Naître et mourir dans l’utopie écologiste

Jean-Paul Oury 
25.06.2019

Commentaire : "Mourir pour des idées oui mais de mort lente

 Mourir pour des idées
Georges Brassens
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Comme en témoignent les nombreuses batailles depuis quelques mois sur le web (notamment sur twitter) l’écologisme (compris comme idéologie politique) avance ses pions un peu plus chaque jour. Aujourd’hui il ne s’agit plus simplement de limiter les développements technologiques, il s’agit tout bonnement d’influence et de contrôler les mœurs des individus. Pour cela tous les moyens sont permis y compris, s’en prendre aux grandes étapes de la vie.

La vie entière dans le viseur
C’est à l’automne 2018, que l’idée saugrenue a refait surface au grand jour et sans phare, dévoilée par l’AFP qui a rediffusé une infographie sur laquelle on apprend qu’avoir un enfant de moins serait le moyen le plus efficace de lutter contre le réchauffement climatique. Cette lettre de Wynes et Kimberly qui visait à l’origine la sensibilisation des jeunes Canadiens datait de 2017et a été ressortie juste après le dernier rapport alarmiste du GIEC. Comme le remarque Jean De Kervasdoué : « L’idée de la non existence du dernier enfant représente l’essence même du malthusianisme. Il est curieux qu’elle apparaisse au Canada qui ne manque pas d’espace, mais d’hommes ! [1]». Des campagnes de sensibilisation aux choix personnels promus à titre d’exemples avec grand renfort de large diffusion sur les réseaux sociaux il n’y a qu’un pas. Ainsi, Leilani Munter, une militante écologiste (ancienne pilote de course) affirme dans une vidéo pour « Brut nature » : « J’ai décidé de ne pas avoir d’enfant pour préserver le futur de notre planète. Cela a de loin un plus grand impact que tout autre geste. Peu importe à quel point tu es écolo et tu respectes la planète (…), le meilleur moyen pour nous de réduire (notre empreinte carbone) est d’avoir moins d’enfants ou de ne pas avoir d’enfant [2]». Ces idées ne sont pas neuves et elles trouvent leurs sources d’inspiration dans les premiers penseurs de l’écologisme[3] et également dans le rapport du Club de Rome.

Mais pourquoi s’arrêter à la naissance ? L’écologisme a également des solutions pour la fin de vie, et veut maitriser les tenants et les aboutissants. C’est ainsi qu’une société belge milite pour l’autorisation de l’ humusation. Ainsi, comme on l’apprend dans un reportage RTL, « l’ humusation est un nouveau concept de rite funéraire. L’idée est de plonger la dépouille dans un compost pour qu’il se décompose naturellement. Le processus dure 12 mois, après il ne reste plus qu’à récupérer les os et des dents, voire les éléments artificiels du corps (pacemaker, prothèses …). Les avantages de ce rite : il n’y pas de pollution, mais bien la reformation d’un compost qui peut servir pour les cultures, plantations d’arbres ou autres. En effet, les rites actuels sont très polluants. L’incinération engendre de la pollution atmosphérique et la consommation d’énergie fossile. L’inhumation crée de la pollution des sols. Le corps se décompose en effet moins bien, ainsi que les cercueils. [4]»

Ces éléments nous montrent que le cycle de vie est visé. La vieillesse y échappe encore. Mais pour combien de temps. Il y a peu, une députée néerlandaise a lancé le débat sur « Faut-il continuer à soigner les personnes âgées après 70 ans ? »… la question qui met mal à l’aise est motivée aujourd’hui par une volonté d’éviter l’acharnement thérapeutique et de préserver les comptes de la sécu, mais combien de temps avant que l’écologisme ne se pose la question. Car il semble que rien n’échappe à cette logique. Comment en est-on arrivé là ?


La collapsologie dans son travail de sape
Comme nous avons pu le voir à plusieurs reprises, ces thèses s’appuient sur la collapsologie et soutiennent que contrairement à ce qu’affirment les défenseurs de la philosophie des lumières, tels que Steven Pinker ou encore Richard Dawkins, tout va plus mal qu’avant. Ces derniers prennent comme un véritable succès le fait que l’espérance de vie moyenne est passée désormais à plus de 71 ans ; nous vivons en meilleure santé, nous sustentons mieux nos besoins alimentaires, 10 % de la population mondiale vit encore dans l’extrême pauvreté (pour mémoire 90 % de la population vivait dans l’extrême pauvreté en 1820)… Bref, tous les compteurs sont au vert. Mais du coup, pour les collapsologues ils sont au rouge, et ces derniers s’appuient sur une seule et unique variable : la consommation de CO2. Comme nous le citions encore récemment, cette variable a un aspect totalisant. Tous les aspects de la vie s’y ramènent. Aussi, de ce fait, on voit bien que le problème dépasse largement une vision purement scientifique.

Quelques considérations : matérialisme vs finalisme
Selon nous le débat engagé entre l’idéologie écologiste appuyée par la collapsologie et les autres courants de pensée auxquels elles font face se place bien au plan philosophique. Car il ne s’agit plus de dire simplement si la science et la raison seront capables d’aider l’humanité à vivre mieux, il s’agit clairement de repenser la nature de celle-ci en enchaînant son destin à celui de la mécanique implacable des émissions de CO2, et donc d’un destin auquel elle ne peut échapper quoi qu’elle fasse, puisque de toute façon, elle continuera d’émettre du CO2. Cette vision ne peut être que l’aboutissement d’une forme exacerbée de matérialisme qui veut supprimer toute possibilité de choix à l’homme et le réduire, lui ainsi que ses actes, à une seule variable. C’est la raison pour laquelle les représentants de cette théorie s’en prennent au début et à la fin du cycle de vie. Il s’agit de diminuer la force symbolique qu’ont la vie et la mort afin d’en faire des paramètres de nos vies, réduites à des variables d’ajustement du CO2…. Bien sûr il y a une alternative à ce funeste destin… Abandonner l’écologie politique pour revenir à l’écologie scientifique.

(Ce dernier paragraphe est une piste de réflexion sur laquelle nous aurons l’occasion de revenir)

[1] « Avoir un enfant nuit à la planète » : quand l’écologie déraille, http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/10/10/31003-20181010ARTFIG00336-avoir-un-enfant-nuit-a-la-planete-quand-l-ecologie-deraille.php

[2] https://twitter.com/brutnaturefr/status/1138149519307280384

[3] Comme le rappelle Drieu Godefridi dans l’écologisme nouveau totalitarisme, dans un chapitre intitulé « Un enfant = 58, 6 tonnes d’équivalent-CO2 (tCO2e) par an, un intellectuel tel que Paul Herlich, auteur de la Bombe P, affirmait déjà dans le magazine Life en 1970 « The mother of the year should be a sterilized woman with two adopted children. »

[4] https://www.rtl.be/info/belgique/societe/qu-est-ce-que-l-humusation-le-nouveau-rite-funeraire-moins-polluant-que-l-inhumation-et-l-incineration–967169.aspx

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