Commentaire: Tant d'idées et de projets humains à portée de main pour revitaliser nos villages tout en respectant les traditions et l'Environnement. Et en plus, cela marche.
«...Prendre en compte non seulement les potentialités économiques, mais aussi le cadre de vie, les moyens de locomotion, les services offerts localement, les établissements scolaires, etc. ...». Alors, si c'est le cas, soyez persuadés, mougeons, gogos et autres «majorité silencieuse» à genoux, que la majorité de nos élus nous conduisent à l’abîme et notre adoré Sud Haute Marne avec.
Objectif ZÉRO éolienne!
php
http://www.villagemagazine.fr
CV : Diplômée en agriculture et en communication, Sylvie Le Calvez a fondé en 1993 la Société de presse l'Acteur Rural, qui édite notamment le magazine Village, consacré à la vie et à la création d'activités durables dans les territoires. Village déniche des initiatives positives dont on peut s'inspirer partout. Le magazine est diffusé en kiosque et par abonnement. Spécialiste du développement local et de l'aménagement du territoire, elle est également l'une des fondatrices du Collectif ville campagne, association nationale qui regroupe des organismes publics et privés (APCE, Chambres des métiers, Boutiques de Gestion, ASP, etc.) autour des questions et des enjeux liés à l'attractivité des territoires ruraux.
Interview :
Dans quels domaines se lancent les citadins qui décident de créer à la campagne ?
Les projets des citadins ont·sensiblement évolué durant ces dernières années. ·Il y a environ vingt ans,·la motivation·première des personnes qui s'installaient à la campagne était de revitaliser le monde rural, de remplir les écoles et redonner vie aux villages… De très bonnes intentions, mais malheureusement souvent irréalistes !
Par la suite, leur·démarche s'est progressivement structurée. Leur intérêt s'est d'abord porté sur la création ou la reprise de·petits·commerces de type "épicerie" et sur les activités liées au tourisme.·Un équilibre s'est ensuite établi entre les·projets·commerciaux, agricoles, touristiques et artisanaux.·Les citadins·étaient mieux informés et leurs projets beaucoup plus réalistes. Aujourd'hui,·on assiste à un changement des comportements des créateurs et à une plus grande disparité des activités créées à la campagne. Les projets sont plus réfléchis, mieux préparés et·partent des compétences et de la formation des personnes ou encore de rêves d'enfant tenus un temps à l'écart puis réactivés et retravaillés avec passion et méthode !
Par la suite, leur·démarche s'est progressivement structurée. Leur intérêt s'est d'abord porté sur la création ou la reprise de·petits·commerces de type "épicerie" et sur les activités liées au tourisme.·Un équilibre s'est ensuite établi entre les·projets·commerciaux, agricoles, touristiques et artisanaux.·Les citadins·étaient mieux informés et leurs projets beaucoup plus réalistes. Aujourd'hui,·on assiste à un changement des comportements des créateurs et à une plus grande disparité des activités créées à la campagne. Les projets sont plus réfléchis, mieux préparés et·partent des compétences et de la formation des personnes ou encore de rêves d'enfant tenus un temps à l'écart puis réactivés et retravaillés avec passion et méthode !
Les citadins sont-ils attirés par les activités agricoles ?
Attirés… sans doute, mais en réalité ils sont peu nombreux à se lancer dans ce domaine. Lorsque c'est le cas, ils se lancent essentiellement dans le maraîchage, la production de petits fruits, la culture de plantes aromatiques, etc. en fait tout ce qui ne nécessite pas de grandes surfaces cultivables. Car l'accès au foncier reste une difficulté majeure. Et ces nouveaux paysans innovent : ils transforment leurs blés anciens en pâtes artisanales, fabriquent du whisky ou des sorbets, se diversifient dans la laine haut de gamme, élèvent du plancton et le transforment en produits cosmétiques ou cultivent l'ortie pour ses multiples vertus. Notons que de plus en plus de femmes s'installent.
Qu'en est-il des gîtes et des chambres d'hôtes ? Peut-on réellement vivre de ce type d'activité ?
C'est toute la question ! Pour en vivre, il est nécessaire d'y associer un certain nombre de services innovants : restauration, animation, stages, etc. Les citadins qui se lancent dans les gîtes et chambres d'hôtes se différencient par leur offre. Ils visent l'atypique, le haut de gamme, pour une clientèle certes exigeante, mais qu'ils connaissent bien. On est loin de la diversification d'exploitations agricoles ou de la rénovation pure du patrimoine ! Par ailleurs, il est important, pour que leur activité soit rentable, qu'ils ne soient pas obligés de beaucoup emprunter en amont. On retrouve donc essentiellement des quadra/quinquagénaires qui disposent déjà d'un bon capital et des autoconstructeurs.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples originaux de créations d'activités repérées par Village ?
Le premier exemple qui me vient à l'idée est très révélateur de cet enthousiasme croissant pour les services à la personne innovants. Il s'agit d'une toiletteuse pour chiens qui a eu l'idée de proposer ses services de façon itinérante en aménageant une camionnette. C'est "dans l'air du temps" et ça marche très bien ! Un autre exemple intéressant : cet ancien cadre international, père de famille soucieux de proposer des jouets écologiques et intelligents, qui s'est lancé dans la fabrication de jouets en bois durable en s'associant avec une scierie familiale et des établissements d'aide par le travail employant des personnes souffrant de handicap. L'entreprise parie sur le Made in France et est devenue l'un des leaders sur ce marché.
Nous avons également été séduits par une fleuriste qui est tombée sous le charme d'un ancien café et de son magnifique comptoir. Elle y a installé ses fleurs, ses plantes, ses bouquets et propose également à ses clients boissons et glaces. On peut donc boire un café chez la fleuriste et c'est sur le bar qu'elle confectionne ses compositions !
Nous avons également été séduits par une fleuriste qui est tombée sous le charme d'un ancien café et de son magnifique comptoir. Elle y a installé ses fleurs, ses plantes, ses bouquets et propose également à ses clients boissons et glaces. On peut donc boire un café chez la fleuriste et c'est sur le bar qu'elle confectionne ses compositions !
Vers qui s'orienter lorsque l'on a un projet à la campagne ? Avez-vous des conseils à donner à ce sujet ?
Lorsque l'on vient de la ville et que l'on a un projet à la campagne, la priorité c'est de bien connaître le territoire dans lequel on projette de s'installer. Il faut aller sur place - si possible en dehors des périodes pendant lesquelles le tourisme bat son plein - et prendre en compte non seulement les potentialités économiques, mais aussi le cadre de vie, les moyens de locomotion, les services offerts localement, les établissements scolaires, etc. Il est indispensable de rencontrer les responsables du développement économique des collectivités territoriales concernées et, lorsqu'il s'agit d'un métier artisanal ou commercial, la chambre de métiers ou la chambre de commerce compétente. Des réseaux sont également très utiles, comme Soho-Solo, dans le Gers, qui accompagne l'installation de télétravailleurs. Au fil des numéros de Village, ce sont ces contacts, ces conseils et ces expériences que nous partageons pour que chacun puisse trouver sa place à la campagne.
Existe-t-il des lieux d'accueil spécifiques à recommander aux citadins ?
Dans beaucoup de régions, des dispositifs d'accueil ont été mis en place à leur attention. On trouve par exemple des "sites de proximité" en Rhône-Alpes, des "sites Projet'cteur" en Normandie, des "pays" dans le Limousin et d'autres régions, etc. Les noms diffèrent, mais le principe est identique : accompagner les projets dans leur ensemble, en prenant en considération les spécificités et contraintes locales.¶
Propos recueillis en février 2016 par l'APCE
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire