Italie du Sud : un an et demi de lutte contre le gazoduc transadriatique

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Italie du Sud : un an et demi de lutte contre le gazoduc transadriatique

On avait suivi la Mauvaise troupe pour un premier voyage dans les Territoires en bataille à Errekaleor, dans le pays Basque, en mai dernier. On les retrouve ici dans les Pouilles, en Italie du Sud, avec les « No-TAP », sigle personnifié par chacun des militants engagés sur place contre le Trans Pacific Pipeline (TAP), un gazoduc de 5 000 kilomètres partant de la mer Caspienne et échouant au cœur de l’Italie — ce cœur italien que les habitants n’hésitent pas à appeler « la poubelle de l’Europe » tant la pollution y est intense et les décharges sauvages nombreuses. Le contraste est fort entre la côte adriatique et l’immédiat intérieur. La première, touristique, est épargnée par la balafre paysagère comme par les travaux ; ceux-ci s’arrêtent le temps de la haute saison. Le second, lui, accueille les désagréments rejetés ailleurs. C’est ainsi qu’en 2013 tombe une décision inattendue pour les locaux : un gazoduc européen passera par chez eux, détruisant de nombreux hectares d’oliveraie, culture principale sur ce territoire. Il n’en fallait pas plus pour que ses habitants se lancent dans une lutte qui ressemble en beaucoup de points à celle des « No-TAV » du Piémont italien. Déficit d’information, imposition autoritaire, répression policière, les ingrédients de plus en plus connus de la réaction aux luttes territoriales se concentrent sur à peine deux ans, là où il en a fallu une vingtaine au « No-TAV » pour arriver au même point. Si la haie était un des symboles du bocage de Notre-Dame-des-Landes, l’olivier est ici autant un rempart qu’un hébergement temporaire pour ces étranges fruits que sont les manifestants les défendant. Alternant récits et entretiens, le collectif Mauvaise troupe met en avant un de ces lieux si importants où se déploie la lutte contre les aménageurs et leur monde. [R.B.]
Auto-édition, 2018 


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