Commentaire : clair, net et précis : consommateur, contribuable, d'aujourd'hui et de demain, nous sommes condamnés à perpète à subventionner et à engraisser les promoteurs des filières EnR intermittentes, aux piteux résultats pour sauver le Climat et en terme de production : l'éolien, le photovoltaïque, la méthanisation, l'hydrogène, la biomasse, etc.,
En attendant, le coup de massue fatal avec le stockage à grande échelle! Et de facto, à toujours payer plus cher notre électricité.
À moins d'un sursaut national? Gilets jaunes de l' électricité?
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Si vous vous intéressez un peu à l’énergie et plus particulièrement au secteur électrique, vous savez sans doute que l’éolien et le photovoltaïque disposent en France, comme en Allemagne, de tarifs de rachats garantis, et d’une priorité d’injection sur le réseau.
Ces subventions coûtent une petite fortune aux finances publiques, comme l’a montré la Cour des Comptes, avec plus de 5 milliards d’euros par an, et 140 milliards d’euros engagés au total.
Lire
la Cour des comptes alerte sur le coût des EnR
Rapport de la Cour des comptes
Les promoteurs de la filière nous annoncent régulièrement des prix de plus en plus bas avec des appels d’offre à 60 €/MWh pour l’éolien par exemple. Pour rappel, un MWh nucléaire sur le parc actuel coûte 40 à 50 €. Mais il faut faire attention avec les annonces en Levelized Cost of Energy (LCOE) ou coût actualisé de l’énergie dans la langue de Molière, et particulièrement pour les sources fatales, car cet indicateur ne donne qu’un coût moyen de production, et pas la valeur de l’électricité produite qui correspond au prix de marché. Or il faut parfois se méfier des moyennes, car elles masquent la dispersion des valeurs.
Mais du coup, ne pourrait-on pas arrêter ces subventions qui nous coûtent si cher ? L’éolien et le photovoltaïque sont-ils capables de s’autofinancer ? Ou bien... le but principal de l'éolien et du Photovoltaïque est de capter les subventions!?
Dans le principe, lorsqu’un moyen de production produit, il vend son électricité au réseau au prix du marché, prix qui bien évidement ne fait que bouger, puisque c’est une bourse qui fluctue selon l’offre et la demande. Et c’est là que les sources intermittentes se heurtent à un premier problème :
lorsque leur production est très importante, le surplus d’électricité disponible fait s’effondrer les prix de marché. Oui, oui, vous avez bien compris, lorsque la quantité de sources intermittentes est très importante (plusieurs dizaines de GW), les prix sont au plus bas aux moments où elles produisent le plus. Un comble non ?
Mais ce ne sont que des observations qualitatives. Maintenant, il nous faut du quantitatif. Aussi, la question est : peut-on se faire de l’argent avec des éoliennes ou des panneaux solaire en vendant uniquement aux prix de marché ?
Tout d'’abord, combien l’éolien coûte en subventions en temps réel, et donc, combien de nos impôts financent les promoteurs :
Source : French subventions to wind and solar electric production
Maintenant que nous savons combien cela nous coûte, cherchons à savoir combien les promoteurs gagnent par les prix de marché.
Les recettes
Pour cela, il nous faut :
-des données de production (de 2012 à 2018) ;
-des données des prix SPOT d’ EPEX SPOT ;
-les différents coûts de production de l’éolien, fournis par France Énergie Éolienne (FEE) ;
-et du photovoltaïque, fournis par la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE).
Remarques
-les prix SPOT sont actualisés toutes les heures alors que les productions électriques sont actualisées toutes les demi-heures. On va donc faire la moyenne glissante sur 1 heure ;
-les données de production de RTE sont toutes en MW ;
Après nombre de "suppressions", de calculs, de totaux, de retenues,, de transferts, etc.
Il ne reste plus qu’à faire la somme des revenus horaires, et, bingo !
Pour que les résultats soient facile de lecture, ils sont rassemblés dans un tableau.
Les dépenses
Maintenant que nous avons les recettes, il nous faut les postes de dépenses. Et là, il y en a 2 :
-le CAPEX
-l’ OPEX.
Le CAPEX (capital expenditure), c’est le coût en capital à investir pour construire l’installation.
Les OPEX (operational expenditure), ou coûts opérationnels, sont tous les coûts d’exploitation du moyen de production.
Pour l’éolien, c’est le document déjà cité de la FEE qui va nous être utile :
Pour le photovoltaïque, c'est celui ci :
Les chiffres les plus avantageux sont pris en compte puisque de toute façon les prix des modules ont une tendance à la baise. Pour combien de temps encore, mystère ?
Les CAPEX de l’éolien s’élèvent à 1,4 M€/MW installé
et à 830 k€/MWc pour le photovoltaïque.
Pour les OPEX de l’éolien, c'est du 52 k€/MW/an.
et pour le photovoltaïque sur du 22 k€/MWc/an.
On rentre ça dans nos petits tableaux.
-En soustrayant les OPEX au chiffre d’affaire, on obtient la somme maximale qui peut servir à rembourser le CAPEX.
-En divisant ensuite le CAPEX par cette somme, on obtient alors le nombre minimal d’années que doit fonctionner l’installation pour rembourser l’investissement initial (et je dis bien minimal, car je ne tiens pas compte des taux d’intérêt de l’emprunt initial).
Bon, là en observant les tableaux, vous devriez voir qu’il y a un truc qui cloche. Non, vous ne voyez pas ? Eh bien, le problème, c’est que pour rentabiliser sur 70 ans un parc éolien qui ne va durer que 20 à 25 ans, il va falloir se lever de bonne heure…
Le solaire photovoltaïque lui s’en sort mieux, il arrive à rembourser son investissement initial sur une durée de l’ordre de la durée de vie de l’installation (entre 25 et 30 ans), mais n’espérez pas devenir riche en investissant là-dedans si ce n’est pas subventionné.
Conclusion
L’éolien ne sera sans doute jamais rentable sans subventions. Quant au solaire photovoltaïque, si sa production brute pourrait le devenir d’ici quelques années grâce à la baisse des prix des modules, il ne faut pas oublier que ça reste une production intermittente... D’autant plus que souvent, les coûts de raccordement sont, au moins en partie, à la charge de l’opérateur du réseau électrique.
Enfin à cela il faut rappeler que la rentabilité des EnRi sans stockage va décroissante avec leur pourcentage de pénétration dans le mix électrique :
Plus de surproductions implique des prix de marché toujours plus bas, aux moments de ces pics de production.
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