Les comptes et mécomptes de Greenpeace

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rédigé par Seppi
26/08/2016

Commentaire : On comprend mieux le soutien inconditionnel de cette association au lobby éolien par exemple. Ce sont des "multies", pas des gagne-petits. Les vues imprenables espèrent que les mougeons et autres gogos "écolos" prendront le temps de lire et de... réfléchir.

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Dans le monde glauque des « ONG », Greenpeace se distingue par son caractère de multinationale pratiquant une optimisation financière et fiscale avec son siège au Pays-Bas, le paradis des Stichtings.

Le véritable objectif de cette entité est d'assurer son existence et son fonctionnement continus. La défense de l'environnement, alléguée comme mission, n'est que l'instrument à cet effet ; ce n'est pas vers elle que va l'essentiel de l'argent collecté.
Les comptes, au niveau mondial, européen, et français présentent des caractéristiques surprenantes.
Du fait des déductions d'impôts, qui n'alimentent pas le budget de l'État et doivent être compensées par d'autres impôts et taxes, c'est le contribuable qui paye pour une partie de la « générosité » des donateurs et pour le fonctionnement de la cash machine et l'alimentation de la nébuleuse internationale.



Le monde glauque des « ONG »
Les entités que l'on désigne globalement par « organisations non gouvernementales » – en France elles sont généralement constituées en associations loi 1901 – naissent souvent d'un motif fort louable. Mais souvent aussi, elles finissent par devenir des machines dont l'objectif principal est d'assurer leur propre pérennité et survie, et la perpétuation des avantages pour leurs dirigeants (et, pour nombre d'entre eux, fondateurs) ; si ceux-ci se contentent pour la plupart d'une rémunération modeste, cela est très largement compensé par les avantages en nature (les voyages, les carnets d'adresse parfois suivis de « portes tournantes »...) et la possibilité d'assouvir les pulsions d'égos surdimensionnés.

Leur domaine, c'est l'influence, et elles n'ont généralement rien de tangible à vendre – si ce n'est leur âme (qui n'est pas tangible, et quand elles en ont une).

Elles dépendent de financements volontaires par des mécènes, certains désintéressés, d'autres poursuivant un objectif socio-politique en quelque sorte par délégation ; certains partageant les options de l'ONG, d'autres instrumentalisant celle-ci ; certains véritablement mécènes, d'autres œuvrant comme faux-nez à la prospérité de l'entreprise-mère... C'est un monde extraordinairement complexe. Mais pour l'ONG, l'équation est simple : il faut faire entrer l'argent et, pour cela, construire une « mission » qui rapporte.

« La façon dont Greenpeace traite les cibles qu’elle a choisies peut clairement être définie comme du fascisme ou du fondamentalisme religieux. Toute personne imaginant que l’argent de Greenpeace est dépensé pour l’environnement fait fausse route. Ils ne voyagent qu’en classe affaires, mangent dans les meilleurs restaurants et mènent une vie de jet-set écologiste. (…) La principale raison expliquant la priorité accordée aux baleines, c’est que cela rapporte de l’argent. »
Bjorn Oekern (ancien directeur de Greenpeace Norvège) –dans Reclaiming Paradise : The Global Environmental Movement, John McCormick, 1993.


Greenpeace International sert de support pour la publicité de Philips


La multinationale Greenpeace
Greenpeace est-il encore une « ONG non violente, indépendante et internationale de protection de l'environnement » comme elle le prétend en France ? Ou la protection de l'environnement – enfin, cela se discute au vu de certains thèmes d'action... – n'est-elle pas devenue un simple support pour collecter des dons qui entretiennent une véritable multinationale ?

Fondé à l'origine au Canada, son siège a été transféré à Amsterdam (Pays-Bas), le paradis fiscal pour certaines formes de sociétés, notamment les stichtings – des entités à responsabilité limitée sans membres et sans capital. Celui qui se présente au civil comme Greenpeace International est au juridique la Stichting Greenpeace Council... laquelle – apprend-on au détour d'un rapport financier, en vertu d'une obligation légale – contrôle quatre autres Stichtings : Stichting Phoenix, Stichting Iris, Stichting Rubicon, Stichting Theseus ; ainsi qu'une société détenue à 100 % : Greenpeace Licensing B.V. Amsterdam.

La complexité organisationnelle permet aussi quelques arrangements en matière de comptabilité et de communication.

Greenpeace France se targue d'être une organisation « financée à 100% par ses donateurs privés ». C'est probablement vrai... mais un donateur personne morale peut acheminer son don vers la maison-mère... Greenpeace International écrit que ses « activités mondiales sont financées presque entièrement par des donations de personnes physiques dans beaucoup de pays autour du monde, et par des contributions [« grants »] de fondations privées ». Le coup des fondations ? On a eu un parfait exemple avec une célèbre « étude » sur les rats.

Ailleurs, Greenpeace International écrit :
« Pour maintenir une indépendance absolue, Greenpeace n'accepte pas d'argent d'entreprises, de gouvernements ou de partis politiques. Nous prenons cela très au sérieux, et nous vérifions les chèques, et les renvoyons en fait quand ils ont été tirés sur un compte d'entreprise. »

Et ailleurs encore :
« Lorsque des donations sont faites pour un objectif spécifique, nous faisons tout notre possible pour honorer la demande du donateur ».

Selon le site de l'Unité européenne – la succursale de lobbying de Bruxelles :
« Globalement, Greenpeace se fonde essentiellement sur les dons volontaires de près de 3 millions de personnes physiques (86 % des ressources totales de 2013) et sur un appui sous forme de subventions [Grant support] de fondations indépendantes (2 % des ressources totales en 2013). »

86 + 2 = 88. à quoi correspondent les autres 12 % ?

Il y a aussi :
« Greenpeace European Unit est financé par Greenpeace International. »

Le hic, c'est que les comptes de Greenpeace International ne font pas état des fonds versés à l'Unité européenne (en 2015, un budget global de 1.655.727 euros, dont 952.627 pour le lobbying, selon le Registre de transparence de l'Union européenne).

Greenpeace International vit essentiellement des contributions que lui versent ses succursales nationales et régionales. En 2014, il a ponctionné 70.649.000 euros ; en 2015, ce furent 82.166.000 euros, soit une modeste augmentation de... 16,3 %. La quote-part de Greenpeace France a été de 4.170.000 et 4.687.000 euros, respectivement (+ 12,4 %). Ce qui est pudiquement désigné par « autres contributions et dons » a représenté 2.232.000 euros en 2014 et 2.271.000 euros en 2015

L'année 2014 s'était terminée par un déficit de 811.000 euros, conséquence d'une perte boursière de 3,8 millions d'euros liée à une spéculation sur le marché des changes (correction du 24 août : les pertes ont été subies en 2013 -- un grand merci au lecteur attentif !); 2014 2015, par un bénéfice – oups ! Un surplus – de 6.808.000 euros (8,3 %... pas mal...).

« Greenpeace est devenu la caricature du nouveau riche. Ils ne savent pas quoi faire de leur argent mais ils le gardent soigneusement pour eux. »
Jacky Bonnemains (président de Greenpeace France jusqu’en 1985).







La succursale Greenpeace France
On devrait retrouver la contribution de Greenpeace France au fonctionnement de Greenpeace International dans ses propres comptes... Ce n'est pas le cas.

Rappel : Greenpeace International affiche une contribution française pour 2015 de 4.687.000 euros.

Dans les comptes français, on trouve trois rubriques :
-Sous « missions sociales » (!) des « Versements à un organisme central ou d’autres organismes » pour 3.823.000 euros ;
-Sous « Frais d’appel à la générosité du public », des « Frais d’appel à la générosité du public via Greenpeace Global » pour 332.000 euros ;
-Sous « frais de fonctionnement » des « Frais de fonctionnement Greenpeace Global » pour 745.000 euros.
Total : 4.900.000 euros. Manquent à l'appel, dans le rapport international : 213.000 euros.

Association indépendante ou vassale ?
Remarquons d'emblée que le site de Greenpeace France ne comporte aucune formule d'adhésion. Il y a un onglet (orange, pas vert...) « faire un don » et un onglet « rejoignez-nous », mais ce dernier n'est que pour être « les premiers informés de nos principales actions ».

Qui sont alors, selon les Statuts, les « adhérents » – qui ont « adressé [leur] bulletin d’adhésion à l’association et [sont] à jour de [leur] cotisation » – qui sont éligibles à l'Assemblée statutaire et en composent la moitié « conférant à l’Assemblée statutaire une assise démocratique », l'autre moitié étant composée de « membres nommés par l’Assemblée statutaire sur la base de leurs références personnelles » ?

Remarquons aussi que l'association Greenpeace France, malgré ses revendications d'indépendance, est étroitement dépendante de Greenpeace International.

Celui-ci écrit notamment, en réponse à la question de l'ouverture d'un bureau (« office ») national :
« "Greenpeace" est une marque enregistrée sur le plan international appartenant à Stichting Greenpeace Council aux Pays-Bas, et donc l'utilisation du nom nécessite une autorisation. Une fois qu'une décision a été prise d'ouvrir un nouveau bureau, Greenpeace International conclut un accord de licence avec le nouveau bureau, en lui permettant d'utiliser le nom de Greenpeace. L'utilisation de ce nom est subordonnée à l'accomplissement de toute une série d'obligations envers l'organisation internationale. »

En fait, tout se décide à Amsterdam :
« La seule obligation de résultat de l’organisation est de faire la une des médias de temps en temps. C’est un système très pervers. L’important est de trouver quelques mots magiques qui feront « tilt » dans l’opinion publique. En outre, Greenpeace International décide de tout ce qui se fera en France et l’organisation fait preuve d’un intégrisme inouï. »
Philippe Lequenne (président de Greenpeace France de 1988 à 1991)

La subordination est en fait admise, avec quelques circonlocutions, par Greenpeace France :
« Chaque NRO [bureau national ou régional] signe un accord à durée indéterminé ("licence agreement") l’obligeant à respecter la "marque" Greenpeace pour son territoire. Et chaque année, un Organisational Development Plan (ODP) est validé par les deux parties (GPI et GPF par exemple) pour formaliser les engagements financiers et humains. GPF ne peut exister sans ces deux documents et doit les respecter. GPI peut retirer l’usage du nom de marque à un NRO qui manquerait à ses obligations contractuelles. »

Au besoin, Amsterdam limoge les dirigeants de Paris.

M. Fabrice Nicolino a un jugement lapidaire :
« Chez Greenpeace, les campagnes sont décidées au niveau international, au nom d’une sorte de "centralisme démocratique à la mode Staline". »

Pour un euro donné...
Mais qu'importe – pourra-t-on dire – le mode de fonctionnement, pourvu que le donateur en ait pour son argent.

En 2015, Greenpeace France a récolté, tout compris, 18.751.000 euros. La partie prétendument affectée aux « missions sociales » en France est réduite à 6.478.000 euros. Ça fait juste un peu plus du tiers !
Comme nous l'avons vu, les « versements à un organisme central ou d’autres organismes » ont engloutit 3.823.000 euros, soit 20 %, sous le libellé « missions sociales » (4.900.000 en tout, soit 26 %). Il faut entretenir la flamme contributrice des donateurs et en recruter des nouveaux. Les « frais de recherche de fonds » ont représenté la modique somme de 5.459.000 euros, soit 29 %. Et il y a les frais de fonctionnement : au total, 2.336.000 euros, soit 12,16%. En fait, ce sont 1.695.000 euros pour Greenpeace France et 745.000 euros pour « Greenpeace Global ». Greenpeace France ne fait évidemment pas de « bénéfice » – la loi dit que... n'est-ce pas... – mais il y a un excédent de ressources de 473.000 euros (2,5 %) qui s'ajoute aux excédents des années précédentes.

Un euro donné ? 36 centimes affectés – sur le plan comptable – aux « missions sociales » en France. C'est curieux... Mais est-ce bien exact ? Le rapport financier de 2013 comporte, en gros caractères, des chiffres clés. Ils ne correspondent pas tous à ceux du tableau... Le lecteur curieux pourra aussi consulter les comptes de Greenpeace France... et essayer de comprendre comment ils s'articulent avec les rapports financiers. Les derniers disponibles sont ceux de 2014.

Le rapport financier donne un total de 8.830.000 euros pour les « missions sociales » (5570 en France et 3470 à l'international). On retrouve ce dernier chiffre dans le « tableau des charges après ventilation ».  Mais les campagnes réalisées en France ne sont comptabilisées que pour 4.390.541 euros... auxquels s'ajoutent 215.413 euros pour les appels de fond, 867.768 euros pour les frais de fonctionnement et 248.734 euros pour les dotations aux provisions.

Comment arriver aux 5.570.000 euros du rapport financier ? Réponse : campagnes + frais de fonctionnement +provisions. Mais ces frais de fonctionnement ne sont-ils pas ceux portés au rapport financier sous « frais de fonctionnement Greenpeace Global » ? Et les dotations aux provisions figurent dans une rubrique séparée dans le rapport financier...

La rubrique « missions sociales » du rapport financier serait-elle donc gonflée ? Sur les 16.058.000 euros collectés, ce ne seraient donc pas 5.570.000 euros, mais 4.391.000 euros qui auraient été affectés – directement – aux missions sociales en France ; le « rendement » de l'euro investi par le donateur passerait de 34,7 % à 27,3 %.
Tout cela est bien obscur pour un béotien !

On sera peut-être aussi surpris de trouver des lignes « marketing » dans les comptes.

« Marketing » ? Vous avez dit « marketing » ? La cash machine...


La cash machine aux frais de qui ?

Cliquez sur « faire un don »... et vous pouvez lire :
« 66% de votre don est déductible de vos impôts dans la limite de 20% de vos revenus imposables. »
Traduction : c'est le contribuable qui paye pour le fonctionnement de la cash machine et l'alimentation de la nébuleuse internationale. Car les déductions d'impôts doivent être compensées par d'autres impôts et taxes pour alimenter le budget de l'État.


Le vandalisme des lignes de Nazca : les exonérations fiscales françaises ont contribué à financer ce scandale. 

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