Climat: Lettre ouverte à NKM

Publié le 7 octobre 2015 dans Politique
Par Drieu Godefridi*

Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, les climato-sceptiques sont des connards. Le débat d’idées est-il pour autant clos ?







Chère Nathalie,

Vous considérez que les climato-sceptiques sont des connards.

Que des dizaines de milliers de scientifiques de par le monde questionnent la scientificité des rapports du GIEC, ce groupe d’experts de l’ONU sur le climat, est ce que vous ne pouvez accepter.

Sans doute estimez-vous que le GIEC est une organisation scientifique, qui plus est mondiale dans son envergure, et que sa parole ne saurait être mise en doute que par des « connards » précisément.

Dans un ouvrage paru en 2010, j’ai démontré que le GIEC est une organisation politique de part en part, de type scientiste, et pas du tout une organisation scientifique. J’ai donné, sur le sujet, des dizaines de conférences, de la France aux États-Unis, ai participé à des dizaines de débats, workshops et autres, ai confronté des centaines de contradicteurs. À ce jour, personne n’est parvenu ni à réfuter mon argument, pourtant simple, ni à démontrer de façon crédible que le GIEC était une organisation scientifique.

Par sa composition, ses compétences et son fonctionnement, le GIEC est une organisation politique. Aucun rapport n’en émane, qui n’ait passé les fourches caudines de l’Assemblée générale du GIEC, composée dans son écrasante majorité, non pas de scientifiques, mais de fonctionnaires et d’experts représentants des gouvernements.



Mesurez-vous que deux des trois compétences du GIEC — évaluation des impacts négatifs, pour l’homme, des changements climatiques observés, et normes à mettre en œuvre pour y parer — ne peuvent être concrétisées que sur le pied de jugements de valeur ? Or, chère Nathalie, comment nier que les jugements de valeur sont la province du politique, et non de la science ?

Vous êtes-vous jamais aventurée à jeter un œil sur la troisième partie du dernier rapport en date du GIEC, l’AR5, qui est un hymne « scientifique » à l’idéologie ultra-minoritaire et authentiquement anti-humaniste de la décroissance ?

Enfin, comment nier que la nature d’une organisation influe sur la nature des rapports qui en émanent ? Si le GIEC est une organisation politique, ses rapports sont politiques.

En interroger la pertinence scientifique est donc non seulement légitime, mais une question d’hygiène intellectuelle.

Je vous adresse ce jour un exemplaire de cet ouvrage au siège des Républicains (je présume que vous y passerez à l’occasion).

Pour conclure, je ne vous traiterai pas de connasse.

Mon éducation me l’interdit.

Sentiments dévoués,

Drieu Godefridi
Docteur en philosophie (Sorbonne), juriste,
auteur de Le GIEC est mort, vive la science (Texquis, 2010).


Drieu Godefridi, né en 1972, est un auteur libéral belge, fondateur de l'Institut Hayek à Bruxelles. Docteur en philosophie (Paris IV-Sorbonne), il est titulaire de masters en droit et philosophie (UCL) et d'un DEA en droit fiscal (ULB). Comme président de l'Institut Hayek, il a publié régulièrement des articles dans la presse francophone et dans la presse anglo-saxonne. Il est actuellement à la tête d'une entreprise européenne qu'il a créée il y a dix ans.



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