SolidaritéS, avec qui?

http://www.voisinedeoliennesindustrielles.com/


Commentaire:
«Quand on parle pognon, à partir d’un certain chiffre, tout le monde écoute»

Michel Audiard (1920-1985)


Bonne lecture

ZÉRO É0LIENNE et BASTA!


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Un dessin de Geluck


Je caressais mon rêve en me demandant quelle île choisir en Grèce, parmi tant d'autres, pour finir mes jours. Mais je savais tout au fond de moi laquelle. Celle où mon père et mes sept oncles et tantes ont appris à marcher. Celle qui diffère de toutes les autres à mes yeux. Celle qui m'arrache des larmes à chaque fois que j'y retourne, que je rentre chez moi, que je touche du doigt mon rêve d'enfance : La Crète. Yannis Youlountas Yannis Youlountas et son épouse Maud, étaient à la Chaux-de-Fonds hier soir pour présenter leur film, Je lutte donc je suis, les infos ici . Les textes de Yannis me touchent particulièrement, ses films aussi: le premier «Ne vivons plus comme des esclaves» est un véritable coup de poignard dans nos cœurs prisonniers du capitalisme, le second je l'ai découvert hier. Il nous rappelle qu'après la misère engendrée par des démocraties perverses, il reste des femmes des enfants et des hommes dignes et prêts à se battre en dehors des règles imposées par des dirigeants assoiffés de pouvoir.

La version longue de ce film, vous pouvez la voir ici
Et ici ne vivons plus comme des esclaves

La première partie de «Je lutte donc je suis» de Yannis et Maude Youlountas, passe par la Crète. Impossible de parler des malheurs actuels de la Crète sans parler des éoliennes industrielles que des multinationales implantent par la force. Des installations de production d'électricité qui dépassent largement les besoins locaux, des subventions versées à des multinationales alors que le pays sombre dans une misère noire, le mépris des autochtones, les expropriations, les magouilles: en quelques images et quelques témoignages nous reconnaissons l'industrie éolienne dans toute sa splendeur. Les acteurs de la lutte anti-éolienne en Suisse présents dans la salle ne se sont aucunement sentis dépaysés. Ils connaissent tout cela. Même si ici les choses se font à la Suisse elles ne poursuivent pas d'autres objectifs que d'enrichir les plus riches en empiétant sur les maigres acquis des plus pauvres.

C'est le groupe neuchâtelois SolidaritéS qui a organisé la séance du film à la Tchô hier soir. Les objectifs de l'éolien industriel sont tellement limpides dans ce film que j'ai pensé que les membres présents de SolidaritéS devaient se sentir stupides d'avoir soutenu le gouvernement neuchâtelois lorsqu'il a demandé au peuple d'abandonner la protection des crêtes pour la construction de monstrueux projets éoliens! Et bien non. À la sortie du film j'ai pris deux minutes avec l'un des organisateurs pour parler de la chose et constater que comme beaucoup d'autres, il pense qu'en Suisse les choses sont différentes, les projets se limitent à être propres et durables. Bon sang quelle naïveté! De l'énergie qui encaisse des subventions publiques et qui est revendue plus chère aux citoyens qui financent son développement, cela devrait déjà susciter un peu de curiosité citoyenne! Avons-nous ici affaire à une solidarité sélective? Quelle est leur position pour les futures victimes des éoliennes industrielles? Ce groupe qui prétend agir, je cite «pour une écologie sociale» et «développer une perspective anti-capitaliste» ouvre grande les portes des crêtes jurassiennes aux capitalisme vert sans même s'en rendre compte?

Je me suis inquiétée très vite de leur engagement en faveur des éoliennes industrielles, notamment aux côtés du gouvernement lors du vote neuchâtelois, je n'ai jamais obtenu d'eux que des réponses basiques, comme si l'éolien en Suisse ne pouvait qu'être juste et bon. Hier soir j'ai constaté que leur connaissance du dossier ici se limitaient à l'image d'Epinal qu'ils se font des éoliennes: Anges blancs qui émergent de la noirceur des énergies fossiles!

Extrait de leur réponse à l'un de mes courriers:

«Notre position est contre les énergies fossiles, le nucléaire, les agro-carburants ou la géo-ingénierie. Pas contre toutes les énergies, car il n'y a pas de société sans énergie, mais il peut y avoir société basée sur les énergies renouvelables. Le solaire et l'éolien en font partie, et dans chaque cas nous étudions les cas concret. C'est ce que nous avons fait à Neuchâtel, en organisant un débat public où les partisans de l'initiative anti-éoliennes ont pu s'exprimer librement. SolidaritéS a considéré le projet neuchâtelois d'éoliennes compatible avec notre projet eco-socialiste».

Les impacts sur les crêtes? Sur la faune? Les riverains? Les magouilles? Les coûts pour la société? La libéralisation du marché de l'électricité? Quelles réponses donnent-ils à tout cela? Ont-ils exigé la lecture des contrats? Savent-ils à qui sera vendu cette électricité produite sur les crêtes ? À quel prix? Avec quelles garanties au niveau des exploitants sur la durée du contrat? Quelles clauses dans ces contrats sur la revente des parcs à d'autres exploitants? Dans 20 ans, si d'autres moyens de production propre d'électricité existent, vont-ils obligatoirement démonter ces éoliennes? Quelles preuves? Etc. Etc. SolidaritéS a participé au mitage de notre territoire par des sociétés industrielles apparemment sans maîtriser les conséquences. Juste parce que ses adhérents ont imaginé qu'en Suisse le business n'existe pas? Et hier soir devant la catastrophe grecque se sont-ils sentis différents de ceux qui imposent les éoliennes en Crète? Ou bien ont-il pris conscience de la brèche qu'ils ont contribué à ouvrir ici?

Ils ne sont pas les seuls à aborder avec une légèreté déconcertante les problèmes que soulèvent le développement industriel de l'éolien. Mais en ce qui me concerne, ceux qui prétendent lutter contre le capitalisme et qui se rangent aux côtés de ces sociétés d'électricité qui viennent détruire des lieux de VIE tout en vidant les poches de l'État, j'ai mis une croix sur leur crédibilité. Capitalisme vert ou noir, même combat, sinon c'est du blabla.

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