Belgique: CETA, les Wallons dénoncent les pressions de la Commission

EurActiv.com
Par : Georgi Gotev

Traduit par: Manon Flausch
02/11/2016

Commentaire "Je te tiens, tu me tiens par la barbichette, le premier qui rira aura une tapette". Combien de temps encore, les millions d'européens que nous sommes, allons nous continuer à mettre nos vies et nos destins entre les mains de ces "clowns" tristes?
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Le leader politique wallon Benoît Lutgen a dénoncé les pressions exercées par la Commission pendant les négociations sur le CETA,  et accuse l’exécutif européen d’avoir insinué que le maintien du véto wallon aurait des conséquences négatives sur la région.
Lors de la conférence de presse suivant la signature de l’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE, Jean-Claude Juncker, président de la Commission, a invité la Belgique à « penser à son fonctionnement » pour la signature des traités.
Il a également attaqué Benoît Lutgen, chef de file du Centre démocrate humaniste (cdH) et ancien ministre wallon, qui a dévoilé les pressions de la Commission sur la région quand celle-ci bloquait la signature de l’accord.
>> Lire : La signature du CETA sous haute tension
Pendant dix jours, le gouvernement wallon a été le seul obstacle à la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Canada, empêchant la Belgique de donner son feu vert au CETA. La Belgique compte six parlements, qui peuvent tous s’opposer aux traités internationaux.
Le gouvernement wallon, une des deux régions francophones, est composé du parti socialiste (PS) et du Centre démocrate humaniste (cdH), affilié au PPE. Jean-Claude Juncker a remercié Paul Magnette, chef de file des socialistes wallons et ministre-président de la région, d’avoir reconnu le rôle constructif joué par la Commission. « Nous n’avons jamais menacé la Wallonie, et je dis ça au cdH et à son président », a-t-il affirmé.
Une pique à laquelle Benoit Lutgen n’a pas tardé à répliquer. « Je ne pensais pas spécialement à Jean-Claude Juncker quand j’ai dit qu’il y avait des pressions, et oui, il y a eu des pressions. Certaines insinuations nous ont fait comprendre qu’il y aurait des conséquences pour la Wallonie », a-t-il rétorqué. « Jean-Claude, réveille-toi ! C’est incroyable que la Wallonie ait dû se battre toute seule face aux multinationales, et même chose par rapport aux agriculteurs. L’Europe des multinationales on n’en veut pas. »
Jean-Michel De Waele, professeur de science politique et doyen de la faculté de sciences sociales de l’Université libre de Bruxelles, a également dénoncé l’attaque du président de la Commission, qu’il qualifie de « suicidaire ».
Plus tôt dans la journée, Paul Magnette avait protesté après les déclarations du commissaire au numérique, Günther Oettinger, qui aurait parlé de la région wallonne comme d’une « microrégion dirigée par des communistes qui bloque toute l’Europe », une situation « inacceptable », selon lui. Le même week-end, le commissaire aurait utilisé des termes insultants pour parler des Chinois et fait des commentaires obscurs sur le mariage gay, qui deviendrait « obligatoire ».
>> Lire : Oettinger provoque un tollé avec des commentaires racistes et homophobes
Si les propos en question ont bien été prononcés, ils montrent un « manque de respect total » vis-à-vis de la région, de ses élus, de ses citoyens et société civile, qui se sont mobilisés contre le CETA, a réagi Paul Magnette. « Cette impulsion démocratique wallonne devrait être encouragée, plutôt que traînée avec dédain ou insultée. J’espère que la Commission européenne ne laissera pas passer ce type de remarques », a-t-il déclaré.

Pourtant, le commissaire au numérique pourrait être promu très prochainement, en reprenant le portefeuille de Kristalina Georgieva, commissaire au budget, qui entre à la Banque mondiale. D’une manière plus générale, la stratégie de communication de personnalité politique européenne de premier plan, comme Donald Tusk ou Martin Schulz, sur l’opposition au CETA pose question. Les officiels ont en effet attaqué les opposants, ONG, citoyens et société civile.
>> Lire : Le départ de Kristalina Georgieva à la Banque mondiale fragilise la Commission

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