27 janvier 2016
Commentaire : mettons un nom et un visage sur nos bourreaux... pour ne pas les oublier le temps venu.
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Ingénierie, Doubs. Créée par quatre experts en énergies renouvelables, Opale Energies Naturelles entame un virage en devenant opérateur de projets éoliens, parallèlement à ceux menés pour le compte de tiers.
La société d'ingénierie implantée près de Besançon se lance aussi dans la méthanisation collective agricole.
Avant de se pencher sur une troisième voie, le stockage de l’hydrogène…
L'équipe d'Opale Energies Naturelles : des bac+4 ou 5, ingénieurs, centraliens, avocats, urbanistes…
Témoin et acteur de l’histoire de la filière éolienne française depuis ses débuts, en 1996, Jean-Pierre Laurent a des arguments solides à opposer aux détracteurs de cette énergie renouvelable.
« Qu’ils aillent par exemple dans les villages du Lomont (sur les plateaux du Haut-Doubs, NDLR), où la population, sept ans après la première tranche, a très bien accepté le parc, et où il y a des retombées locales : une super école maternelle, une population et une qualité de vie qui augmentent grâce aux loyers. Quant à l’acoustique et à l’impact sur les flux migratoires des oiseaux, tout cela est très maîtrisé. L’inconvénient principal, c’est qu’on change le paysage, mais c’est une nécessité, d’ailleurs nos paysages sont les témoins de nos évolutions », explique le président fondateur d’Opale Energies Naturelles, à Fontain, près de Besançon.
La mauvaise réputation de l’éolien dans l’opinion agace le chef d’entreprise : « C’est l’énergie numéro 1 dans le monde, il n’y a qu’en France qu’on se pose tant de questions. Nous sommes obligés de développer un discours qui devrait être tenu par les élus et les politiques, c’est fou. »
Opale est une pépite franc-comtoise née en 2008 qui emploie aujourd’hui 25 personnes, pour l’essentiel à Fontain, un village à un quart d’heure de Besançon, et dans une moindre mesure dans le Gard, où elle dispose d’une antenne. Des bac+4 ou 5, ingénieurs, centraliens, avocats, urbanistes…
Un tiers du parc éolien en Franche-Comté
Vue partielle du parc du Lomont, dans le Haut-Doubs, développé par Opale pour Velocita.
Créée par quatre spécialistes des énergies renouvelables et de l’éolien en particulier, Opale s’est spécialisée dans le développement de projets éoliens pour des tiers. Ses fondateurs détiennent 100% du capital.
« Le développement, c’est là où se trouve notre savoir-faire, dans un contexte de cadre juridique extrêmement complexe en matière de faune, d’aviation, d’urbanisme, de sécurité… Il y a une multitude de critères à observer. La phase de développement est d’autant plus importante qu’il faut tenir compte de la spécificité des territoires », poursuit Jean-Pierre Laurent.
En 2008, le premier client de l’entreprise fut l’opérateur d’énergie E.ON, qui lui confia le développement de projets dans le grand Nord-Est de la France.
Repris par la société anglo-saxonne Velocita, qui récupéra le portefeuille E.ON en 2011, les projets ont été poursuivis pour atteindre une puissance totale de 350 mégawatts (MW) d’autorisations obtenues en Bourgogne, Champagne-Ardenne, Franche-Comté et Midi-Pyrénées.
En 2015, le contrat avec Velocita a été reconduit pour trois ans en laissant cette fois la possibilité à Opale de développer ses propres projets, son propre portefeuille.
« C’est une autre façon de gérer. Cela devrait représenter environ 10% de notre activité. (…) Notre stratégie globale consiste à travailler avec les collectivités locales pour que les projets soient les plus intelligents possible, qu’ils s’inscrivent dans l’aménagement du territoire. Nous travaillons systématiquement à l’échelle des communautés de communes. »
En 2014, Opale a réalisé un chiffre d’affaires de 3,2 millions d’€, et celui de 2015 devrait être en hausse. Jusqu’en 2018, elle pilote l’implantation des 54 « dames du Doubs », un parc d’éoliennes de 2,8 MW autour du Lomont, pour une puissance totale installée de 150 MW, soit 30% des objectifs du schéma régional éolien de Franche-Comté.
La « pertinence » de la méthanisation collective agricole
Les locaux d'Opale à Fontain, près de Besançon. ©Bermuda Studio.
Parallèlement, Opale poursuit ses travaux sur la méthanisation collective agricole, sur lesquels elle planche depuis 2009.
Une énergie plus pertinente encore depuis la loi de finances 2015, constate Jean-Pierre Laurent. « On a tapé juste. Nous avons déjà trois installations qui fonctionnent à Sancey-le-Grand, en Haute-Marne et dans la Creuse, et à chaque fois, nous co-investissons avec les agriculteurs. L’idée, c’est de créer une communauté entre les différentes expériences. Avec les autorisations et les intrants, il y a des synergies fortes avec l’éolien. »
L’éolien, la méthanisation, et après ? Le stockage d’énergie, et plus particulièrement de l’hydrogène, avec Femto-ST et le FC Lab de Belfort. « Notre logique est toujours de valoriser les savoir-faire locaux. »
Qui sont les fondateurs de la société ?
Les quatre fondateurs d'Opale (de gauche à droite) :
Arnaud Grand, directeur Antenne Sud, Jean-Pierre Laurent, président, Frédéric Beltran, directeur activité méthanisation, Sébastien Jeangirard, directeur général..
Après avoir suivi des études à l’ ESC Grenoble puis à l’université de Manchester, en Angleterre, où il soutenu un mémoire autour de l’innovation et obtenu un MSC en management technologique, Jean-Pierre Laurent, le président fondateur d’Opale, a fait le choix de se consacrer aux énergies renouvelables.
Rentré en France en 1996, il a travaillé cinq ans pour la société orléanaise Vergnet, pionnière de l’éolien, avant de venir vivre en Franche-Comté et de travailler pour Eole-Res, un développeur, pour lequel il a monté une agence locale.
En 2008, parce qu’il n’était plus en phase avec la direction de l’entreprise, il a créé sa propre structure, Opale, avec trois associés, qui sont toujours de l’aventure : Sébastien Jeangirard, Frédéric Beltran et Arnaud Grand.
Eux aussi ont une belle expérience de la filière éolienne française. Directeur général, Sébastien Jeangirard a une formation d’ingénieur généraliste et a développé plus de 200 MW de projets éoliens dans le nord et l’est de la France, en exploitation ou en cours de construction.
Directeur « nouveaux marchés », Frédéric Beltran est un ingénieur diplômé de l’Université technologique de Compiègne, passé par Alstom puis General Electric, et spécialisé depuis 2001 dans l’éolien et le biogaz.
Quant au directeur de l’antenne Sud d’Opale (où travaillent 5 des 25 salariés d’Opale), Arnaud Grand, il est ingénieur Arts et métiers et a d’abord travaillé dans l’énergie solaire pour l’Ademe avant de se spécialiser, en 2002, dans l’analyse des gisements éoliens.
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