Carbone 4, cabinet de conseil en stratégie climat. Il est membre du comité scientique de la Fondation Nicolas Hulot. En 2016, il a remis avec Gérard Mestrallet et Pascal Cann à la présidente de la COP21 un rapport sur le prix du carbone.
- Jean-Marc Jancovici, est diplômé de l’École polytechnique et de Télécom ParisTech. Il est associé fondateur de Carbone 4, cabinet de conseil en stratégie climat, président fondateur de l’association e Shift Project. Il est professeur à Mines ParisTech depuis 2008. Ses spécialités sont la lecture physique de l’économie, la comptabilité carbone, il est l’auteur principal du Bilan Carbone, et l’approvisionnement énergétique.
- Benoît Leguet est ingénieur de l’ Ecole polytechnique et de l’ ENSTA ParisTech. Il est le directeur général d’I4CE – Institute for Climate Economics, le think tank sur l’économie de la transition énergétique fondé par la Caisse des dépôts et l’Agence française de développement. Il est également membre du Conseil économique pour le développement durable et du Comité scientique de la Fondation Goodplanet.
- Jean-François Soussana est ingénieur agronome et docteur en physiologie végétale de formation. Il est directeur de recherche et vice-président de l’INRA en charge de la politique internationale, après avoir été directeur scientique environnement. Membre du GIEC en tant qu’auteur principal depuis 1998, il a partagé avec les auteurs du GIEC le prix Nobel de la Paix en 2007 et a reçu plusieurs prix nationaux et internationaux.
Un rapport publié par le Haut Conseil pour le Climat remet les choses en perspective. Loin de stagner, les émissions de gaz à effet de serre en France ont explosé de plus de 78% entre 1995 et 2018. En cause : les importations du territoire, qu’il s’agisse des biens de consommation des particuliers ou des besoins industriels, notamment dans les secteurs de la raffinerie, de l’électronique et du textile.
Une augmentation incompatible avec les objectifs climatiques
Les émissions de gaz à effet de serre générées sur le territoire français ont baissé de 30% entre 1995 et 2018, passant de 6,9 tonnes équivalentes CO2 (téqCO2) par habitant à 4,8 téqCO2 en 2018.
Mais cette diminution a été largement contre-balancée par l’augmentation inquiétante des émissions engendrées par les importations des français : 78% supplémentaires sur la même période ! Une hausse qui a entraîné l’empreinte carbone des français à un total de 11,5 téqCO2 par habitant.
Or, pour respecter l’objectif des Accords de Paris et limiter le réchauffement climatique à une moyenne de +2°C, le « budget » CO2 de chaque Terrien devrait être compris entre 1,6 t, hypothèse basse, et 2,8 t, hypothèse haute, de CO2 par an entre aujourd’hui et 2100.
C’est pourquoi, dans son rapport publié le 6 octobre et sobrement intitulé « Maîtriser l’empreinte carbone de la France », le Haut Conseil pour le Climat répond à une sollicitation du gouvernement français afin de décrypter et réduire le volume de ces émissions importées.
« À 11,5 tonnes de CO2-équivalent par habitant, l’empreinte carbone de la France, composée des émissions importées et des émissions de la production intérieure hors exportations, est environ 70% plus élevée que ses émissions territoriales couvertes par ses engagements climatiques actuels. L’empreinte carbone peut être maîtrisée car elle est, pour plus des trois-quarts, liée aux décisions des entreprises et des ménages sur le territoire français. » expliquent ainsi les experts qui ont collaboré au rapport
En incluant ainsi les émissions importées, cette empreinte carbone française devient alors supérieure à celle de pays émergents comme la Chine, le Brésil ou le Mexique, compris entre 6,1 t éqCO2 et 7,2 t éqCO2, et trop souvent considérés comme de gros pollueurs par le grand public français.
Pour être aligné avec les Accords de Paris, il faudrait donc réduire de 65% ces émissions importées à l’horizon 2050 par rapport à 2005, précise le rapport. Et pour que la France atteigne la neutralité carbone en 2050, cela impliquerait une réduction de 80 % de l’empreinte carbone du pays par rapport à 2005 !
Un but ambitieux qui est pourtant atteignable, ainsi que le précise le Haut Conseil pour le Climat.
Agir sur différents leviers
Pour le Haut Conseil pour le Climat (HCC) : « le levier prioritaire concerne les entreprises, qui doivent limiter les émissions importées associées aux chaînes d’approvisionnement au titre des enjeux environnementaux de leur activité. »
Pour cause, si les principaux secteurs émetteurs que sont l’industrie agro-alimentaire, les travaux de construction et l’agriculture sont principalement localisés en France, certaines émissions de l’empreinte carbone sont très largement importées, matériel électrique et électronique, textile et habillement, et donc plus difficiles à réduire à travers une politique d’action nationale.
Environ la moitié de l’empreinte carbone de la France est donc importée, principalement de l’Union européenne et d’Asie. Parmi les régions où ont été émis les GES, l’Union européenne a été la première source d’émission importées, 64 Mt éqCO2, soit 18 %, suivie par la Chine, 62 Mt éqCO2, soit 18 %, et le reste de l’Asie, 58 Mt éqCO2, soit 17 %.
A l’image du nutri-score mais de façon plus ambitieuse, le HCC recommande ainsi la mise en place d’un « score carbone », tel qu’il a déjà été recommandé par la Convention citoyenne pour le climat, pour permettre aux consommateurs de mieux repérer les marques vertueuses et réellement soucieuses de leurs pratiques environnementales.
Les deux derniers leviers sont loin d’être les moindres : avoir une action diplomatique forte au sein de l’UE et à l’international, et cesser de cautionner les accords écocidaires de libre-échange comme celui sur le Mercosur.
Pour être cohérente, cette politique doit également inclure les impacts liés à la déforestation importée qui contribue au réchauffement climatique, fragilise les puits de carbone, sols et forêts, et la biodiversité.
En clair : il est urgent pour le gouvernement français d’enfin prendre en compte l’avis des experts qu’il mandate et instaure une politique gouvernementale compatible avec les Accords de Paris.
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