06/2016
Source: Écologie Radicale Information.
Évaluation des coûts des EnR : 61 Milliards d’ici à 2030
(extraits d’articles de Jean-Pierre Pervès en commentaire au Projet d’arrêté relatif à la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2018/2023 – Jean-Pierre Pervès ancien Président du Groupe de Réflexion sur l’Énergie au 21ème (SFEN -GR21).
Les investissements mis en jeu sont considérables :
– En ce qui concerne l’éolien terrestre le prix d’achat n’a pas changé depuis 2007 et le Grenelle de l’environnement. Il s’établit aujourd’hui à environ 94 €/MWh en tenant compte des formules de révision des prix. On peut en déduire un niveau d’investissement (chiffres industriels confidentiels) inchangé, environ 1,4 milliards par GW installé, soit 16.1 milliards pour 11.5 GW ajoutés
– En ce qui concerne l’éolien offshore l’investissement est de 4,5 milliards par GW, soit 13,5 milliards pour 3 GW ajoutés.
– Le rythme de réalisation d’éoliennes offshore est par contre beaucoup plus lent qu’envisagé antérieurement : il est limité à 167 MW en 2018 et 3.000 MW en 2023, très en dessous des engagements antérieurs qui étaient de 6.000 MW en 2020. Il faut y voir d’une part un recul résultant des coûts affichés de cette énergie, environ 220 €/MWh pour les deux premiers appels d’offre, soit de 5 à 7 fois le prix du marché, et des inquiétudes sur la pérennité des deux fabricants retenus, AREVA (lâché par son partenaire espagnol GAMESA) et ALSTOM (suite au rachat de l’essentiel de l’entreprise par GE). Les sites choisis, souvent au large de cotes très touristiques et ayant des activités halieutiques importantes, suscitent de plus des oppositions vives.
– Il est plus difficile d’estimer l’investissement qui sera nécessaire pour le solaire étant donné la variété des conditions d’utilisation. En moyenne le prix de vente du solaire bâti en 2016 serait 125 €/MWh[8]. Le coût d’investissement moyen peut donc être estimé à 2 milliards par GW en moyenne, soit 24 milliards d’ici 2023.
– Il faut de plus intégrer une part significative des investissements prévu par RTE et ERDF, soit environ 1 milliard par an ou 8 milliards d’ici 2023, voire des investissements supplémentaires en turbines à gaz.
L’investissement total pour produire 43 TWh par an de plus en 2023 qu’en 2015 sera d’environ 61 milliards pour produire 72 TWh par an.
Il est intéressant de noter qu’avec un investissement inférieur, 55 milliards, le parc nucléaire actuel serait prolongé de 20 ans au moins et produirait 440 TWh par an, soit un investissement par TWh 6.7 fois inférieur.
2. Impact sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)
Il est évident qu’une croissance forte de ces énergies, et du solaire en particulier, va mobiliser des moyens de suivi de charge très souples, l’hydraulique de barrage bien sûr, mais également des turbines à gaz, l’été en particulier. L’hiver, les épisodes froids sont rarement venteux et la contribution du solaire est 5 fois moins élevée qu’en été : l’appel aux fossiles restera donc important. On prévoit qu’à partir d’un niveau voisin de celui de 2020 le gain CO2 sera quasi nul, et deviendra négatif ensuite.
On peut en déduire que le remplacement du nucléaire par des énergies intermittentes serait coûteux en France et qu’il faudrait porter une attention économique et budgétaire à une réduction trop rapide de la part du nucléaire dans le mix énergétique à moyen terme.
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