La Hongrie va baisser son taux d’imposition pour séduire les multinationales

Par Cécile Barbière
L’impôt sur les sociétés sera abaissé à 9 % en Hongrie pour toutes les entreprises à partir de 2017, le plus bas taux de l’Union européenne, a annoncé jeudi le Premier ministre Viktor Orban.


« L’année prochaine, l’impôt sur les sociétés sera d’un seul chiffre et équitable: 9 %, que ce soit pour les PME ou les grandes entreprises », a-t-il déclaré à la presse à Budapest.
Les entreprises hongroises dont le chiffre d’affaires est inférieur à 500 millions de forints (1,6 million d’euros) bénéficient actuellement d’un taux d’imposition de 10 %. Celui-ci est de 19 % pour les sociétés plus importantes.
>>Lire : Jersey et Guernesey peinent à justifier la non-imposition des entreprises
La décision d’abaissement et d’unification du taux a été prise jeudi après une consultation approfondie avec le ministre de l’Économie, qui portait aussi sur la TVA et les charges sociales.
« Avec ce taux, la Hongrie offrira les meilleures conditions fiscales de l’Union européenne », a souligné le chef de gouvernement.
Taux d’imposition
Les taux d’imposition des sociétés les plus bas au sein de l’UE sont jusqu’à présent ceux de la Bulgarie (10 %), de l’Irlande et de Chypre (12,5 % dans les deux cas).
Le ministre de l’Économie Mihaly Varga a expliqué que le budget 2017 avait été conçu de façon à intégrer un manque à gagner de 145 milliards de forints (468 millions d’euros) en raison de cette baisse d’impôt.
« Cela veut dire que 145 milliards de plus resteront dans les poches des entreprises. La réserve budgétaire de 200 milliards (645 millions d’euros) sera amplement suffisante pour couvrir cette brèche », a-t-il assuré.

>>Lire : Bruxelles veut harmoniser l’impôt des sociétés d’ici 2021

La presse hongroise a évoqué la perspective de voir la Hongrie se transformer en « futur paradis fiscal », tout en s’interrogeant aussi sur la finalité poursuivie.

Paradis fiscal ?
« Si l’objectif du gouvernement est d’attirer des multinationales et des investissements, il est connu que ces géants font moins attention à l’impôt sur les sociétés que sur les charges sociales », qui sont en Hongrie parmi les plus élevées de l’UE, relève le portail Index.hu.
Orban a par ailleurs annoncé vouloir augmenter le salaire minimum « autant que possible », sans toutefois annoncer de chiffres concrets pour l’instant. Le salaire minimum est de 111 000 forints (360 euros).

>>Lire : Stiglitz veut conditionner le libre-échange à la transparence fiscale

La faiblesse des salaires pousse beaucoup de Hongrois à s’expatrier, occasionnant un manque de main-d’œuvre qui commence à se faire ressentir sur la croissance, selon les économistes.
Pour le journal économique Portfolio, l’annonce des baisses d’impôts est « spectaculaire », mais « la présence d’une main d’œuvre qualifiée, d’un environnement juridique stable et prévisible sont bien plus importants ».

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