Contrairement à l’Aveyron, la Lozère autorise l’implantation d’éolienne au-delà de 1000 m d’altitude. (Repro CP)
Le périmètre du futur parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac a été mis à mal voici quelques mois. Des communes lozériennes s’étaient retirées du projet, préférant l’installation d’éoliennes. Depuis, certaines l’ont réintégré (82 communes au total sur les trois départements) mais cela ne règle pas le fond du problème puisque seul un parc national exclut les éoliennes, et non un parc régional…
À moins que la future charte du PNR, qui doit être validée en 2016, inscrive dans le marbre cette interdiction. Et c’est là que tout se joue. «On n’est pas contre les éoliennes mais il faut réguler. Il faut donc une vraie concertation», dit Pierre Siquier, président de la fédération Aubrac Biodiversité, fraîchement créée (lire ci-dessous) pour peser au sein du comité d’orientation qui rédige la charte.
En attendant, profitant de ce vide institutionnel, les projets éoliens côté lozérien sont dans le vent. Septs éoliennes de 107 mètres ont vu le jour au site du Truc de l’Homme (sur les communes de La Fage-Montivernoux et de Fau-de-Peyre), un autre projet au même endroit est dans les tuyaux ainsi que sur le secteur de Chauchailles avec six mats de 150 mètres de haut envisagés ! Face à cela, des associations se mobilisent, obtenant parfois gain de cause. Ainsi, deux projets au Drellier et à Saint-Urcize (côté Cantal) ont avorté.
Quant au projet d’installation de huit éoliennes à Trélans, en Lozère, il a été suspendu cet été par le tribunal de Montpellier. La Lozère est au cœur de la tourmente «On est train de détruire l’Aubrac, il faut se mobiliser. Si nous ne bougeons pas, avec les autres projets à l’étude, d’ici deux ans, ce sont environ 100 éoliennes que l’on verra sur les monts d’Aubrac, du Cantal et de la Margeride», prévient Pascale Debord, à la tête de l’association pour la protection du Bès et de la Truyère, qui lance un appel à la mobilisation (lire ci-contre).
«Si on ne fait rien, cela en sera fini de l’Aubrac tel qu’on l’a connu depuis des millénaires. Les maires ont une responsabilité historique». Si l’Aveyron et le Cantal ont interdit les éoliennes à plus de 1000 mètres d’altitude, ce n’est pas le cas de la Lozère. Reste alors à savoir si le PNR -et surtout les élus locaux- seront assez fort dans la réalisation de sa charte pour ne pas succomber aux sirènes des retombées économiques.
Le périmètre du futur parc naturel régional (PNR) de l’Aubrac a été mis à mal voici quelques mois. Des communes lozériennes s’étaient retirées du projet, préférant l’installation d’éoliennes. Depuis, certaines l’ont réintégré (82 communes au total sur les trois départements) mais cela ne règle pas le fond du problème puisque seul un parc national exclut les éoliennes, et non un parc régional…
À moins que la future charte du PNR, qui doit être validée en 2016, inscrive dans le marbre cette interdiction. Et c’est là que tout se joue. «On n’est pas contre les éoliennes mais il faut réguler. Il faut donc une vraie concertation», dit Pierre Siquier, président de la fédération Aubrac Biodiversité, fraîchement créée (lire ci-dessous) pour peser au sein du comité d’orientation qui rédige la charte.
Trois projets en Lozère
En attendant, profitant de ce vide institutionnel, les projets éoliens côté lozérien sont dans le vent. Septs éoliennes de 107 mètres ont vu le jour au site du Truc de l’Homme (sur les communes de La Fage-Montivernoux et de Fau-de-Peyre), un autre projet au même endroit est dans les tuyaux ainsi que sur le secteur de Chauchailles avec six mats de 150 mètres de haut envisagés ! Face à cela, des associations se mobilisent, obtenant parfois gain de cause. Ainsi, deux projets au Drellier et à Saint-Urcize (côté Cantal) ont avorté.Quant au projet d’installation de huit éoliennes à Trélans, en Lozère, il a été suspendu cet été par le tribunal de Montpellier. La Lozère est au cœur de la tourmente «On est train de détruire l’Aubrac, il faut se mobiliser. Si nous ne bougeons pas, avec les autres projets à l’étude, d’ici deux ans, ce sont environ 100 éoliennes que l’on verra sur les monts d’Aubrac, du Cantal et de la Margeride», prévient Pascale Debord, à la tête de l’association pour la protection du Bès et de la Truyère, qui lance un appel à la mobilisation (lire ci-contre).
«Si on ne fait rien, cela en sera fini de l’Aubrac tel qu’on l’a connu depuis des millénaires. Les maires ont une responsabilité historique». Si l’Aveyron et le Cantal ont interdit les éoliennes à plus de 1000 mètres d’altitude, ce n’est pas le cas de la Lozère. Reste alors à savoir si le PNR -et surtout les élus locaux- seront assez fort dans la réalisation de sa charte pour ne pas succomber aux sirènes des retombées économiques.
L’Aubrac aveyronnais épargné
Le schéma régional éolien (annexe du schéma régional climat air énergie), approuvé en juin 2012, identifie les communes du futur parc naturel régional de l’Aubrac en zone non favorable au développement de l’éolien en raison de la forte sensibilité paysagère et écologique du territoire. Au niveau départemental, le document «Réflexion cadre pour le développement de l’énergie éolienne en Aveyron» a classé l’Aubrac comme zone non compatible avec l’éolien (document de 2005 et actualisé en 2009).Au niveau du territoire et pour les mêmes raisons, le projet de charte du futur PNR de l’Aubrac a clairement mentionné que le territoire de l’Aubrac n’a pas vocation à accueillir d’éoliennes industrielles:«Sur l’Aubrac aveyronnais, le développement de l’éolien industriel est incompatible avec les objectifs de préservation des paysages identitaires de l’Aubrac».
Au regard de l’ensemble de ces documents, il n’existe pas d’éoliennes construites et de projets à l’étude, à notre connaissance, sur le territoire de l’Aubrac aveyronnais «Il s’agit d’un secteur non prospecté par les développeurs éoliens qui connaissent la position de l’État sur ce territoire», concluent les services de la préfecture.
La fédération Aubrac biodiversité voit le jour
Initiée par l’association Nature Aubrac, dont le siège est à Espalion, la fédération Aubrac biodiversité, qui regroupe déjà neuf associations, a été créée «L’objectif est de peser sur les décisions pour le futur parc naturel régional de l’Aubrac»,résume Régine Vidal, la présidente de l’association espalionnaise. Ainsi, les associations adhérentes à la fédération proviennent des trois départements concernés par le futur PNR.Des associations qui peuvent compter sur un soutien de poids en la personne de Pierre Siquier qui, pendant 20 ans, fut vice-président de la fondation de Nicolas Hulot (fondation pour la Nature et l’Homme). Il est en effet aujourd’hui président de la fédération et vice-président de l’association Nature Aubrac. Cette dernière se revendiquant«indépendante à 100%, ne recevant aucune subvention».
Les adhérents
Les associations adhérentes à la fédération sont les suivantes: La fédération départementale des associations pour la nature et l’environnement dans le Cantal, l’association mycologique et botanique de l’Aveyron, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) en Aveyron, Nature Aubrac, Eaubrac (siège à Marvejols dans le Cantal), l’association Lozérienne pour l’étude et la protection de l’environnement (Alepe), le conservatoire espaces naturels de Lozère, l’association pour la protection du Bès et de la Truyère (Lozère) et l’association des riverains du Bès (Cantal).Outre le débat (et combat) sur les éoliennes et l’eau (lire ci-contre le projet de forage), la fédération évoque aussi la problématique des quads «Là encore, nous ne sommes pas contre, sur le plan touristique, mais il faut créer des circuits adaptés et non pas empruntés les sentiers piétons ou les champs, en clair, trouver des solutions équilibrées», conclut Pierre Siquier.
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire