La Russie, leader mondial du nucléaire : qui l'eût cru il y a seulement 15 ans?

  Incroyable mais... vrai! La Russie, en moins de 15 ans, est devenue le leader mondial dans le domaine du développement des surgénérateurs. Et le plus "drôle" dans l'histoire, c'est que le VVER russe est un réacteur, aujourd'hui à la 4e génération, dont l' aïeul n'est autre que... le surgénérateur de Creys-Malville, que le gouvernement français de l' époque,1997, a décidé d'arrêter. *
  "Si les gens savaient par quels petits hommes ils sont gouvernés, ils se révolteraient vite."
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord

Ce pays est perdu

* " ... L’incessante tourmente médiatique et judiciaire, ainsi qu’une forme de lâcheté politique pour obtenir ou conserver les rênes du pouvoir, eurent finalement raison de cette formidable réalisation commune de la France, de l’Italie et de l’Allemagne. Injustement discrédité, ce remarquable surgénérateur, unique au monde, sera finalement sacrifié sur l’autel de l’éphémère «majorité plurielle»
arrivée au pouvoir en juin 1997 avec Lionel Jospin comme Premier ministre.
"
Source : https://www.contrepoints.org/2015/09/09/221198-larret-de-superphenix-fut-un-desastre-humain


 

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Le secteur électrique russe : vers le nucléaire; résumé

Lettre géopolitique de l' énergie https://geopolitique-electricite.fr/documents/ene-303.pdf
  « Des signes d’immobilisme apparurent dans les années 1980 dans le système électrique », donc sous l’URSS, «les installations obsolètes étaient remplacées trop lentement, la discipline financière s’était relâchée, la gestion n’était pas transparente, les investissements étaient insuffisants. Une réforme graduelle était nécessaire1.» Hélas, la sortie de l’économie administrée de feue l’URSS ne fut pas gérée comme Deng Tsiao Ping sut le faire pour la Chine. Jusqu’en 1998, la Russie s’enfonça encore.   Enfin vinrent les années 1998-2008 avec une croissance presque à la chinoise, bien ralentie aujourd’hui par la crise économique, la baisse du prix des hydrocarbures et les sanctions occidentales. Le secteur électrique a été profondément transformé. L’énorme société d’État monopolistique RAO-UAS a éclaté en une vingtaine d’entreprises. La création de nouvelles sociétés a été autorisée. La production a été largement privatisée, hors nucléaire. Les fournisseurs de courant sont légions et nombre ont un capital ouvert aux capitaux privés. L’acheminement de l’électricité, transport et distribution, est une activité interdite aux producteurs et fournisseurs de courant. Il est principalement assuré par une société cotée à la Bourse de Londres et ainsi également ouverte aux capitaux privés : le Groupe Rosseti. L’État russe détient la plus grande partie du capital. D’une manière générale, cette prédominance de l’Etat se retrouve dans toutes les sociétés importantes. On note des exceptions dans la production avec la présence de l’italien Enel et surtout du finlandais Fortum, qui vient de racheter des actifs allemands. Le nucléaire est confié au Groupe d’État Rosatom. Il ne s’agit pas d’un Etat dans l’Etat, mais il est la main nucléaire de l’Etat russe. Il «gère...les domaines de la production d’énergie, de la fabrication des armes et de la sûreté nucléaire...Il est chargé de la mise en œuvre des engagements internationaux de la Russie concernant l’utilisation pacifique de l’énergie atomique et de la non-prolifération ».

L’État russe a tous les instruments pour mener une politique nationale d’électricité.

  Ces dix dernières années la production n’a augmenté que de 8%, ce qui découle des difficultés économiques actuelles. Cette modeste croissance ne provient pas de la demande industrielle, plutôt en légère baisse, mais des ménages dont la consommation a cru de 40%. C’est un signe encourageant de l’amélioration des conditions de vie. Presque la moitié de l’électricité est aujourd’hui produite à partir du gaz naturel, ce qui est logique compte tenu de la richesse du pays dans ce combustible. Les années 2012-13 marquent un tournant,un peu caché par les faibles augmentations de la demande. Depuis ces dates, la croissance de la production provient pour plus de la moitié des apports de l’atome.Tchernobyl est loin. Un grand ménage a été fait. Le facteur de charge du parc des réacteurs russes VVER actuels est nettement supérieur à celui du parc français. Certes les réacteurs du parc de l’Hexagone affichent deux mille ans de fonctionnement cumulé sans accident ni incident grave. Mais les VVER russes, plus récents et moins nombreux, sont parvenus à mille ans de fonctionnement, également sans accident ni incident grave. Les Chinois, fins connaisseurs, viennent d’en recommander. La Russie a pris la tête du développement des surgénérateurs, réacteurs de quatrième génération, depuis que la France a arrêté le surgénérateur de Creys-Malville.
  Le dernier programme fédéral russe (FTP) envisage une part de 25-30% de nucléaire dans la production d’électricité en 2030, 45-50% en 2050, 70-80% à la fin du siècle. L’atome devrait devenir en Russie un instrument essentiel de lutte contre le réchauffement climatique.
  Le réchauffement climatique touche les immenses territoires arctiques et des plans de mise en valeur sont en cours. Le nucléaire va y jouer un rôle majeur, énergie et navigation, brise glaces. Rosatom est largement associé dès à présent aux activités correspondantes.
  Cependant l’atome doit se plier, comme les autres sources énergétiques aux politiques d’optimisation. On arrête des centrales thermiques obsolètes. De même, les réacteurs existants sont modernisés ou fermés. Une note officielle écrit : « Rosatom,ces dernières années, a réussi à exporter des réacteurs utilisant des technologies traditionnelles, mais aujourd’hui la Chine développe ces mêmes technologies pour un coût inférieur ». Et d’ajouter que Rosatom doit mener activement une politique d’innovation et la réussir.Un Vice-Ministre a été dépêché dans cette entreprise pour que « cette firme gagne sa vie sans l’aide de l’Etat ».
  L’industrie chinoise apparaît comme le concurrent majeur. Nous ajouterons les Etats-Unis qui réveillent leur nucléaire et qui viennent d’évincer, par des pressions politiques, l’atome russe de Bulgarie.La très récente Stratégie Energétique de la Fédération de Russie est claire: Rosatom doit être capable d’affronter une compétition permanente.

 

L'étude en entier, c'est ici

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