par PH
Lundi 5 septembre 2016,
Commentaire: Voilà un
php
Standford quatrième place au classement de Shangaï
The solution project ?
Mark Z. Jacobson est le célèbre professeur californien qui prétend depuis 2008 que l’approvisionnement énergétique du monde peut reposer sur le déploiement des éoliennes et des panneaux photovoltaïques [1]. Il prévoit d’électrifier tous les usages, ce qui va dans le bon sens ; mais il pense produire cette électricité par les sources fluctuantes précédemment citées, et avec un stockage négligeable. Il attribue donc des doses d’éolien et de solaire pour chaque pays. C’est the solution project ou le scénario Wind Water and Sun [2]
Pour la France , cela donne 55 % d’éolien, 37 % de photovoltaïque, 6 % d’hydroélectricité, le solaire thermodynamique et les énergies des mers sont marginales à 2 % . En puissance cela correspond à 275 GW d’éolien et 330 GW de photovoltaïque !
La France nucléaire, laboratoire de la société électrifiée envisagée par Jacobson En France près de 45 % de l’énergie utile est distribuée sous forme d’électricité. L’électricité assure 30 % de la demande de chauffage, 50 % de l’eau chaude sanitaire, 10 % des transports. 30 % de l’énergie finale de l’industrie. C’est une des sociétés où l’électricité est la plus développée et du point de vue de la consommation électrique, la France d’aujourd’hui est très proche du monde électrifié de Jacobson en 2050 :
La consommation d’électricité spécifique a crû avec la croissance économique, une maîtrise de l’énergie la stabiliserait à son niveau actuel.
Comme l’a montré le scénario Bâtiments sans fossiles, après un effort d’isolation, la demande d’électricité utilisée aujourd’hui par le chauffage électrique et associé à un apport de biomasse permettrait de répondre au besoin de chaleur de tous les bâtiments .
La France gère aussi sa demande électrique par un système de tarification horaire et par le stockage thermique de l’eau chaude sanitaire.
La France possède depuis plusieurs années suffisamment de parcs éoliens et d’installations solaires pour extrapoler la production du plan : en soustrayant la demande actuelle , aux productions WWS, on obtient l’électricité qui reste pour électrifier les transports et le reste de l’industrie.
Le transport consommerait de l’ordre de 20 GW à partir des batteries, les batteries se rechargent par une demande variant entre 5 et 100 GW. L’électrification du reste de l’industrie réclamerait au moins 12 GW constant.
L’éolovoltaïstan
Le plan de Jacobson est délirant, c’est le principal obstacle à sa réalisation, même si c’est le moins perceptible : Jacobson a déjà dépassé le potentiel technique théorique de l’éolien offshore (95 GW au lieu de 80 GW). Il veut installer en mer 40 fois plus d’éoliennes que le permet le premier appel d’offres en cours , il faut donc placer des éoliennes à terre.
En fait l’éolien terrestre est au cœur de la production électrique envisagée , c’est la source électrique la moins chère du plan et on peut la diluer sur un espace deux dimensions ce qui produit un foisonnement insuffisant, mais indispensable. Jacobson veut en installer près de 177 GW ! Alors que les régions françaises ont considérant tous les obstacles ont évalué leur potentiel entre 17 et 30 GW. La valeur de 30 GW avait été donnée pour la France dès 2005. Compte-tenu du déploiement , il y aurait 17 000 parcs éoliens en France, c’est à dire en moyenne un tout les 6 kilomètres !
La France , n’est PAS les Grandes Plaines d’Amérique, c’est un pays chargé d’histoire et de paysages naturels exceptionnels. Près de 3000 sites sont classés sur un million d’hectares, il y a 15 000 châteaux, …éléments totalement négligés des antinucléaires aveuglés par l’illusion ou le profit.
Mark Z.Jacobson fait sauter le réseau électrique
On extrapole maintenant la production électrique proposée par Jacobson à partir des productions éolienne, photovoltaïque et hydraulique en place et on retranche la consommation actuelle, le surplus permet le transport et l’électrification de l’industrie. Observons ce qui se passe en janvier 2013. Janvier 2013, c’est un mois d’hiver en France,
mais pas un hiver difficile comme celui de 1984-1985.
Comment le système électrique de Jacobson réagit :
Pendant 3 semaines le système électrique est en faillite : la consommation électrique actuelle n’est assurée que six heures par jour et le reste du temps des régions entières n’ont plus du tout d’électricité. Seuls quelques dizaines de pourcents du transport sont possibles, par les pointes de production solaire. Pendant plusieurs jours plus aucun véhicule électrique ne peut rouler. Tout ceci serait amusant individuellement en période de vacances ; mais inadmissible pour un pays entier à la productivité élevée. Le coût se chiffrerait en centaines de milliards d’euros avec des victimes à la clef. Ce serait bien plus grave qu’un accident nucléaire sur nos centrales. Donc pour passer un simple hiver et d’autres périodes similaires plus courtes dans l’année, il faudrait entretenir un parc de secours d’au moins 50+20+12 = 82 GW. En effet, les interconnections de la France avec les pays limitrophes font seulement 15 GW et Jacobson y a prévu une production électrique similaire. Un système de stockage est-il possible ?
On représenté ci-dessous le déficit cumulé,
Juste pour assurer l’approvisionnement électrique, il se creuse jusqu’à 3,5 TWh , il faudrait encore 15 TWh pour assurer les transports et le reste de l’électrification. Sachant que l’ensemble des batteries des véhicules ne dépassera pas 0,7 TWh.
Le plan de Jacobson est donc totalement impossible
Il est difficile de comprendre d’où vient l’erreur, Jacobson a dû travailler avec des valeurs annuelles ce qui est ridicule pour un système électrique. Il n’a pas lu les critiques de l’éolien comme celles d’Hubert Flocard ou de Friedrich Wagner [3], ni les scénarios européens antinucléaires européens qui font la part belle au stockage ou à l’appoint thermique . Comment une telle imposture -peut-elle avoir lieu ?
Documents joints
10-f.-wagner-l-houches-kurz.pdf (PDF - 3 Mo)
[1] Mark Z Jacobson, Mark A Delucchi. A plan for a sustainable future, Scientific american. November 2009, 58-65
[2] Mark
Z.Jacobson, Mark A.Delucchi. Providing all global energy with wind,
water and solar power, PartI : Technologies,energy resources,quantities
and areas of infrastructure, and materials. Energy Policy
39,2010,1154-1169
[3] cf
document joint, Wagner démontre que la distribution de la puissance
électrique éolovoltaïque dans le temps est incompatible avec celle de
la consommation électrique
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