le 12 décembre 2018
Pour l' ADEME, le nucléaire existant n'est pas assez cher, donc il ne faut pas le conserver trop longtemps.
L’ ADEME, de par ses missions confiées par le Code de l’Environnement, est un des opérateurs clefs de l’État pour entraîner la société dans la transition écologique et énergétique, vers un modèle économe en ressources, plus sobre en carbone, avec un impact soutenable sur l’environnement, et moteur du développement économique et social (extrait du contrat d'objectifs 2016-2019 de l' ADEME).
Il est donc logique que l' ADEME consacre une partie de ses analyses à éclairer l'avenir en proposant aux décideurs des travaux prospectifs : c'est ce qu'elle a fait en publiant tout dernièrement une étude intitulée « Trajectoires d'évolution du mix électrique 2020-2060 ». La couleur est annoncée dès l'introduction de son Président : « Le parti pris dans cet exercice est de rester strictement sur une logique d’optimisation économique : il s’agit d’évaluer les trajectoires qui coûteront le moins cher pour la collectivité ».
Les conclusions de cette savante étude sont tout aussi claires : « Les résultats de ces travaux sont interpellants : d’un point de vue strictement économique, la place très prépondérante des énergies renouvelables à long terme dans le système électrique français est sans appel, avec une diversité de moyens de production d’électricité renouvelable, de technologies de stockage et de flexibilité. La prolongation d’une partie du parc nucléaire existant permet néanmoins une transition efficiente d’un point de vue économique et climatique. Enfin, le nucléaire de nouvelle génération ne serait pas compétitif pour le système électrique français ». C'est clair et net. Une analyse plus précise permettra de vérifier les attendus du raisonnement, en particulier vis-à-vis de la stabilité et de la sécurité du réseau en toutes circonstances climatiques.
Mais d'ores et déjà, une des conclusions intermédiaires est très édifiante (résultat n°6) :
« une prolongation trop forte du nucléaire historique couplée avec le développement de nouvelles capacités renouvelables maintiendrait les prix de marché à un niveau bas et déséquilibrerait la rentabilité de tous les moyens de production : la marge totale issue des installations nucléaires se verrait diminuée de 3,6 Mds€ par an sur la période 2030-2044 ; le soutien public devrait être augmenté pour compenser la perte de revenus des EnR sous système de soutien (historiques et nouvelles installations) ; le seuil de rentabilité des EnR serait décalé en 2045 ».
Quel aveu : selon l' ADEME, il s'agit donc de faire monter les prix de marché, et donc la facture d'électricité de chacun pour que les énergies renouvelables n'aient plus besoin de soutien public ...
L' ADEME suggère donc de ne pas abuser de la production d'électricité la moins chère et la moins carbonée, c'est à dire le parc nucléaire existant et de se dépêcher de faire monter la facture d'électricité des Français ...
Une telle proposition, de la part d'un organisme d'État, en pleine période de crise économique et sociale, est proprement scandaleuse !
-« Sauvons le Climat » considère qu'il est urgent et responsable de tirer profit de la situation particulière de la France qui produit une des électricités les moins carbonées d'Europe pour développer les usages performants de l'électricité dans le transport et le bâtiment.
-L'évolution du parc de production d'électricité doit se faire sans aucune subvention nouvelle à compter de ce jour et sans augmentation des émissions de CO2, ce qui permettra de disposer des modes de production sans carbone qui auront démontré leur efficacité économique.
-La France doit ainsi focaliser les soutiens publics sur l'accompagnement de ceux qui doivent changer de mode de chauffage ou de moyen de transport et sur les aides à la rénovation thermique des logements mal isolés.
php
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire