Climat : sur l’affaire dite « du siècle »

Benoît Rittaud
22 décembre 2018
Michel Negynas


Commentaire : plus d'un million de signataires!? "Comme disait mon grand-père tout les ans il y a de plus en plus de cons, mais cette année j'ai l'impression que les cons de l'année prochaine sont déjà là".
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La pétition lancée par l’association « Notre affaire à tous » » fait la une des media. Lorsqu’on regarde d’un peu près ce qu’il y a dedans, quelques mots viennent tout de suite à l’esprit : flou, amalgame, infantilisme. Et aucune des affirmations appuyant la démarche ne fait l’objet d’une référence factuelle.

  • Quatre associations, Notre Affaire à Tous, la Fondation pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France ont décidé, au nom de l’intérêt général, d’attaquer l’Etat français en justice pour qu’il respecte ses engagements climatiques et protège nos vies, nos territoires et nos droits. C’est l’Affaire du Siècle.
La notion d’intérêt général ici est particulièrement floue : s’adresse t elle à la communauté française ? Sans doute, puisque c’est l’Etat français qui est visé. Mais en quoi l’Etat français seul peut il « modifier » le climat, alors que les émissions de la France représentent une infime part des émissions planétaires ? Et sont parmi les plus faibles par habitants des pays industrialisés ? En outre, cet « intérêt général » vient en contradiction d’autres « intérêts généraux » puisqu’il implique des bouleversements sociaux (suppression des centaines de milliers de postes liés de près ou de loin au nucléaire, renchérissement artificiel du coût de l’énergie nuisant aux intérêts économiques…)
  • Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne.
En quoi les « changements climatiques » affectent ils nos vies ? A-t-on même un seul exemple ? Et ces changements sont ils dus exclusivement à l’homme, alors que la Science et les documents historiques nous montrent que le climat a toujours changé ?
  • Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces,
Cela indique que le climat change, mais n’indique pas que la cause en est principalement l’homme.
  • à la multiplication des évènements météorologiques extrêmes,
Ceci n’est pas vérifié par les organismes officiels, et le GIEC lui-même, dans son dernier rapport, ne le confirme pas.
  • tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement.
Aucune relation entre changement climatique et disparition d’espèces n’a été démontrée à ce jour. La disparition d’espèces est due au braconnage, à l’occupation du territoire…
  • Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices.
Cette affirmation est absolument infondée également.
  • Nos exploitations agricoles sont en danger.
Les rendements agricoles n’ont jamais été aussi élevés.
  • L’air que nous respirons est pollué.
D’après les organismes officiels français (CITEPA) l’air des villes françaises n’a jamais été aussi peu pollué.
  • Le prix de nos factures énergétiques explose.
Il explose d’abord sous l’effet des taxes, ensuite sous l’effet du prix de marché. En quoi l’État est il responsable du prix des énergies fossiles ?
  • Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.
En France, les populations vulnérables sont touchées par un renchérissement artificiel de l’énergie. Dans les pays du Sud, les populations veulent sortir de la misère avant tout, et c’est l’utilisation des énergies fossiles qui leur permettra d’y arriver.
  • Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations.
Plus aucun État en Europe ne conteste la science officielle, alors qu’elle est encore entachée d’une grande incertitude : selon le GIEC, un doublement du CO2 produit une hausse de température comprise entre 1,5 degrés et 4,5 degrés sans qu’on puisse dire où se situe la « prévision » la plus probable. Cette incertitude ne permet pas de statuer sur la dangerosité des émissions de CO2. Dans son 4èmerapport, le GIEC admet qu’il ne peut prévoir le climat à long terme du fait de la nature mathématique des processus en jeu dans la physique de l’atmosphère. Et pour l’instant, les cris des plus fragiles concernent les taxes liées à la Transition écologique, pas le changement climatique. Enfin, les cris d’associations comme preuve pour fonder une démarche d’association, c’est assez tautologique…
  • Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe
On ne peut nommer « catastrophe » une prédiction de catastrophe.
  • devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles.
Si le vocable « les plus fragiles » s’adresse aux catégories sociales en révolte actuellement, effectivement, le renchérissement artificiel de l’Energie les touche proportionnellement plus cruellement. Mais comment différencier le prix d’une marchandise en fonction des revenus de l’acheteur ?
  • La France a pris un retard conséquent. D’aveu public, elle n’atteint pas ses objectifs sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La France est le pays industrialisé qui émet le moins de CO2 par habitants.
  • Les inégalités face au changement climatique s’aggravent.
L’État a l’obligation d’agir
  • Il doit prendre les mesures politiques qui s’imposent, tout en garantissant la justice sociale. Il doit réduire notre dépendance au pétrole et nous fournir des alternatives en matière de transport. Il doit investir dans la rénovation des logements et promouvoir l’usage des énergies renouvelables, en abandonnant le recours aux énergies fossiles et nucléaire.
Cette longue liste d’injonctions porte en elle-même son incohérence. L’usage de l’éolien et du solaire nécessite un recours au gaz, seul capable d’un secours rapide à l’intermittence. Et l’abandon du nucléaire, décarboné, est évidemment une mesure contre productive.
  • Il doit instaurer l’accès de tous à une alimentation suffisante, saine et de qualité,
Les Français meurent ils de faim, d’intoxication alimentaire ? Et quel rapport avec le climat ?
  • garantir un revenu décent pour les agriculteurs et lutter contre la déforestation.
La forêt n’a jamais été aussi abondante en France depuis plus de deux siècles !
  • Il doit aussi mettre en place les dispositifs indispensables à l’adaptation de nos territoires et à la protection de nos côtes. Toutes ces mesures auront un impact positif sur nos vies. Pourtant, ce qui est sur la table aujourd’hui est largement insuffisant.
Cette phrase est tellement vague qu’on ne voit pas très bien son intérêt, même dans ce texte.

La justice est un véritable levier. Elle peut enfin contraindre à l’action.
  • Partout dans le monde, des citoyennes et citoyens saisissent la justice pour que leurs droits fondamentaux soient garantis face aux changements climatiques. Et ça marche ! Aux Pays-Bas, la justice a ordonné au gouvernement néerlandais de revoir à la hausse ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
La question est de savoir si c’est matériellement possible…
  • En Colombie, 25 jeunes ont fait reconnaître par la Cour suprême la nécessité d’agir contre la déforestation et pour la protection du climat.
La Colombie, un exemple à suivre, certainement.
  • Au Pakistan, un fils d’agriculteurs a demandé aux juges de contraindre son État à adopter une législation climatique capable de protéger l’exploitation de ses parents, et leur droit à l’alimentation.
Le Pakistan, un État de droit, sans aucun doute…
  • Nous aussi, nous pouvons gagner. Nous pouvons changer les choses, si nous sommes ensemble ! Alors agissons pour la justice sociale et climatique, saisissons la justice pour que la France respecte enfin ses engagements sur le climat.
  • Ensemble, portons et remportons ce qui est déjà, partout dans le monde, et aujourd’hui en France, l’Affaire du Siècle.

Est-on sûr que c’est l’affaire du siècle en Chine, en Inde… ?

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