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Thierry Roussin
Publié le 29 Sep 17
La récolte du maïs et la pluie rendent les routes très boueuses et, par conséquent, très dangereuses. La sanction peut être lourde pour l'agriculteur.
Un panneau a été posé en amont mais cela ne suffit pas. La route doit être nettoyée (©Le Réveil Normand)
La saison des ensilages de maïs a débuté, ponctuée par quelques périodes de pluie. Avec le ballet incessant des engins agricoles transportant la récolte, les routes deviennent boueuses et les conséquences peuvent être très graves. Le conducteur d‘une voiture ou le pilote d‘une moto arrivant sur cette chaussée glissante peut rapidement perdre le contrôle et… la vie.
Les devoirs de l’agriculteur
L‘article 591 de l‘ordonnance sur la circulation routière est très clair.
« Le conducteur d’un véhicule évitera de salir la chaussée. Avant qu’un véhicule quitte un chantier, une fosse ou un champ, ses roues seront nettoyées. Les chaussées qui ont été souillées seront signalées aux autres usagers de la route et immédiatement nettoyées ».
L’obligation faite aux agriculteurs est particulièrement contraignante et ils sont assez peu à la respecter.
Quand ils ont fermé l’usine est un livre écrit à 18 mains par une équipe pluridisciplinaire (sociologie, science politique, histoire) à partir d’une enquête menée à Villemur-sur-Tarn, Toulouse, Paris et Chicago entre 2010 et 2015. L’usine Molex de Villemur, à une quarantaine de kilomètres de Toulouse, employait près de 300 salariés pour produire des connecteurs automobiles. En 2008, le groupe étasunien Molex annonce qu’il va fermer l’usine, 4 ans après en avoir fait l’acquisition. Convaincus de la valeur économique de leurs savoir-faire et des brevets qui sont sortis de l’usine, les salariés se mobilisent durant une année contre la fermeture, puis jusqu’à aujourd’hui pour faire reconnaître le caractère illégal de leur licenciement.
Le livre revient sur les ressorts de cette mobilisation, les raisons de sa forte médiatisation et le devenir collectif et individuel des salariés licenciés. La lutte de ceux qui sont devenus « les Molex » rassemble plusieurs traits caractéristiques des luttes contre les fermetures industrielles des années 2000 et de la première moitié des années 2010 : importance de la couverture médiatique, centralité des acteurs syndicaux, diversité des moyens d’action employés et permanence de contestations violentes articulées au recours à l’expertise et aux tribunaux.
Cet extrait analyse les ressources que les Molex ont pu mobiliser pour résister durant un an à la fermeture de l’usine, et sauver une unité de production, qui emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés.
Il faut souligner que l’« arme du droit » utilisée par les Molex a permis de faire reconnaître le caractère illégal de leur licenciement, mais sans que la responsabilité de la maison mère étasunienne ne soit engagée. De plus, les réformes du droit du travail opérées ces dernières années, tendent à amenuiser la portée de cette arme lorsqu’elle est brandie par les salariés, et font pencher encore un peu plus le rapport de force au profit de l’employeur.